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Engagements nationaux : dix ans après, quel bilan ?

Publié le lundi 31 mai 2004 à 16h44min

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Mardi prochain, les engagements nationaux auront dix (10) ans. Une décennie dans la vie d’une institution, c’est peu mais suffisant pour faire le point et envisager l’avenir. L’anniversaire est d’ailleurs placé sous l’angle du bilan et de la réflexion prospective.

Passées les activités sportives qui se sont déroulées ce week-end, le programme de commémoration prévoit outre des visites d’entreprises créées avec le soutien des engagements nationaux, une conférence sur la gestion des projets, des rencontres-bilan entre les responsables en charge des différents volets, des engagements nationaux, les membres du gouvernement et les promoteurs. Des entretiens qui débouchent sans nul doute sur le renforcement de l’opérationnalité des engagements nationaux.

En effet, si le chemin parcouru depuis le 2 juin 1994 par les engagements nationaux est appréciable, il n’en demeure pas moins que beaucoup reste à faire. "Notre peuple n’a jamais été de ceux qui se résignent, qui acceptent la fatalité d’un ordre mondial favorable aux plus nantis ; c’est pourquoi je vous ai conviés à cette rencontre pour qu’ensemble, nous prenions conscience des défis auxquels notre pays doit faire face. Nous devons nous départir de nos habitudes d’hier, devenues inopérantes pour un redéploiement à la base de toute l’économie nationale. La perspective dans laquelle j’invite chacun de vous à s’engager dès maintenant est celle d’une résistance productive et d’une capacité autonome à lutter efficacement pour des réalisations concrètes...’’.

Cette déclaration du chef de l’Etat à l’occasion du meeting du 2 juin 1994 qui instituait les six engagements se voulait une réponse au contexte socioéconomique difficile que notre pays traversait suite à la dévaluation du franc CFA intervenue le 11 janvier 1994 à Dakar. Le président du Faso indiquait également six grandes directions où les Burkinabè devaient unir leurs efforts pour endiguer à terme les effets de cette dévaluation.

Il s’agissait de la sauvegarde de l’environnement et la lutte contre la désertification ; l’accroissement de la production agro-pastorale ; l’organisation et l’appui au secteur informel et à l’artisanat ; le développement des petites et moyennes entreprises et industries ; le soutien aux activités productrices des femmes ; l’évaliation du niveau général des connaissances à la base et le développement du sport et des activités culturelles.

Depuis lors, les 6 engagements ont grandi pour devenir les engagements nationaux et s’étendre à d’autres secteurs d’activités, multipliant ainsi les sphères d’action en faveur du progrès économique et social du pays.
Les engagements nationaux s’intéressent à tous les défis posés par le développement national. A ce titre, ils interpellent les pouvoirs publics, le secteur privé, la société civile, sur les questions ayant trait à son principal domaine d’intervention.

Les engagements nationaux comptent actuellement 26 projets touchant tous les secteurs d’activités. Ils s’inscrivent ainsi utilement dans les politiques sectorielles de développement conduites par les départements ministériels. En 10 ans, les projets des engagements nationaux ont mobilisé plus de 72 milliards de F CFA. Mais, c’est sur le plan du sursaut individuel et collectif pour relever les défis d’une production accrue dan les secteurs clés du développement que les engagements nationaux ont enregistré leur plus belle victoire.

Grâce à son action mobilisatrice, les engagements nationaux ont été une importante source d’incitation à une prise de conscience de la nécessité pour chaque Burkinabè, dans son domaine d’activités, à s’impliquer, même de façon modeste, dans le combat national contre le sous-développement et ses effets pervers. Les populations ont en tout cas bien perçu la portée des engagements nationaux qu’elles ont intégrés dans leur vécu quotidien.
Des résultats qui, hélas n’éclipsent pas les difficultés d’insertion dans la vie active des jeunes issus des brigades de production, des centres de production et de formation de jeunes filles de Niassan et Débé etc.

L’opération Zanu qui avait suscité également beaucoup d’espoirs parmi les jeunes a finalement connu des fortunes diverses. Et que dire du "scandale’’ de ces plateaux sportifs réalisés à coup de millions à travers le pays mais qui sont aujourd’hui en piteux état faute d’entretien et de suivi ? D’une manière générale, les engagements nationaux n’ont pas trouvé l’ancrage juste avec les structures décentralisées de l’Etat au niveau local, notamment pour le suivi-évaluation.

La réflexion entamée à l’occasion de cet anniversaire permettra de régler sans doute ces difficultés pour un plus grand rayonnement des engagements nationaux qui, il faut reconnaître, sont plus grands que leur âge. Ceci pourrait expliquer cela car "à trop étreindre, on n’embrasse mal...’’. Mais, là c’est une autre histoire !

Victoire A. SAWADOGO (Visaw @ yahoo.fr)
Sidwaya

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