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CAN 2008 : Avant-goût avec les Lions Indomptables

Publié le jeudi 10 janvier 2008 à 10h11min

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La délégation camerounaise, forte d’une trentaine de personnes, est conduite par l’entraîneur allemand Otto Pfister. C’est à l’hôtel Silmandé qu’elle a élu domicile et c’est presque sa « maison ». Un car climatisé avec télé et toilettes du ministère des Sports et des Loisirs a été loué pour le déplacement de l’équipe, qui est accompagnée par deux motards. On n’a certainement pas lésiné sur les moyens pour rendre le séjour agréable.

Un programme a été établi, et c’est au COMET, le terrain d’entraînement des Etalons du Burkina, que l’équipe travaille. Le mardi 8 janvier dernier, nous nous sommes rendus là-bas pour voir ce que font exactement ces Lions. Mais à notre surprise, ils n’étaient que quatre qui faisaient des exercices. Il s’agit d’Idris Carlos Kameni (Espanyol, Espagne), d’Hamidou Souleymanou (Denizlu), de Janvier Mbarga (Canon de Yaoundé) et de Bedé, tous des gardiens de but. A côté d’eux un homme regarde ce qu’ils font.

C’est Thomas Nkono, le responsable des gardiens à l’Espagnol de Barcelone. Un grand monsieur qui avait crevé l’écran en juin 1982, lors de la Coupe du monde en Espagne. Le Cameroun, qui y participait, avait terminé la compétition sans concéder la moindre défaite, et cela, grâce à Nkono, qui était déjà considéré comme l’un des meilleurs gardiens du tournoi. Il avait des réflexes qui étonnaient et un sang-froid qui surprenait.

Le 15 juin 1982, contre le Pérou, il démontre l’étendue de son talent. Il arrête un tir de l’attaquant péruvien Barbadillo avec une main, se passe le ballon dans le dos et le reprend avec l’autre main. La légende était en marche et Nkono reçoit le titre de meilleur joueur africain de l’année 1982.

Avec les derniers remparts, il fait la récupération de force explosive et l’accent est aussi mis sur les aspects techniques et tactiques des postes de gardiens.

Selon Nkono, quand il y a une grande compétition, il est obligé de venir donner un coup de main à son pays. A la question de savoir pourquoi les joueurs ne sont pas à l’entraînement ce soir (mardi dernier) avec les gardiens, il nous a répondu qu’ils sont de repos. Etant arrivé le lundi 7 janvier dernier, il lui fallait se mettre au travail, et c’est pourquoi il est venu travailler avec les gardiens.

Il nous a dit que le stage, initialement prévu à Nairobi, a été délocalisé à Ouagadougou en raison des tensions post électorales au Kenya. Donc, ils ont décidé d’être au Burkina Faso, qui leur rappelle beaucoup de choses. Ce pays, a-t-il précisé, leur a apporté la chance en 2002, quand ils étaient en préparation ici avant d’aller gagner la CAN au Mali. L’histoire va-t-elle se répéter ? Nkono, à cette question, a ébauché un sourire en disant qu’il l’espère et que c’est dans cette optique que les Lions sont là.

Le Cameroun est ici avec 27 joueurs et il leur manque juste Samuel Eto’o. Ce dernier a été retenu par le Barça pour deux matches avant qu’il soit libéré ces jours-ci alors que la délégation camerounaise quitte Ouaga le 14 janvier 2008.

Si Samuel Eto’o était là…
Au troisième jour de leur séjour au Burkina, les Lions Indomptables ont livré, hier mercredi 9 janvier 2008, un match amical contre l’Etoile Filante de Ouagadougou (EFO). C’était au COMET, devant plus d’une centaine de spectateurs, dont la plupart sont des supporters des « Bleu et Blanc ».

Non loin du banc de touche des Camerounais, le ministre des Sports et des Loisirs, Jean-Pierre Palm, avait pris place sur une chaise. Il avait à ses côtés le directeur général de l’OGIS, Salif Ouédraogo, le président du comité transitoire de la Fédération burkinabè de football (FBF), Didier Ouédraogo, et son secrétaire général, Claude Nassouri.

Actuel leader du Faso foot, les stellistes sont venus non seulement au COMET pour servir de sparring-partner aux Lions Indomptables, mais pour démontrer qu’ils n’ont pas usurpé leur place au classement. Hier, leurs supporters attendaient d’eux qu’ils tiennent tête à ces fauves.

Mais ils ont été mis en déroute par ceux-ci, qui n’ont pas mis du temps pour faire la différence. Après 23 minutes de jeu, les Lions menaient par 2 buts à 0 grâce à Mohamed Idrissou. Ces deux belles réalisations sont venues au moment où l’EFO jouait sans complexe et ripostait de façon admirable.

Quand Saïdou Sandaogo a réduit le score à la 26e minute d’une frappe lointaine qui a laissé pantois Carlos Kameni, on croyait que les stellistes refuseraient de se laisser dompter. Mais c’était sans compter avec ces Lions, qui se sont montrés menaçants dans les minutes suivantes. Tomu (31e) et Jérémie Njitap (41e sur penalty) ont permis à leur équipe de mener 4-1 à la mi-temps.

A la reprise, Otto fait monter une deuxième équipe conduite par Désiré Job. Kameni a cédé sa place à Hamidou Souleymanou. Les Camerounais sont encore là et vont inscrire deux autres buts par Alain Nkong (54e) et Joseph Désiré Job (81e). Un score salé pour l’EFO, qui a été débordée au cours de cette rencontre qui s’est disputée dans un bon esprit.

En tout cas, c’est un avant-goût que les Lions nous ont servi et dans 12 jours dans le groupe C à Kumasi, les Pharaons d’Egypte, les Eperviers du Désert (Soudan) et les Chipolopolo de la Zambie auront fort à faire. Au coup de sifflet final, les Camerounais ont eu du mal à regagner leur car.

On tenait à les toucher, à faire des photos ou même à prendre des autographes. Il a fallu que des gendarmes accourent pour mettre de l’ordre. Le capitaine Rigobert Song, qui n’a pas joué, a été entouré d’une escouade de supporters qui scandait son nom.

C’est certain que si Samuel Eto’o était là, l’ambiance aurait pris une autre tournure. Signalons que le Cameroun est à Ouaga avec trois journalistes : Bertille Missi Bkoum chef de service sports du quotidien Mutation, Madeleine Soppi Kotto du chef de service sports de radio Cameroun, et de Stephen Sunou, journaliste à Cam foot.

Justin Daboné

L’observateur

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