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<I>Une lettre pour Laye </I> : Décès de l’adjudant Hamidou Maïga

Publié le vendredi 30 novembre 2007 à 13h29min

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Cher Wambi

Oui, tu n’as point tort de t’inquiéter, puisque les services du ministère de l’Environnement et du Cadre de vie gardent jalousement le secret, mais, rassure-toi, elle est pour très bientôt, l’ouverture de la saison 2007-2008 de la chasse. Si la tradition est respectée, c’est en début décembre, en effet, qu’autorisation officielle sera donnée à ceux des Burkinabè et des touristes avides de gibier de se livrer à leur sport favori.

Ce qui ne devrait pas rimer avec braconnage, or ils sont encore nombreux qui n’hésitent pas à tirer sur tout ce qui bouge. Même ouverte, cher cousin, la chasse demeure strictement réglementée dans le souci de la préservation des espèces rares.

Et si j’en crois ceux qui ont fait des concessions de chasse leur affaire, interdiction formelle est faite d’abattre des espèces tels l’éléphant, l’hippopotame. De cette dernière espèce d’ailleurs, cher Wambi, on me dit qu’elle est aujourd’hui source de tensions entre les populations frontalières du Burkina et du Bénin, qui gîtent sur les rives du fleuve Pendjari. Car, protégée au Burkina, elle ne l’est pas au Bénin.

A l’hippo donc de savoir quelle frontière traverser sans compromettre ses chances de survie. En attendant, cher cousin, une notabilité municipale de Pama a des pépins pour avoir abattu un coba. Car, non seulement la chasse, à l’heure où tu me lis, n’est pas encore ouverte, mais aussi et surtout le coba, qui se trouve être une femelle, gîtait dans une concession gérée par un expatrié. Tu comprends donc le courroux de ce dernier, qui menace de faire actionner la procédure judiciaire pour que l’élu local rende des comptes. Certes, il a la raison avec lui, mais ira-t-il jusqu’au bout ?


C’est dans cette ambiance peu sereine que j’apprends encore, cher cousin, que le fameux litige frontalier de Koualou, qui divise le Bénin et le Burkina Faso, refait surface. De voyageurs en provenance de la Kompienga ont, en tout cas, été étonnés de voir des militaires béninois prier leurs homologues burkinabè de quitter prestement leur poste sous prétexte qu’ils seraient installés en territoire béninois.

Si cela s’avérait, cher Wambi, il y a lieu de se demander ce qu’attendent les autorités au sommet de ces deux Etats pour prêcher l’apaisement et inviter les populations à la retenue. Car, il suffirait d’une étincelle pour qu’un brasier s’allume. A la lumière de l’enfer qui se vit sous d’autres cieux, Dieu nous en préserve, cher Wambi. Des voies existent pour gérer ce genre de litige, et c’est, sans doute, celle empruntée, entre autres, par le Niger voisin.


Tu me demandes, cher cousin, ce qu’est devenu l’ancien président français Jacques Chirac, l’ami des Africains ? Depuis son départ de l’Elysée, l’homme s’est en effet voulu très discret jusqu’à sa dernière mise en examen pour sa gestion à la tête de la mairie de Paris. J’apprends, en tout cas, que l’époux de Bernadette s’apprêterait à revisiter notre continent du 10 au 15 décembre 2007.

Les pays qui, me semble-t-il, auront l’honneur de cette visite sont la Mauritanie, le Sénégal et le Mali. Objectif de la visite : la mise en place de la Fondation Chirac, dont les deux grands dossiers en Afrique se rapportent à la fabrication sur place de médicaments et à une base de données en français sur les langues vernaculaires africaines. Chirac en Afrique, ça ne peut rimer qu’avec un retour aux sources, tant des années durant, il a été de tous les combats et de tous les défis sous nos tropiques.


Malgré la distance qui nous sépare, cher cousin, tu vis certainement l’ambiance festive qui s’est emparée de Simonville à la faveur du 40e anniversaire de la Loterie nationale burkinabè (LONAB). Que te dire, sinon que Zambendé Théodore Sawadogo, qui préside aux destinées de la nationale de la chance, et ses collaborateurs ont mis les petits plats dans les grands afin que la fête soit des plus belles. Pouvait-il en être autrement pour la LONAB, qui ne s’est jamais détournée de sa devise : "Les lots aux heureux gagnants, les bénéfices à la nation entière" ?

L’événement en cette circonstance, si mes indiscrétions venaient à se confirmer, serait la venue à Ouagadougou des célébrissimes driver et jockey respectifs Jean-Michel Bazire et Dominique Bœuf. J’ignore combien de fois tu es passé à la caisse de la rue de la Chance, mais je reste persuadé que ces deux-là, tu les connais mieux que les ancêtres de tes esclaves les Samos.


