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SN-SOSUCO : Les temporaires pillent leur paie

Publié le vendredi 7 décembre 2007 à 18h23min

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La première paie de la campagne 2007-2008 de la SN-SOSUCO, et la toute première assurée par les Ivoiriens, s’est terminée en queue de poisson le mercredi 5 décembre dernier. La caissière et un des agents payeurs ont été battus et poursuivis par les temporaires qui se sont emparés de la caisse.

Une des innovations majeures de la campagne sucrière 2007-2008 de la nationale du sucre burkinabè est la privatisation partielle de la récolte ou coupe de la canne. Cette mesure, de l’avis du premier responsable du complexe sucrier, Michel Goffe, vise à redéployer une partie de la main-d’oeuvre de la coupe dans l’usine. Ainsi, les coupeurs sont dorénavant organisés en deux groupes, donc payés également par groupe en des endroits différents. Le mercredi 5 décembre était jour de paie, et la toute première pour les repreneurs ivoiriens de la coupe. Si du côté burkinabè l’opération s’est déroulée malgré quelques échauffourées, du côté ivoirien, elle s’est soldée par le pillage de la caisse contenant les sous de la paie et le lynchage de deux agents commis à cette tâche.

Tout a commencé à mal tourner dès que les premiers dans le rang ont reçu leur salaire hebdomadaire qui se situerait entre 3 000 F pour ceux qui ont travaillé trois jours durant, et 5 à 6 000 F CFA pour ceux qui ont bouclé une semaine et plus de labeur. Ce montant, de l’avis des temporaires, est nettement en baisse, comparativement à celui qui leur était alloué les campagnes précédentes. Dans la foule, certains disent que la moitié de ce qu’ils percevaient l’année dernière était au moins acceptable. Alors, ils ont refusé de prendre le moindre centime et ont exigé des explications. Comme la tension montait, une partie de l’équipe de payeurs a embarqué dans un taxi, non sans difficulté, puisque le véhicule a été lapidé. Deux agents, un homme et une fille, sont restés au milieu des temporaires agités à l’extrême. Afin de protéger sa caisse, la fille monta dessus.

C’est alors que la situation dégénéra. Bousculée, elle tomba puis parvint à se relever pour courir à toutes jambes se réfugier dans un kiosque à café à une dizaine de mètres de sa caisse. Son collègue essuya quelques coups avant de parvenir lui aussi à prendre la poudre d’escampette. Sans hésitation aucune, les temporaires firent la fête à la caisse, s’arrachant les sous entre les mains. Quel montant restait-il dans la caisse ? La question reste posée. Ce qui est sûr, il doit être assez important quand on connaît le nombre de temporaires qui cherchent leur pain quotidien dans les champs de canne. Toutefois, les conditions dans lesquelles la paie de ce mercredi 5 décembre s’effectuait n’étaient pas les meilleures. Elle se passait en plein air, par une équipe d’environ six personnes et sans la présence d’agent des forces de l’ordre et de sécurité.

Par Mamoudou TRAORE

Le Pays

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