La campagne agricole 2004-2005 s’annonce sous le signe de défi, celle précédente ayant enregistré un excédent céréalier.
Le ministre en charge de l’Agriculture, en procédant à son lancement le 1er juin dernier, devant producteurs et autorités à Donsin dans l’Oubritenga, est revenu sur quelques points saillants : "la campagne 2003-2004 a été marquée par une installation précoce des pluies, suivi tout au long de la saison par une pluviométrie généreuse. Certes, quelques poches de sécheresse et d’inondations ont été observées, mais de façon isolée. Les opérations culturales ont concerné pour les principales spéculations une superficie de 4 535 300 ha.
Le niveau de production s’est révélé dans l’ensemble satisfaisant et estimé à 3 564 281 tonnes pour les céréales (mil, maïs, Sorgho, fonio), 854 225 tonnes pour les cultures de rente (coton, arachide , sésame et sorgho) et à 555 782 tonnes pour les autres cultures vivrières (niébé, igname et patate)" a révélé le ministre Salif Diallo, toute chose ayant permis de battre tous les records en matière de bilan céréalier : plus d’un million de tonnes.
Un plan d’action pour la promotion du niébé
Placée sous le thème de l’intensification et de la promotion du niébé, la campagne agricole 2004-2005 est en parfaite cohérence avec l’option du gouvernement de promouvoir les filières porteuses. Offrant de nombreux avantages, dont sa richesse en protéine, le niébé a des sous-produits qui jouent un rôle important dans l’alimentation du bétail et dans la fertilisation des sols. Par ailleurs, cette spéculation, constitue une source de revenus pour les producteurs au regard du développement urbain et du potentiel d’exportation vers les pays de la sous-région. "Le Niébé constitue donc une opportunité pour notre pays d’accroître substantiellement les revenus en milieu rural et de lutter efficacement contre la pauvreté".
Au regard de cette donne, le ministère de l’Agriculture en concertation avec tous les acteurs a élaboré un plan d’action devant permettre l’accroissement de la production et le développement des marchés. Et cela d’autant plus qu’il existe un marché potentiel d’environ 500 000 tonnes par an et des études ont montré que la demande intéresse toute la sous-région. "Nous devons à tout prix exploiter ce marché. Nous avons le potentiel et les capacités de le faire" a indiqué le ministre Diallo.
La production actuelle du niébé dans notre pays était de 456 000 tonnes, il a été demandé aux producteurs de redoubler d’efforts afin de porter le niveau de production à 640 000 tonnes pour la campagne 2004-2005, soit un taux d’accroissement de 7%.
La 2e édition de la journée du niébé à Donsin ainsi que les actions similaires à venir constituent des tremplins de promotion pour la filière. La 2e édition de la journée du niébé, dont l’initiative revient à l’Union des producteurs de niébé de la région du Plateau central, a été l’occasion d’exposer les différentes variétés de cette spéculation. Le président de l’Union, Marcel Bouda a, au cours de la cérémonie de Donsin, traduit la satisfaction des producteurs du Plateau central pour ce cadre de promotion du niébé.
Les CRA : la modernisation de l’agriculture burkinabè en toile de fond
Dans l’agenda de la sortie du ministre de l’Agriculture figurait en bonne place l’installation officielle des Chambres régionales d’agriculture des régions du Plateau central et du Centre Nord respectivement à Donsin et à Kaya.
Dans ces deux localités, les hauts-commissaires des provinces de l’Oubritenga et du Sanmatenga, les représentants de la Convention paysanne du Faso, le ministre de l’Agriculture ont, tour à tour, relevé l’importance de ces Chambres régionales dans leurs différentes interventions.
Les CRA sont appelées à jouer un rôle primordial dans l’animation de la gouvernance locale et surtout régionale. Leur mission essentielle est de jouer le rôle d’interface entre les producteurs et les autres acteurs du monde rural et de servir de tremplin pour la promotion et la défense du métier agricole.
Voilà pourquoi le gouvernement a été amené à mettre en place des institutions consulaires à même de contribuer efficacement à la modernisation de notre agriculture.
Les CRA du Plateau central et du Centre Nord, fortes chacune de 29 membres ont deux défis à relever : la promotion de la filière niébé pour la première qui se place parmi les régions à forte production de cette spéculation et la promotion de la filière fruits et légumes pour la seconde, car c’est à Kaya chef-lieu de région que les producteurs ont pris l’engagement de la promouvoir lors de la 7e journée nationale du paysan en décembre 2003.
Les cérémonies de Donsin et de Kaya ont également permis de remettre aux producteurs des protocoles de financement. 70 098 382 F CFA du PNDSAII à des groupements de la région du plateau central, dans le cadre du programme d’appui aux organisations paysannes en vue de favoriser la réinsertion socioéconomique des rapatriés de Côte d’Ivoire au titre de l’année 2004 et 102 017 009 F CFA pour 71 projets aux organisations paysannes de la région du Centre Nord.
Gabriel SAMA
Sidwaya
