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Tour du Faso :Le suspense de bout en bout

Publié le mardi 30 octobre 2007 à 06h40min

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Le dimanche 28 octobre dernier, le Tour du Faso était à sa troisième étape entre Ouaga et Kaya. Après Lahsaini Mouhssine et Mickaël Schnell, c’est Julien Tomasi (Alsace) qui s’est distingué dans le Sanmatenga. Il faisait partie d’une échappée de cinq coureurs, qui ont su aller jusqu’au bout malgré la menace permanente du peloton.

Comme à Léo et à Ouagadougou, la troisième étape a été disputée avec acharnement. Les 80 concurrents ont quitté la capitale à 8 h 33 en ayant de hautes visées.

Après le baisser du chapeau à la hauteur de la sortie de l’hôtel Mercure Silmandé, les forçats de la route roulent en file indienne. A peine ont-ils bravé les dos-d’âne du poste de péage que des attaques fusent. Sadrack Teguimaha (Cameroun), Adil Jelloul (Maroc) et Bolodigui Ouattara (Côte d’Ivoire) parviennent à se détacher avec 15" d’avance.

Quelques minutes après, Saïdou Tall (Burkina), Boukaré Kagambega (Burkina) et Jeremy Burton (Alsace) s’élancent en contre-attaque et ne tardent pas à rejoindre les hommes de tête. Plusieurs mouvements se créent derrière avec 18 coureurs intercalés qui tiennent peut-être à jouer un rôle. Mais ils seront repris par le peloton.

Le premier sprint intermédiaire à Ziniaré est enlevé par Bolodigui Ouattara suivi de Boukaré Kagambega et Sadrack Teguimaha. De nouvelles tentatives se produisent et une vingtaine de coureurs lâchent le peloton et font la jonction.

Au km 41, contre toute attente, l’échappée est annulée. A Korsimoro (deuxième point chaud), c’est Vincent Viet (Essonne) qui se met en évidence devant Jérémie Ouédraogo (Burkina) et Bassirou Konté (Côte d’ivoire).

Le soleil, en ce moment, luit et on enregistre des crevaisons en cascades. Un chasseur d’étape, dit-on, n’a pas peur d’attaquer. Et c’est ce que cinq coureurs vont démontrer en développant une échappée à 25 km du but.

Il s’agit de Mohamed Ragragui (Maroc), Guy Smet (Belgique), Julien Tomasi (Alsace), Romain Appert et Benjamin Gault, tous deux de la région Centre. L’écart n’est pas considérable et on se dit qu’à tout moment, le peloton peut les absorber. Les échappés vont à leur rythme, mais l’écart ne cesse de diminuer. Parmi eux, Guy Smet est à 1’47" du porteur du maillot jaune. A 10 km de l’emballage final, on annonce la fin du ravitaillement.

Ayant les jambes très bonnes, les "fuyards" passent ensemble la ligne d’arrivée pour un tour de 5,5 km. Le premier passage, qui constitue le troisième et dernier point chaud, est gagné par Julien Tomasi.

N’écoutant que son courage, c’est grâce à un sprint magistral qu’il remporte l’étape de Kaya en 2h26’41" soit une vitesse moyenne de 44, 994 km/h. Pour la première participation au Tour du Faso, Tomasi n’a pas caché sa satisfaction. Selon lui, il a su économiser ses efforts bien que la lutte était âpre. En tout cas, il a mérité sa victoire puisqu’il a fait preuve d’opiniâtreté. L’Alsacien était dans toutes les échappées et ce n’est pas étonnant que le maillot de la combativité lui a été attribué.

Lors de cette étape, les Etalons étaient encore à la peine. En panne d’inspiration, ceux sur qui on comptait ont perdu le terrain. Au classement individuel, le Burkina a occupé la 11e place avec Seydou Sanfo. Hier lundi 29 octobre 2007, pour la quatrième étape Kokologo-Boromo (136) km, il a terminé à la 9e place.

Pour le moment, nos cyclistes font piètre figure et on se demande s’ils pourront gagner une étape. L’an passé c’était la même chose. L’histoire va-t-elle se répéter ? Le vainqueur d’hier est un Français du nom de Nicolas Edet (région centre). Il a couvert les 127 km en 3h09’30" soit une vitesse moyenne de 40,528 km/h.

Le Marocain Lahsaini Mouhssine est toujours en jaune et affiche une forme éblouissante. Le maillot vert est désormais détenu par l’Alsacien Mickaël Schnell. Ce matin a lieu la 5e étape entre Pa et Bobo-Dioulasso (130 km).

De notre envoyé spécial sur le Tour du Faso

Justin Daboné

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Le classement de la 4e étape

1er : Nicolas Edet (région centre)

2e : Guillaume Gualandi (Auvergne, France)

3e : Sadracj Teguimaha (Cameroun)

4e : Vincent Graczyk (région centre)

5e Mickaël Schnell (Alsace)

6e : Jérémy Gallant (Essonne, France)

7e : Julien Tomasi (Alsace)

8e : Benjamin Gault (région centre)

9e : Seydou Sanfo (Burkina Faso)

10e : Joseph Sanda (Cameroun)


Dans les coulisses

• Lors de la troisième étape (Ouaga-Kaya), une voiture appartenant à l’ardoisier Michel Bationo a quitté la course pour se retrouver dans un ravin. Le volant, apprend-on, s’est bloqué subitement et Abdou Sana, le chauffeur, n’a pu le maîtriser. Conséquence, il a eu la clavicule déboîtée et il est actuellement sous plâtre. Le Tour du Faso, c’est fini pour lui et espérons qu’on ne l’abandonnera pas.

• La plupart des voitures qui sont sur le Tour ont été loués par les organisateurs. Le prix de la location est de 300 000 FCFA pour dix jours. Cette année, un journaliste est venu avec sa propre voiture et il s’est attaché les services d’un chauffeur qu’il paie. A combien ? Dieu seul sait... Toujours est-il qu’après le Tour, il pourra se frotter les mains même s’il ira voir un mécanicien pour une révision générale.

• Les sponsors sont encore là cette année et ce sont toujours les mêmes. Mais ils n’ont pas tous la même vision en matière de visibilité. Le plus dynamique en ce moment, c’est le Crédit Lyonnais qui, à chaque étape dans les villages traversés, distribue aux élèves des sacs, des casques et des bics. Une bonne action du sponsor officiel du maillot jaune. Quant aux autres sponsors, hormis Nexans, ils dorment avec leurs gadgets. Ils ne les ressortent de leurs véhicules qu’à l’arrivée pour les distribuer aux autorités et entre eux. Décidément, le Tour du Faso n’est plus comme avant.

• Lors de la 4e étape, le coureur burkinabè, Mahamdi Sawadogo, s’est illustré tristement en donnant un coup de coude au Marocain Abdelati. Ecarté de la sélection, l’année dernière, pour indiscipline, il vient encore de démontrer qu’il est incorrigible. Un coureur acariâtre mérite toujours une sanction exemplaire.

L’Observateur

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