Parmi les "volontaires" moralistes, les Etats-Unis, qui viennent de proposer une enquête sur les fraudes dénoncées par l’opposition. Mais, de quoi se mêlent-ils ? Poutine se mêle-t-il de leurs élections ? Certes, la Russie n’est pas une vitrine de démocratie. Mais, on comprend difficilement que l’Occident se préoccupe tant de la démocratie russe alors qu’elle reste sans voix face à certaines "calamités" démocratiques.

Egypte, Libye, Ouganda, monarchies du Golfe, etc., tous ces pays seront toujours assurés de voguer sur les eaux tranquilles de la dictature, tant qu’ils continueront de servir les intérêts occidentaux. En fait, si l’Occident veut faire passer la Russie pour un mouton noir, cela tient en partie à la personnalité de l’actuel occupant du Kremlin, un dur à cuire, s’il en est ! Et c’est sans aucun doute cette personnalité qui a toujours constitué un obstacle au désir de l’Occident, de mettre, d’une certaine façon, la Russie dans son giron, comme il a déjà réussi à le faire avec d’autres républiques comme l’Ukraine et la Géorgie. Pour tout dire, Poutine dérange l’Occident. On se souvient par exemple du projet de bouclier américain antimissiles, toujours objet de tension entre les Etats-Unis et la Russie. Sans oublier le dossier du nucléaire iranien.

L’Occident aurait fait moins de bruit s’il n’avait pas en face de lui, une Union soviétique démantelée. Malgré tout, Poutine tient bon, constituant, un contrepoids à l’unilatéralisme américain. Pour avoir longtemps été du sérail, l’ancien patron des renseignements du KGB, connaît bien l’Occident et mesure les enjeux de l’heure. Un autre, à sa place, aurait, sans doute depuis longtemps, fait tomber la Russie dans l’escarcelle de l’Amérique par Europe occidentale interposée. L’opposition qui semble recevoir ses instructions de la Grande-Bretagne et des USA, devrait plutôt travailler à soigner son image en ne jouant pas servilement le jeu des Occidentaux.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays