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Budget de l’Etat 2008 : Un déficit de 114 milliards de F CFA

Publié le vendredi 7 décembre 2007 à 18h29min

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Jean-Baptiste Compaoré, ministre des Finances

L’Assemblée nationale a adopté la loi portant budget de l’Etat gestion 2008 par une large majorité. Celui-ci est en croissance en recettes et en dépenses. Mais il manque environ 114 milliards pour équilibrer le budget.

Le budget de l’Etat, gestion 2008, a été adopté le 6 décembre 2007. Il est en croissance de 6,27% et s’établit, 869,702 milliards de francs CFA. Les dépenses sont également en progression, un peu plus que les recettes. Elles croissent de 6,38% par rapport au budget 2007. Les prévisions de dépenses sont de 984,171 milliards de francs. Les principaux postes budgétaires sont en nette augmentation : le personnel, +16,19%, le fonctionnement, +14,44%.

Le titre 5 du budget qui concerne les investissements passe de 464 milliards à 470 milliards de francs CFA.

Cependant, l’épargne budgétaire(recettes ordinaires -dépenses courantes) dégage plus de 40 milliards de francs CFA.

De façon générale, tous les groupes ont apprécié l’augmentation des recettes ordinaires, résultat des performances des différentes régies de recettes (douanes et autres régies financières).

Trois groupes parlementaires contre un ont voté oui pour le budget. Le CDP, parti majoritaire, la CFR et l’ADF-RDA qui soutiennent le programme présidentiel ont donné quitus au gouvernement.

Le groupe Alternance-démocratie et justice a voté contre. Son argumentaire est sans pitié pour le pouvoir en place. "L’adoption du budget a lieu dans un contexte où "la situation n’est pas reluisante en matière de développement, comme on veut nous le faire croire", a martelé Me Sankara du groupe ADJ. Comme argument, il introduit son explication de vote par le classement du Burkina Faso à l’indice de développement durable (IDH) 176e/177.

Le groupe a critiqué les nouvelles mesures fiscales qui vont éroder le pouvoir d’achat des Burkinabè par l’instauration de la vignette pour deux roues, par exemple. De façon plus précise, le groupe ADJ a dénoncé la gouvernance actuelle (impunité, népotisme...).

Le budget accorde 47% aux secteurs sociaux. Cette allocation, bien que saluée par les autres groupes parlementaires, n’a pas trouvé de grâce aux yeux du groupe de Me Sankara. Pour le groupe, en l’absence de politique cohérente, elle va servir à financer des conférences et des séminaires. Le groupe a conclu son explication de vote en déclarant que "ce budget n’offre aucune chance de progrès, ni d’espérance à notre peuple".

Tel ne fut pas l’avis du CDP, groupe majoritaire qui a soutenu que le budget était ambitieux mais réaliste, au vu des contraintes politiques économiques sous-régionales (critères de convergences de l’UEMOA, des contraintes politiques liées aux engagements du chefs de l’Etat. Le taux de croissance visé est de 5,6%, une croissance qui, selon Mahama Sawadogo, porte-parole du groupe CDP, "garantira à notre pays un développement harmonieux et durable", s’appuyant sur les crédits alloués, entre autres, aux secteurs de la santé (12,2% du budget) et l’enseignement de base (16% ). Le groupe CFR qui est de la mouvance présidentielle a abondé dans le même sens.

Le groupe ADF-RDA a voté oui mais a attiré l’attention du gouvernement sur les recommandations à lui faites par l’Assemblée nationale dans l’exécution du budget 2008, notamment un effort dans la lutte contre la fraude et la corruption, et demande que le gouvernement accorde plus de moyens à la douane, aux services des impôts et du Trésor public.

Le budget 2008 a été adopté par 95 voix pour, contre 11.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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