Objectif : mieux faire comprendre son programme à la presse, qui s’en fera l’écho auprès du grand public sportif après une campagne menée auprès des électeurs. Yacouba Ouédraogo , président de l’Office de liaison de l’Afrique de l’Ouest (OLAO), en a profité pour exprimer sa déception d’avoir été trompé.

"J’ai été trompé." C’est la phrase lancée par le candidat à la présidence de la Fédération burkinabè de football (FBF) Yacouba Ouédraogo, le 10 janvier dernier aux nombreux journalistes qui ont fait le déplacement de l’hôtel Sofitel. Et le candidat de l’USFA de s’expliquer : "Les deux candidats (ndlr, Zambendé, candidat de l’EFO, et lui) ont rencontré les autorités sportives et le comité transitoire et ont pris un engagement pour un bureau de consensus avant le 11 janvier. Dans cette optique, il a été demandé aux deux candidats de retirer alors leur candidature avant le 28 décembre 2007 afin que la liste consensuelle soit acceptée au plus tard le 11 janvier 2008. C’est ce que j’ai fait, quand bien même mes 15 dossiers étaient au complet. Je l’ai fait parce que j’ai été éduqué et formé dans ce sens. Nous avons pris des engagements devant les autorités et nous nous devions de les respecter. Mais l’autre camp n’a pas retiré sa candidature", conclut-il, avant de poursuivre : "Heureusement, sur la liste de l’autre candidat, il y avait 8 dossiers incomplets et au regard de l’article 31 du règlement intérieur de la FBF, cette liste est invalidée. Yacouba Ouédraogo n’est visiblement pas content du Comité transitoire car il pense qu’au regard de ce même article, aucun dossier incomplet ne devait être réceptionné. Malgré tout cela, et au nom de la cohésion , il dit avoir accepté une deuxième démarche visant toujours le consensus et faisant Zambendé président parce que, confie Yacouba Ouédraogo, "nous sommes en Afrique et il faut respecter l’aîné". "Là aussi, j’ai été trompé", lâche-t-il, avant de conclure : " Au stade où nous en sommes, je ne suis plus pour le consensus, je vais aux élections et je me réjouis que la CAF et la FIFA puissent assister à ce scrutin."

Au cours de la conférence de presse, "Yak" entouré, de ses lieutenants (Bertrand Kaboré, Georges Marchal et Dr Edouard Traoré), s’est appesanti sur son programme dont le point focal reste une révolution du championnat national. Pour le groupe du lieutenant-colonel, le présent championnat n’est pas attrayant. Il pense donc à une formule de championnat de zone qui va aboutir à une superdivision au niveau des clubs de D1. Il n’est pas pour la limitation des Clubs de D1 à Ouaga et à Bobo. Avec les contacts et les stratégies mises en place, le groupe de "Yak" pense qu’il peut organiser le championnat sans l’apport de l’Etat. C’est alors qu’il promet de "diminuer le train de vie de la fédération pour ramener les choses à leur juste mesure". A la question de savoir où ils trouveront les moyens , Georges Marchal, qui a rappelé "ses 10 années de succès à la tête de l’EFO sans moyens extraordinaires", répondra :" Quand on veut, on peut. L’argent n’est pas toujours source de bonheur. Pour être président de la FBF, il faut être prêt, et notre candidat est prêt". Et "Yak" de faire noter que plusieurs sponsors ont déjà promis de les accompagner. Ils n’ont pas manqué de revenir sur le dépôt de la liste de l’autre candidat, qu’ils ont jugée "hors délai".

"Burkina Faso : la marche vers une professionnalisation du football", tel est le programme du candidat Yacouba Ouédraogo. Il a annoncé qu’il bénéficiait du soutien de son "frère d’armes et aîné, le colonel Zoumana Traoré, que la presse avait présenté comme candidat". "Yak" et son groupe veulent mettre un point d’honneur sur la formation à la base pour espérer en cette pépinière des résultats tangibles plus tard. pour l’autopromotion, ils entendent exploiter à fond les médias. Aussi veulent-ils prêter une oreille attentive aux joueurs pour leur propre épanouissement car, fait remarquer Bertrand Kaboré : "C’est parce qu’il y a des joueurs qu’il y a une fédération, et il faut les respecter." conclut-il. En réponse à ceux qui pensent qu’il est étranger au football, "Yak", qui a rappelé qu’il avait joué au foot, a retracé son parcours de sportif de haut niveau avant de conclure : "Les présidents de la CAF et de la FIFA n’ont pas été des ballons d’or, mais on est fier d’eux aujourd’hui."

Le Lieutenant-colonel Yacouba Ouédraogo dit partir très confiant aux élections de demain et se dit prêt à travailler à apporter sa modeste contribution au développement du football burkinabè.

Par Alexandre Le Grand ROUAMBA

Le Pays