Cette question, l’on se la pose très rarement ou quand on se la pose, c’est pour répondre que ce sont les autres. Les petites gens comme les grands se prennent le plus souvent pour des victimes, des messieurs propres. Et pourtant ! Il se révèle de nos jours que chacun, qui qu’il soit, peut contribuer à redresser la situation, pour peu qu’il reconnaisse la gravité de ses actes et arrête de penser qu’il est au-dessus de la loi et des règlements qui régissent la vie.

Savez-vous le sentiment qui anime un policier plein de bonne volonté quand après avoir ramassé les marchandises d’un commerçant qui vend sur la voie publique et le lendemain le retrouve bien installé à la même place ? Que dire de cet automobiliste ou motocycliste qui, après avoir "brûlé" un feu tricolore et arrêté par un policier, est libéré illico sur odre ? Ce policier est tout simplement découragé et se sent "inutile".

Ainsi, à travers "les tanties, "les tontons", les "bras longs" et autres "gourous", chacun encourage l’impunité, la corruption et le désordre social. Seuls les plus faibles sont contraints de payer car ils n’ont personne sur qui s’appuyer. L’autre frange de la population se croit tout permis, c’est le "casser-payer", comme dirait l’autre. Et nous évoluons de plus en plus vers un jungle sans foi ni loi. C’est vrai qu’il ne faut pas se rendre justice, mais que faire quand on est habité par le sentiment qu’on n’aura pas de répondant à l’autre bout du fil ?

Au moment où il est de plus en plus question de civisme, les uns et les autres devraient se remettre en cause et se dire : "face à ce qui arrive, je suis aussi responsable et je dois changer de mentalité et d’attitude pour redonner un souffle nouveau à la morale en payant pour les mauvais actes que je pose". Cela passe par la survie de notre chère patrie, le pays des "Hommes intègres".

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya