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Coton burkinabè : On s’éloigne de la zone de turbulences

Publié le vendredi 30 novembre 2007 à 12h50min

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Le directeur général de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX), Célestin Tiendrébéogo a donné, lundi 26 novembre 2007, une conférence de presse à Bobo-Dioulasso à l’issue des forums tenus du 22 au 24 novembre dernier en prélude à la campagne de commercialisation primaire du coton.

Devant les hommes de médias, il a reconnu que la production a baissé alors qu’il y a une embellie des cours du coton sur le marché international.Il était pour la circonstance entouré de son conseiller technique Hamedine Bâ et du directeur commercial, Augustin Zagré.

Célestin Tiendrébéogo a d’emblée annoncé la production de la campagne 2006/2007.Elle est de 380 000 tonnes de coton graine, bien en deçà des objectifs visés, c’est-à-dire plus de 600 000 tonnes. “ On aurait voulu plus ”, a-t-il déclaré. Il a justifié cette baisse par une pluviométrie capricieuse qui n’a pas permis au cotonnier, une plante à cycle, d’avoir les 130 à150 jours de pluie pour son plein rendement.A cela, s’est ajoutée, la hausse du prix, des intrants de 30% contre une baisse du prix d’achat du coton de 10% ce qui a amené certains producteurs de sa zone (Léraba et Sud Kénédougou) à ne plus vouloir faire réellement du coton. Avec ses 380 000 tonnes, dit-il, le Burkina reste néanmoins le premier producteur de coton en Afrique au Sud du Sahara.Sa place de leader africain lui a été ravie par l’Egypte où “ le coton se produit en culture irriguée ”, a précisé le directeur général de la SOFITEX. Le marché du coton est en train de reprendre lentement après une léthargie de trois années successivement.Cette reprise du cours du coton fibre (le Burkina en produira 160 000 tonnes pour la campagne en cours) sur le marché international fait qu’actuellement “ le prix d’achat du coton couvre nos coûts de production ”, a rassuré M. Tiendrébéogo.

Si la tendance à la hausse continue donc, “ il n’est pas exclu que la SOFITEX fasse des bénéfices ”,a-t-il déclaré,même si cette dynamique est quelque part sapée par le faible cours actuel du dollar américain.Aussi a-t-il souhaité qu’on ne tue pas la filière cotonnière qui dit-il, “ a joué un rôle irremplaçable dans l’économie nationale en y injectant 1 178 milliards de francs CFA ”. “ C’est la seule filière à ne pas avoir abusé des finances publiques ”, a conclu le directeur général de la SOFITEX qui a même affirmé que “ l’investissement de l’Etat en valait la chandelle ”. En clair, la SOFITEX est en train de sortir d’un gouffre.Cette traversée du désert n’a cependant pas touché l’outil de travail qui est resté intact.Elle n’a pas non plus débouché sur un effritement des structures de production. “ Si nous gérons bien la dette et le problème des intrants, la filière s’en sortira sans trop de dommages ”, a-t-il renchéri.La crise a été mise à profit pour réduire les frais de certains postes budgétaires. Il s’agit notamment de la mise en congé de tout le personnel qui a permis de gagner un mois de salaire (350 millions de francs CFA), l’évacuation prévue de 60% de la production par le corridor ivoirien, plus avantageux, le gel des achats de véhicules.

A ce sujet, le directeur général a même fait une confidence aux journalistes : “ Nous achetons des pièces détachées et des moteurs France-au-revoir (NDLR : de seconde main).Actuellement, mon véhicule 4x4 est au garage.On a descendu le moteur pour le remplacer par un autre,France-au-revoir ”. Pour l’égrenage du coton, a-t-il dit, certaines usines ne vont pas tourner, notamment l’usine de délintage de Bobo-Dioulasso et celles qui utilisent du pétrole pour tourner. “ Nous allons privilégier les usines qui utilisent le réseau SONABEL ”, a-t-il précisé, surtout que “ nous avons l’obligation de réduire de10% nos charges ”, a-t-il conclu.

Urbain KABORE

Sidwaya

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