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Liberté, j’écris ton nom

Publié le jeudi 25 octobre 2007 à 06h48min

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Interrogé à Bobo-Dioulasso sur les acquis de vingt ans de renaissance démocratique, Blaise Compaoré a indiqué que les plus importants à ses yeux, étaient "la liberté et le progrès réalisé par le Burkina Faso", ces deux décennies.

Liberté, un terme si banal voire anodin pour ceux qui en jouissent naturellement, mais qui revêt toute son importance pour ceux qui en ont été privé, ne serait-ce que l’espace d’une seconde. Or, nombreux sont les Burkinabè qui ont "goûté" cette amère privation les quatre ans qu’aura duré la Révolution démocratique et populaire avec à la clé, une clochardisation qui a amené certains au sacrifice suprême.

Ces "féodaux" dynamités dans leur honneur et leur dignité pour "délit de naissance", ces enseignants dégagés au détour d’un conseil des ministres parce qu’ils avaient grévé, ces militaires "ventrus" qui vivaient dans la hantise de la révocation et tous ceux qui tremblaient les mercredis soirs pour une raison ou pour une autre, apprécient plus que quiconque la saveur de cette liberté recouvrée. Il faut donc convenir avec Blaise Compaoré, que "quant les libertés n’accompagnent pas le mouvement, cela ne peut pas marcher".

Il vaut mieux vivre dans le Burkina Faso d’aujourd’hui, même avec des difficultés matérielles en jouissant de la liberté de presse, d’opinion, d’association, d’aller et de venir etc. D’autant que le pays se modernise et a accompli d’importants progrès tant sur le plan démocratique que social. Bien sûr, la fracture sociale existe et est béante par endroits, mais il n’existe pas un pays où la création de richesses profite en même temps et à tout le monde de la même manière.

Plutôt que de s’anathémiser et de verser dans l’opposition "pure et dure", acceptons que nous sommes dans une "maison commune" dont l’entretien relève de notre responsabilité. La politique, ce n’est pas la guerre et comme l’a indiqué un membre bien connu de la société civile, les Burkinabè ont raté une chance immense de se réconcilier en cette "célébration-commémoration" (c’est selon) du 15 octobre.

C’est vrai que certaines cicatrices sont toujours vives, mais, il faut avoir à l’esprit, que le pardon élève celui qui le donne. Le président du Faso a pris sur lui lors de la célébration de la Journée nationale de pardon, le 30 mars 2001, d’endosser tous les crimes politiques qui ont jalonné l’histoire du Burkina, en sa qualité de premier magistrat du pays.

Un acte symbolique à la portée incommensurable, qui nous oblige tous à faire acte de conviction, si tant est qu’il faut convenir avec Monseigneur Anselme Sanon que "nous sommes tous responsables", non pas pour ce que nous avons fait, mais pour ce que nous avons "laissé faire". Une manière subtile pour le bon père de nous inviter au pardon, afin de faire renaître le Burkina Faso de nos ancêtres dans lequel la vie humaine était sacrée et les vertus du dialogue et de la tolérance magnifiées. Alors, suivons le bon berger.

Boubacar SY (magnansy@yahoo.fr)

Sidwaya

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