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Rencontre SOFITEX-cotonculteurs : "Les détracteurs insistent, le coton résiste"

Publié le lundi 26 novembre 2007 à 18h53min

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La traditionnelle rencontre entre la SOFITEX et les cotonculteurs qui se tient chaque année en prélude à la campagne de commercialisation a débuté sur l’ensemble du pays. Les responsables de la SOFITEX, qui ont une trentaine de localités à parcourir étaient, ce jeudi 22 novembre à Léo, capitale de la Sissili.

"Malgré la vaste campagne d’intoxication et de désinformation menée par ceux qui avaient misé sur la disparition de la filière cotonnière, le coton s’en est assez bien tiré cette année". C’est en tous les cas ce que soutient le délégué de la SOFITEX Ouagadougou, Hado Zoungrana. Même si la production attendue (380 000 tonnes pour la zone SOFITEX, soit une régression de 32% par rapport à l’année dernière) est nettement en dessous des objectifs de départ, la SOFITEX n’hésite pas à qualifier ces résultats "d’honorables". "Et cela grâce à la détermination des producteurs qui a permis de sauver les meubles et de tenir tête aux oiseaux de mauvais augures", a renchéri M. Zoungrana. Dans la province de la Sissili, la production cotonnière, au titre des prévisions, est estimée à 12 000 tonnes contre 14 000 tonnes l’année précédente.
Cela s’explique, entre autres, par l’abandon ou la réduction des superficies consacrées au coton par certains producteurs, la mauvaise répartition de la pluviométrie ainsi que l’inondation d’environ 60 hectares de coton dans le département de Léo.

Au cours des échanges, les responsables de la SOFITEX, après avoir félicité les producteurs de Léo sont revenus sur la situation internationale marquée par la flambée du prix du pétrole qui risque une fois de plus de jouer sur le prix de certains intrants comme l’engrais. Toutefois, il existe, selon eux, une lueur d’espoir en ce qui concerne les cours du coton qui connaissent, ces derniers temps, une remontée. Cette tendance, si elle est maintenue, pourrait permettre de reverser une ristourne aux producteurs.

Toute chose qui fait dire aux responsables de la SOFITEX que la filière a encore de beaux jours devant elle. Et de demander aux producteurs de redoubler d’ardeur et de faire preuve de professionnalisme et d’innovations pour réduire les coûts d’exploitation. Le plus important est surtout de ne pas se laisser influencer par les pourfendeurs de la filière car la SOFITEX estime que pour le moment, aucune alternative n’existe pour lutter efficacement contre la pauvreté en milieu rural en dehors du coton.

Pour les producteurs, il n’est pas question d’abandonner le coton, même si du fait des incertitudes qui régnaient, certains ont dû réduire les superficies de coton. Selon Grégoire Bazié, qui est à la fois encadreur et producteur de coton, la culture du coton est une des rares opportunités qui permet aux paysans d’avoir non seulement des intrants agricoles, mais aussi de l’argent liquide pour résoudre leur besoin quotidien. Afin de donner plus de poids à la filière, les producteurs ont demandé aux responsables d’être toujours à leur écoute, eux qui sont les premiers acteurs. Ainsi pour la campagne de commercialisation, ils ont souhaité que les agents de la SOFITEX fassent preuve d’indulgence au moment des pesées du coton pour ne pas dire de justesse.

De même, la SOFITEX devra œuvrer à ce que les producteurs puissent rentrer rapidement en possession de leur dû. Enfin, ils ont souhaité que la question des assurances qui jusque-là constitue un flou dans leur entendement soit de mieux en mieux éclairer surtout après les inondations observées çà et là au cours de la saison.
Comme arrêté par l’Association Interprofessionnelle du Coton du Burkina (AICB) en mai dernier, le premier choix du coton s’achètera à 143 F CFA/Kg et le deuxième choix à 120 FCFA/kg. Il ne reste donc plus pour les paysans qu’à espérer les ristournes promises en cas de bonne campagne.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

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