Hélas, cher cousin, lui aussi n’était que mortel ! Il est entré dans l’histoire de notre cher pays quand le 17 mai 1983, il réussit l’exploit d’exflitrer le capitaine Blaise Compaoré de Ouaga pour l’amener à Pô, le foyer incandescent de la Révolution d’août.

Nous étions sous le Conseil du salut du peuple (CSP) du médecin-commandant Jean-Baptiste Ouédraogo. Trêve d’histoire, car tu l’auras deviné, il s’agit de l’inénarrable adjudant Hamidou Maïga, chauffeur et fidèle compagnon de celui qui sera plus tard président du Faso. C’est sans doute l’un des hommes sans qui l’histoire de ce Burkina Faso n’aurait point été écrite.

Hélas encore, cher cousin, Maïga s’est éteint le mercredi 28 novembre 2007 par suite de maladie à Ouagadougou. Point besoin de taper le sable pour savoir la tristesse qui est celle de la grande famille présidentielle.

C’est sur cette note que je m’en vais t’ouvrir le carnet de Tipoko l’Intrigante, notre bonne vieille, mise à rude épreuve par le froid, qui a commencé à violer le secret de sa case.


Que se passe-t-il donc réellement à Léo, la capitale de la Sissili ? Le pamphlet paru dans « L’Observateur Paalga » du vendredi 23 novembre 2007 dans « une lettre pour Laye » nous amène à restituer, un tant soit peu, les choses dans leur juste contexte. Ce qu’il est bon de savoir, c’est que la commune de Léo a de nombreux atouts pour son développement, et le processus de décentralisation a pour objectif d’insuffler une dynamique de renforcement de la démocratie et des acquis socio-économiques. La réussite de ce processus reste tributaire des capacités des élus locaux à élaborer des politiques réalistes.

Cependant, à Léo, un groupe d’individus a pris en otage toutes les opportunités et cultive la mauvaise gestion des ressources de la commune et l’opacité dans la gestion de la chose publique. C’est pourquoi des citoyens réunis au sein du collectif des jeunes (aujourd’hui LIPAC), mécontents de ces agissements, ont décidé d’organiser une marche de protestation le 8 juin 2007, avec la remise d’une déclaration en cinq points au haut-commissaire de la province afin que des solutions idoines soient trouvées à ces différentes inquiétudes. Nulle part dans ces points, il n’est dit que le groupe se plaignait de l’élection de Yacouba Diakité comme secrétaire général de la section de Léo, lui qui n’était même pas programmé.

Du 8 juin à aujourd’hui, le collectif a eu au moins quatre rencontres avec le maire et ses collaborateurs d’une part, et d’autre part avec le haut-commissariat, et même une mission externe pour trouver des solutions aux cinq points en question et non pas pour parler d’une quelconque élection de Diakité Yacouba. Le 10 août 2007, un écrit a été adressé à un célèbre journaliste de la presse écrite afin de demander sa contribution pour la manifestation de la vérité débarrassée de toutes subjectivités.

Le même groupe, la LIPAC (ex-Collectif des jeunes), a déposé le mardi 06 novembre 2007 une demande d’autorisation d’une marche (prévue le vendredi 09 novembre 2007) bien avant la tenue des élections du CDP, qui ont eu lieu le jeudi 08 novembre 2007 et qui ont été bloquées par le maire. Lorsque nous avons rencontré le maire le samedi 10 novembre 2007, les motifs de son refus étaient tout autres que ceux évoqués dans ce journal.

Comment la LIPAC (ex-Collectif des jeunes) a-t-elle pu organiser des activités de par le passé ? (cf. Sidwaya n°5995 du 10 septembre et 6016 du 4 octobre 2007). Alors, qu’on n’insulte pas notre intelligence en faisant cet amalgame. Nous nous battons pour obtenir un minimum de bonne gouvernance et de transparence dans la gestion de notre commune. Et pour cela, nous sommes déterminés, quoi qu’il advienne.

La LIPAC


Comme on le sait, la société chinoise Jincheng Corporation a assigné le groupe Megamonde en justice pour contrefaçon et concurrence déloyale de ses produits de marque JC. Depuis, les choses semblent mal tourner pour Megamonde, en tout cas, à en croire des documents en provenance de la République populaire de Chine. En effet, il revient selon lesdits documents que des marchandises, composées de 1680 moteurs et de leurs accessoires, estampillés JC, ont été saisies par la douane de la République populaire de Chine au port Shentan de Chongqing le 14 novembre 2007.

D’une valeur de 977 760 dollars US et expédiées par Chongqing international trade center, elles étaient destinées au groupe Megamonde au Burkina, via le port de Lomé au Togo. Après vérification pour s’assurer que la marque JC avait été enregistrée à son niveau par Jincheng Corporation, la douane chinoise, jugeant que conformément à la loi de leur pays, cette découverte empiète sur la propriété intellectuelle de Jincheng, a saisi les marchandises pour contrefaçon.

