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Prix des céréales : Réalités similaires dans 4 provinces déficitaires

Publié le mardi 18 décembre 2007 à 08h33min

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En réponse aux résultats prévisionnels de la campagne agricole 2007, le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, avait promis de jouer sur le stock national de céréales pour faire face aux spéculations de certains commerçants, à l’origine d’une hausse vertigineuse des prix des céréales.

Dans le Koulpélogo, le Boulgou, le Kourittenga, le Ganzourgou, provinces déficitaires, une mission de la Direction générale des prévisions et des statistiques agricoles (DGPSA) et de la Société nationale de gestion des stocks de sécurité alimentaire (SONAGESS), après la mise à disposition des céréales dans lesdites provinces à un prix social, s’est rendue les 12 et 13 décembre 2007 sur les marchés pour se faire une idée des nouveaux prix en cours.

Il y a de cela quelques semaines, à en croire la fiche de relevés hebdomadaires des prix sur les marchés des provinces déficitaires (Gourma, Zoundwéogo, Boulkiemdé, Ganzourgou, Zondoma, Koulpélogo, Sanmatenga, Bazèga, Boulgou, Kompienga, Bam, Kourittenga, Komandjari, Nahouri, Kadiogo), le sac du mil local se monnayait à 20 125 FCFA dans certaines localités, notamment à Ouargaye, chef-lieu de la province de Koulpélogo, tandis que le prix du sac de maïs blanc s’élevait à 17 500 FCFA.

Au cours de la même période, soit du 5 au 11 novembre 2007, le sac de mil local coûtait 16 625 FCFA à Tenkodogo, 16 150 FCFA à Pouytenga (Kourittenga), 13 500 FCFA à Mogtédo et celui du maïs blanc se vendait à Tenkodogo au même prix qu’à Ouargaye, c’est-à-dire à 17 500 FCFA et à Pouytenga à 17 100 FCFA.

Le ministère en charge de l’Agriculture est donc intervenu le 12 novembre 2007 dans ces zones en mettant les céréales à prix social de 9000 FCFA le sac de 100 Kg. Dans la semaine du lancement de l’opération du 12 au 18 novembre, il a été observé une chute des prix. Ainsi, le sac de mil local qui s’élevait à 20 125 FCFA était à 16 950 FCFA à Ouargaye, à 16 275 FCFA à Tenkodogo, à 14 000 FCFA à Pouytenga.

Après un mois de l’intervention, le niveau des prix, toujours en baisse sur les marchés, est presque le même sur l’ensemble des marchés des localités visitées. Le petit mil se négociait, les 12 et 13 décembre 2007, à 400 FCFA le "yorouba" (plat) à Ouargaye, à Tenkodogo, à Koupéla, excepté à Zorgho où il était vendu à 375 FCFA. Le sac de 100 Kg était donc commercialisé à 12 200 FCFA.

On achetait le sorgho rouge à 325 F le plat, soit 13 000 FCFA le sac de 40 yorouba. Quant au sac de maïs, le prix était à 450 FCFA le plat ; il fallait débourser 13 500 FCFA pour le sac de 100 Kg. Pour le niébé ou, si vous voulez le « benga », ou le haricot, le prix était à 450 FCFA sur tous les marchés parcourus.

Les techniciens de la SONAGESS et de la DGPSA ont également constaté avec satisfaction que les anciens stocks de céréales étaient visibles aux côtés des nouveaux. Pour Abdoulaye Ilboudo et Mamadou Ouédraogo, c’est une preuve que l’opération a commencé à porter ses fruits, car les commerçants sont obligés de sortir certainement des stocks qui ont longtemps traîné au fond des magasins. Et de désigner certaines céréales perforées par des insectes.

Du côté des vendeurs de céréales, nombreux sont ceux d’ailleurs qui ont avoué que la chute des prix avait été provoquée par la mise sur le marché des céréales par le gouvernement. Mais certains croient dur comme fer que c’est à cause des fêtes de fin d’année que les paysans vendent beaucoup de céréales pour préparer ces fêtes.

Ce qui a accru l’offre et amené les prix vers le bas. Ces derniers espèrent que les prix vont remonter en début 2008. Pour l’instant, le consommateur se frotte les mains, tout en espérant que ces prix vont stagner ou connaître encore une baisse.

Hier, dans la matinée, les organisations de producteurs (CPF, CIC-B, etc.), conscientes que la campagne de commercialisation 2007/2008 reste tendue dans les marchés de certaines provinces avec des prix plus élevés que les normales saisonnières, lors de leur rencontre avec le ministre Salif Diallo, ont lancé un appel à leurs camarades à améliorer leurs approches de mise en marché afin de contenir les prix à un niveau compatible avec les revenus des différentes couches sociales du pays.

Quant aux représentants des associations et syndicats de commerçants de céréales du Burkina Faso, ils se sont engagés à contribuer largement à approvisionner les zones déficitaires ; à sensibiliser leurs membres afin que dans lesdites zones le sac de 100 kg de maïs et de sorgho ne soit pas vendu à plus de 11 000 FCFA et celui du petit mil à 11 500 FCFA.

Un comité de veille a donc été mis en place, composé de représentants des commerçants de céréales, de producteurs de céréales, du Comité interprofessionnel des céréales (CIC-B), de la SONAGESS, de la DGPSA, du ministère du Commerce.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur

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