Mauritanie : Démocratie piégée
Elles sont encore vives dans la mémoire collective des Mauritaniens, les années de fer et de plomb qu’avait imposées le colonel Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya. C’est donc avec soulagement qu’ils ont unanimement salué la chute du dictateur, suivie par une brève transition qui a fait rêver plus d’un.
Une transition bien réussie, puisque, pour une fois, dans cette partie de l’Afrique, les règles du jeu étaient respectées. Bonjour alors la démocratie, dont nul n’ignore ni les vertus ni le péché mignon. En tout cas, à Nouakchott comme ailleurs, l’on n’a pas tardé à se convaincre que trop de libertés nuisent.
Les Mauritaniens l’auront appris à leurs dépens avec l’émergence des réseaux terroristes proches de la nébuleuse Al Qaïda, qui revendiquent, en cette fin d’année 2007, les assassinats de quatre touristes français le 24 décembre et de trois militaires 72 heures plus tard.
Si cette piste venait à se confirmer, elle ne pourrait que conforter les Yankees, jusque-là en manque d’arguments pour convaincre, qui jurent de démanteler les réseaux terroristes en Afrique, où le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), pour ne point dire la Branche d’Al Qaïda au Maghreb islamique (BAQMI), a fini de faire ses preuves en Algérie et au Maroc. Dommage pour cette Mauritanie, dont on espérait que la renaissance démocratique ferait tache d’huile.
L’Observateur