En 1976, il est Docteur en médecine. En France, le Pr Guiguemdé poursuit simultanément des études de Médecine et de Biologie. Docteur en médecine, il est également titulaire d’une maîtrise de biologie humaine et de parasitologie. C’est en 1978 qu’il rentre au bercail. Il est tout de suite affecté comme Médecin- adjoint à l’infirmerie de garnison de Bobo. Il occupe ce poste pendant quelques mois.

Premier médecin militaire agrégé du Burkina

De 1978 à 1981, il passe Médecin-chef de cette même infirmerie. Ayant une passion pour la recherche, le Pr travaille en même temps pour le Centre Muraz de Bobo. Cette structure de recherche fait partie des Centres de recherche de l’Organisation de Coordination et de coopération pour la lutte contre les grandes endémies (OCCGE).Le centre intervient dans la lutte contre les grandes maladies transmissibles, conceptualise et exécute des projets de recherche, le plus souvent appliquée, afin d’améliorer les connaissances et les outils de prévention et de prise en charge de ces maladies, et offre un cadre épanouissant de formation et de promotion scientifique.

En 1984, le Pr Guiguemdé commence à enseigner à l’Université de Ouagadougou. Depuis cette date, il est le responsable de la chaire de parasitologie de l’Unité de Formation et de recherche en Sciences de la Santé (UFR/SDS) de l’Université de Ouagadougou. En 1986, il est reçu à l’agrégation. Il devient ainsi le premier médecin militaire burkinabè à atteindre ce niveau. En 1990, il est professeur titulaire de médecine et chef du département de parasitologie à l’Université de Ouagadougou. Depuis 2005, le Pr Guiguemdé est le Directeur de l’Institut Supérieur des Sciences de la Santé de l’Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso. Mais avant, il a été élevé au rang de Général de Brigade le 1er avril 2002.

Traquer les parasites

Les domaines de recherche du Pr Guiguemdé vont du paludisme à la leishmaniose en passant par l’onchocercose, la parasitose intestinale, le ver de Guinée, … Il coordonne des cours internationaux supérieurs de paludologie en Afrique de l’Ouest comme en Afrique centrale. Il compte à son actif plus de 300 publications, rapports scientifiques, projets de recherche, enquêtes variées sans parler des nombreuses communications à des réunions scientifiques, que ce soit à Paris, Bordeaux, Brazzaville, Bamako, Washington comme au Burkina. Il a accompli de nombreuses missions d’expertises pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dont il est un consultant.

Sur le plan des reconnaissances scientifiques, en 1990, il est fait Docteur Honoris Causa de l’Université de Bordeaux II. En 1994, il obtient le prix El Fasi de Médecine tropicale. Ce prix décerné par L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), récompense les chercheurs publiant en langue Française. Au plan interne, le Pr Guiguemdé est commandeur de l’ordre national, Médaille d’honneur militaire et Chevalier de l’ordre des Palmes Académiques. Au niveau académique, il a eu en charge l’encadrement de plus de 80 étudiants en Médecine, Pharmacie, Techniciens supérieurs de Laboratoire, préparant des thèses ou des mémoires. Le Pr participe à plusieurs congrès médicaux à travers le monde. En ce sens, il est, entre autres, membre de la Société Française de Parasitologie. Egalement membre de la société Française de pathologie exotique. Le Pr Robert Guiguemdé est président de la Société Burkinabè de Parasitologie, Président du Conseil Scientifique du Centre National de Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) du Burkina.

Sa vision de la médecine militaire
Le Pr Guiguemdé estime que les médecins militaires ont une formation efficiente et rigoureuse. En plus de la formation en médecine générale, ils reçoivent des notions sur les pathologies inhérentes à la profession militaire. Ceci, pour la prise en charge médicale des militaires ainsi que de leurs familles. « Comme il n y a pas encore d’hôpital militaire, affirme-t-il, on permet aux médecins militaires de travailler dans les structures civiles sans distinction. Ils peuvent également donner des cours à l’Université ou dans les centres de recherche. En dehors des heures de service, ils ont en outre la possibilité d’aller dans les cliniques. La conscience professionnelle est plus accrue chez les militaires. L’abnégation et la motivation leur sont inculquée dès les premières phases de la formation ».

Prisonnier du travail

Avec toutes ces activités, le Pr Guiguemdé consacre-t-il un temps, aussi bref soit-il aux loisirs ? « De ce côté-là, avoue-t-il avec un brin d’humour, je suis plutôt prisonnier. Le travail m’absorbe. Depuis plus de cinq ans, je n’ai pas de vacances. Mais il m’arrive quelques fois de me rendre au stade pour des matchs importants. En dehors de cette situation, je me distrais à travers la télévision et les journaux ».

Le Pr Guiguemdé est un féru de sport. Il est Président fondateur de la Médecine Sportive de Bobo. Quels conseils le Pr et Général Guiguemdé peut-il prodiguer à tous ces jeunes qui, éventuellement, rêveraient de lui emboîter le pas ? « Il faut être convaincu de son choix, se fixer des objectifs clairs et travailler sans relâche pour les atteindre. Une carrière ne se construit pas ex nihilo. On peut quelquefois trébucher. Mais il ne faut jamais désespérer. C’est dans le sacrifice et l’abnégation que le succès se forge » !

Arsène Flavien Bationo
bationoflavien@yahoo.fr
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