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Le Burkina en 2008 : Apprenons à positiver

Publié le vendredi 28 décembre 2007 à 13h59min

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Dans quelque 72 heures, les Burkinabè, à l’instar de tous les peuples de la terre, diront "Adieu" à l’an 2007 et "Welcome" à 2008. Que retenir de vraiment marquant en 2007 ? Que souhaiter pour 2008 ? Il faut reconnaître, comme le disent si bien ces jeunes dans leur chanson intitulée " Vim ya kanga", que 2007 a été dure comme bien d’autres années avant.

La vie chère n’a épargné personne, pas même Le Fou. La raison principale c’est que les poubelles du centre-ville de Ouagadougou sont désespérément vides. S’il pouvait rôder du côté de Ouaga 2000, il aurait eu quelque chose à mettre sous la dent ou dans sa besace. Malheureusement, par peur, il ne s’est pas aventuré là-bas.

L’an 2008 n’apportera pas de miracles tant que nous resterons emmurés dans nos archaïsmes. Nous devons changer de regard, être plus positifs. Nous devons apprendre à positiver nos comportements. Nous devons nous munir d’un esprit de combat contre cette nature dont nous passons le temps à dire qu’elle est ingrate. Nous avons d’ores et déjà pris conscience que la vie est chère. Quelle décision avons-nous prise dans le but d’inverser la tendance ? Nous devons nous munir d’une mentalité de gagneurs, nous forger une mentalité de lutteurs, de combattants. Une révolution des mentalités est nécessaire pour tous les Burkinabè : les gouvernants d’abord, les gouvernés ensuite. Voyez-vous, dans ce tourbillon de la mondialisation où nous sommes embarqués contre notre gré, il n’y a ni temps, ni place pour les jérémiades. Pour prétendre participer aux affaires du monde moderne, j’allais dire pour survivre, nous devons nous donner une mentalité de développement. Car, le Burkinabè est jaloux et envieux. Il suspecte toujours la réussite du voisin, de son compatriote et pense toujours qu’elle n’a rien de naturelle ou d’innocent. Son succès ne serait pas dû à son génie et à son ardeur au travail. Nous devons nous départir de cet état d’esprit qui ne nous apporte qu’aigreur et rancune, autant de handicaps contre l’action positive et salvatrice. Le mieux serait de nous mettre au travail pour nous hisser au niveau du voisin, du compatriote au lieu de souhaiter qu’il s’abaisse au nôtre.

Avant de penser aux souhaits pour la nouvelle année, il y lieu de voir sommairement ce qui s’est passé en 2007. Sur le plan social, les réponses apportées par le gouvernement aux problèmes que pose la vie chère ont été en-deçà des attentes de la majorité des populations et des travailleurs. Leurs incidences sur le panier de la ménagère sont quasiment nulles. Certes, depuis de longs mois, le gouvernement a réussi l’exploit louable de bloquer les prix des carburants.

Dans le domaine de la lutte contre l’insécurité et la violence dans nos villes et dans nos campagnes, malgré les efforts louables des forces de paix et de sécurité, on déplore toujours des agressions osées avec leurs lots de victimes. Pour 2008, il faut espérer voir le nombre des personnes commises à la protection des Burkinabè et de leurs biens s’accroître, et qu’elles soient dotées de moyens à la hauteur du défi qu’elles sont appelées à relever.

Sur le plan social, il convient de souligner le remplacement de Halidou Ouédraogo à la tête du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples. Le Collectif, comme les organisations des travailleurs, promet de montrer du muscle pour se faire mieux entendre, chacun dans son domaine respectif. Il est de l’intérêt du gouvernement que 2008 voit le dénouement de certains dossiers pendants comme le dossier Norbert Zongo, mais aussi d’autres dossiers de crimes de sang et de crimes économiques. Ce dénouement permettra de décrisper l’atmosphère sociale.

L’année qui s’achève a connu l’organisation d’élections législatives et générales calmes. La quatrième législature consécutive est à pied d’oeuvre sur les divers chantiers du développement. Les chantiers des échangeurs avancent, même si les jugements sur la question sont partagés. Ce qui est tout à fait naturel.

S’il y a un sujet qui fait l’unanimité dans toutes les couches sociales et dans tous les milieux, c’est la lutte contre la corruption. Le Premier ministre, Tertius Zongo, vient d’annoncer les couleurs par la création d’une Autorité de contrôle de l’État, un organisme indépendant qui publiera les résultats de ses travaux. Cela permettra aux Burkinabè de juger de son efficacité et de son opportunité dans le combat contre la corruption, ce chancre mou qui ronge l’économie nationale. Vu le capital de confiance que lui portent actuellement les Burkinabè, le Premier ministre a une obligation de résultat. Il doit tirer du fond de lui-même ce qu’il a retenu du "Fighting spirit" et du "Success story" américains pour nous inculquer à toutes et à tous cette mentalité de développement dont nous avons tant besoin. Le Burkina n’a pas d’autres alternatives : sa place dans l’espace UEMOA, la mondialisation, son entrée dans les Accords de partenariat économique, l’y contraignent.

Le Fou

Le Pays

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