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Promotion des céréales nationales : Riz local cherche place au soleil

Publié le lundi 24 décembre 2007 à 08h43min

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Les acteurs de la filière riz au Burkina regroupés au sein du comité interprofessionnel du riz (CIR-B), en partenariat avec l’ONG Afrique Verte et le comité interprofessionnel des céréales (CIC-B), se sont retrouvés le samedi 22 décembre 2007 pour animer une bourse céréalière. Elle a marqué le top départ des journées de promotion et de commercialisation du riz burkinabé du 22 au 29 décembre.

La production rizicole de notre pays représente environ 4% de la consommation de céréales et se situe au 4e rang. La demande en riz est actuellement très importante et s’accroît à un rythme de 4,6% par an. Aujourd’hui, la demande a atteint 300 000 tonnes/an. Selon les statistiques, la production du riz locale était de 113 000 tonnes de riz paddy pour 73 000 tonnes décortiquées. Et le volume importé était de 305 000 tonnes pour une valeur de plus de 37 milliards de Fcfa. Cette valeur de riz importé pourrait atteindre 70 milliards de F d’ici 2010 si rien n’est fait pour inverser la tendance.

Bien que la production locale soit en deçà de la demande, force est de reconnaître que les riziculteurs, pour des raisons diverses, n’arrivent pas à commercialiser leur maigre production et sont contraints de la brader. Cela est essentiellement lié à une concurrence souvent déloyale du riz importé et une gestion non concertée des aides alimentaires en riz ; faisant que des parcelles de périmètres irrigués sont abandonnées par des producteurs à cause des prix non rémunérateurs.

C’est dans ce contexte que le comité interprofessionnel du riz (CIR-B) tente de redorer ce tableau peu reluisant. L’organisation des 4e journées de promotion et de commercialisation de riz burkinabè a donc été instituée depuis 2004 pour encourager la consommation de notre riz. Et l’instauration de la bourse est faite pour mettre en relation directe acheteurs et vendeurs. Cette bourse est animée par l’ONG APPROSSA/Afrique Verte (Association pour la promotion de la sécurité et de la souveraineté alimentaires) qui accompagne et appuie techniquement les organisations paysannes de transformation de céréales, et les commerçants de produits agricoles burkinabè.

Le sort peu avantageux réservé au riz local a fait dire au président du CIR-B, Lansina Berthé, que la situation de notre riz est particulière. Il a rappelé que le ministère de l’Agriculture et les acteurs de ce secteur vont se réunir d’ici mars 2008 pour valider la stratégie visant à réduire quantitativement le riz importé. Pour rassurer le consommateur sur la qualité de notre riz, il y a eu une séance de dégustation de différentes variétés et aussi une exposition d’une soixantaine de types de riz tous dérivés du NERICA (new rice for Africa).

Si la valeur nutritive de notre « Mouy » (riz en mooré) ne fait l’objet d’aucun doute, il reste qu’il faut lancer une politique, comme l’a souligné Théophile Dipama du CIR-B, d’en produire suffisamment et d’en assurer la promotion. Ç’aurait été la période révolutionnaire que l’on aurait instauré des campagnes « consommons burkinabè ».

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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