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Manifestations de militaires : Après Ouaga, Bobo prend le relais

Publié le mardi 4 décembre 2007 à 10h29min

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Hier dans l’après-midi les rues de la ville de Bobo- Dioulasso ont été investies par des militaires qui scandaient : « Donner nous nos droits ». Une scène inhabituelle pour de nombreux Bobolais qui ont dû interrompre leurs activités pour suivre la grande muette dans ce mouvement de revendication à travers les principales artères de Sya.

Partis de la maison du combattant aux environs de 16 heures, les marcheurs ont d’abord emprunté l’avenue Faidherbe, qui mène à l’entrée principale du camp Ouezzin-Coulibaly.

Leur itinéraire se prolonge par l’avenue de l’indépendance, passant devant le gouvernorat des Hauts-Bassins, avant de conduire vers le commissariat central. Au cri de « Donnez nous nos droits », les marcheurs vont investir les alentours du marché central pour enfin rejoindre leur point de ralliement.

Nous aurons accès à la maison du Combattant après présentation de notre carte professionnelle. « Il y a des gendarmes espions qui sont en train de nous suivre depuis le début de notre mouvement et gare à eux s’ils s’aventurent jusqu’ici », dit un manifestant qui propose dans le même temps de refermer le portail.

Ce qui fut fait pendant que d’autres se décident à monter la garde à l’entrée pour détecter, selon leurs dires, toute tentative d’espionnage. Simplement vêtus de leur uniforme militaire (sans béret et sans armes), les manifestants de cet après-midi allaient immédiatement se mette à l’écoute de leur chef de file.

Celui-ci s’est voulu très précis en introduisant son discours par des mots de remerciements à l’endroit de ses frères d’armes pour « cette grande mobilisation » avant de préciser que « notre mouvement de cet après-midi n’a rien de politique et nous n’avons rien contre notre gouvernement.

Nous avons tout simplement affaire à notre hiérarchie militaire ». Le décor était ainsi planté pour ces militaires retraités, une cinquantaine environ, et qui disent revendiquer le paiement de quatre années de solde pour services rendus, de même que les primes d’installation de départ à la retraite.

Ce mouvement intervient quelques jours seulement après les explications fournies par le ministre de la Défense à l’hémicycle sur ce qu’il est désormais convenu d’appeler l’affaire des militaires retraités, et qui ne semblent pas être du goût des manifestants, lesquels affirment que « les propositions de solution telles que notre réemploi dans la fonction publique sont caduques parce que nous les avons auparavant rejetées lors des différentes rencontres pour la résolution de cette crise avec la hiérarchie.

Nous ne comprenons pas alors pourquoi les autorités reviennent sur ce que nous avons rejeté ». Les mutins, qui se disent déterminés à aller jusqu’au bout de leur revendication et même au prix de leur vie, se sont donné rendez-vous mercredi pour la suite à donner à ce mouvement, qui était suivi par certains de leurs collègues de la capitale.

Toujours est-il que le chef de file de ce mouvement, était constamment sollicité sur son portable par des appels, sans cesse répétés, depuis Ouagadougou. Certainement pour faire le point de la situation mais aussi pour avoir des instructions quant à la conduite à tenir concernant la suite de ces manifestations qui ont également donné lieu hier, et au même moment à Ouagadougou, à une rencontre des militaires retraités au stade du 04-Août.

Rencontre au cours de laquelle, nous avons appris qu’un sergent du régiment de sécurité présidentielle, qui serait venu en « espionnage », aurait été arrêté. Nous y reviendrons avec plus de précisions au cours de nos prochaines éditions.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur

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