La société mise en cause, Chongqing, dispose de 60 jours, suivant les articles 9 et 12 du droit administratif ainsi que l’article 39 du droit de procès administratif de la Chine, pour fournir les preuves de son droit à la marque JC. A défaut, les biens saisis seront purement et simplement détruits. Si les choses se terminaient ainsi, ce serait une grande perte pour le groupe Megamonde.


Un grave accident survenu dans la nuit du 24 au 25 novembre dernier au secteur 21 (ex-Colsama) de Bobo-Dioulasso a causé la mort d’un motocycliste. Celui-ci a été littéralement fauché par une voiture conduite par un homme qui aurait été en état d’ébriété. Le choc fut tellement violent qu’une partie avant du véhicule fut cabossée et une roue crevée. Mais cela n’a pas empêché l’inconscient chauffard de poursuivre son chemin sans se soucier du drame dont il venait d’être le protagoniste.

Choqués par une telle attitude de l’automobiliste, des témoins de l’événement se mettront à sa recherche et finiront par le dénicher moins d’une demi-heure après son forfait. Et savez-vous où ? Dans une chambre de passe en compagnie d’une "gonzesse", avec laquelle il circulait à bord de sa BMW. Souhaitons simplement qu’il soit puni à la hauteur de ce triple forfait, conduite en état d’ivresse, délit de fuite et non-assistance à personne en danger.


L’affaire de la liquidation de l’ex-Faso Tours, qui dure bientôt neuf ans, et qu’on croyait définitivement enterrée, ressort des tiroirs. On se rappelle qu’un certain Boukary Diallo, avec la complicité d’un avocat, s’était fait établir un duplicata du titre foncier du terrain de ladite société, qui leur a permis de vendre la parcelle à un grand opérateur économique de la place. Ce dernier a d’ailleurs commencé à y bâtir un véritable bunker au grand dam des supposés propriétaires. Toutefois, depuis un certain temps, les choses ont évolué du côté de la justice.

En effet, après un examen minutieux du dossier, une ordonnance judiciaire « aux fins de sursis aux opérations de liquidation » de la « société Faso Tours » a été signée et publiée dans les quotidiens de la place. Voici un extrait de ladite décision : « ...Statuant sur requête en matière civile et en premier ressort ; prononçons le sursis de toute opération de liquidation de la société "Faso Tours" par maître Inoussa Zongo ou de toute autre personne qui procéderait du chef de celui-ci ; lui faisons par conséquent défense de poser, à compter de la présente, tout acte dans le cadre de la liquidation de la société "Faso Tours" ;

faisons également défense à toute personne physique ou morale de s’obliger ou de se libérer d’une quelconque obligation envers celui en sa qualité de liquidateur de la société « Faso Tours » sous peine d’engager sa propre responsabilité, ce, jusqu’à dénouement définitif de la question litigieuse ; ordonnons la publication du présent dispositif dans trois numéros consécutifs des journaux... ».

Dans le même temps, à la requête des travailleurs et actionnaires de l’ex-société Faso Tours, représentés par Zarei Daouda, actionnaire et administrateur de ladite société, Me Zongo Inoussa fait l’objet d’une citation directe et doit de ce fait comparaître, le 17 décembre 2007, devant le tribunal de Grande instance de Ouagadougou siégeant en matière correctionnelle. Avec ces derniers éléments, on peut dire que ça bouge du côté du palais de justice. A quand donc le dénouement de cette affaire ?


L’autre moitié du ciel devrait être aux anges ce vendredi, 30 novembre 2007, au terme de la soutenance de la thèse de Doctorat unique en histoire et archéologie présentée par Edwige Zagré/Kaboré sous la direction du Professeur Jean-Baptiste Kiethéga. Car, il s’agit bien là de la première femme Docteur formée au département d’histoire et archéologie de l’université de Ouagadougou.

Elle a bâti son œuvre sur "l’Art sculptural contemporain burkinabè sur bois et pierre, de 1960 à nos jours...". On peut dores et déjà imaginer la foule des grands jours qui envahira l’Amphi II de l’UFR SH de l’Université de Ouagadougou ce vendredi dès 8h 30.


En rappel, le bureau national de l’Amicale des anciens élèves du Cour normal Antoine-Roche/Lycée Yamwaya de Ouahigouya invite tous les membres et sympathisants de ladite à l’assemblée générale qui se tiendra le samedi 1er décembre 2007 à partir de 8h 30 à l’école nationale des Douanes. L’ordre du jour, qui porte sur la mise en place des commissions de travail du soixantième anniversaire de l’établissement, commande la présence de tous.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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