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Bonne gouvernance en Afrique : Un forum pour renforcer les capacités de l’Etat

Publié le jeudi 25 octobre 2007 à 07h13min

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Ouagadougou (Burkina Faso) abrite du 24 au 26 octobre 2007, le 7e forum africain sur la gouvernance. Le président Blaise Compaoré a présidé les travaux d’ouverture à la salle des banquets de Ouagadougou, en présence de plusieurs personnalités, dont le Premier ministre djiboutien et l’ancien président du Mozambique, Joaquim Chissano.

Le 7e forum africain sur la gouvernance a officiellement ouvert ses portes mercredi 24 octobre 2007 sous le thème : "Renforcer la capacité de l’Etat en Afrique". Institué depuis 1997 par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), ce cadre de rencontre offre l’opportunité aux dirigeants africains, au secteur privé, aux organisations de la société civile et aux autres parties prenantes en Afrique de partager les expériences en matière de promotion de la gouvernance.

Et ce, à travers la réalisation d’un consensus autour du renforcement des capacités et l’amélioration de la coordination et de la mobilisation des ressources pour les programmes de gouvernance au niveau national. A Ouagadougou, c’est la problématique même d’Etats capables qui est posée avec acuité et va centraliser tous les débats. "Le 6e forum tenu à Kigali au Rwanda a relevé l’insuffisance des capacités comme étant le principal obstacle aux efforts de développement et de démocratisation en Afrique. Les participants ont donc décidé de consacrer le 7e forum à cette question", a mentionné le président du comité national d’organisation, le ministre Seydou Bouda.

Le directeur du bureau régional du PNUD pour l’Afrique, Gilbert Houngbo, lui, sera plus prolixe dans le développement de la problématique : "un Etat faible ne saurait assurer un environnement de protection, des droits de l’homme et l’égalité des sexes, promouvoir la démocratie et la participation politique ou renforcer effectivement les moyens d’actions de la société civile. Un Etat qui n’est pas doté d’institutions et de systèmes efficaces ne peut fournir des services essentiels à son peuple". Gilbert Houngbo poursuivra en indiquant que ce dont l’Afrique a besoin, ce sont des Etats qui soient capables d’assumer la responsabilité "prima facie" de la gouvernance, de la promotion des partenariats réels entre le secteur public et le secteur privé. En somme, dira-t-il, des Etats capables de travailler pour le développement humain durable.

L’Afrique doit faire face à plusieurs défis

Tous les intervenants à la cérémonie d’ouverture des travaux ont reconnu que l’Afrique a besoin d’Etats capables. Cette quête engendre un certain nombre de questionnements : quelle est la nature et quelles sont les caractéristiques essentielles de ces Etats capables ? Que doit faire l’Afrique pour les créer ? Par quels moyens et pour quels résultats ? C’est ce à quoi devront s’atteler les participants à la rencontre de Ouagadougou. Quatre axes principaux devront guider les travaux : le débat sur la signification et la définition de la notion d’Etat capable en tenant compte du contexte africain, le bilan des expériences et enseignements tirés des efforts déployés pour relever les défis en matière de capacités en Afrique, les problèmes et opportunités actuels en matière de renforcement des capacités, enfin l’identification de la nature et les types de capacités requis par les différents acteurs étatiques et non étatiques dans le contexte africain.

Tous les acteurs étatiques et non étatiques consentent à dire que l’Afrique doit relever de gigantesques défis dans le domaine du développement. Pour ce faire, le président Blaise Compaoré, hôte du forum, a lui, signalé quatre défis majeurs. Il s’agit de la mise en place d’un environnement stable et d’un climat de confiance entre tous les acteurs, la lutte contre les maladies telles le Sida, le paludisme, la tuberculose pour préserver les ressources humaines, la mobilisation d’une aide accrue de la part des partenaires, enfin, assurer l’efficacité du processus d’intégration des économies africaines pour les rendre plus compétitives. Le partage d’expériences et le dialogue étant les maîtres-mots à cette rencontre, les organisateurs du forum ont décidé que les travaux du forum se déroulent en trois segments.

Le premier segment tient lieu de forum des parties prenantes où seront présentés et discutés les rapports nationaux au cours des séances plénières et des travaux en commissions. Le deuxième segment a trait au colloque à l’intention des médias ; un cadre offert aux professionnels des médias pour échanger sur les conclusions du forum. Enfin, le dialogue avec les chefs d’Etat (neuf chefs d’Etat sont annoncés) donnera l’occasion aux participants et aux professionnels des médias d’échanger avec les chefs d’Etats sur les thèmes abordés par le forum.

Ismaël BICABA
Nadoun COULIBALY
Enok KINDO


"Pour un Etat juste, respecté et respectable"

A l’issue de la cérémonie d’ouverture, le chef de l’Etat apprécie le thème de ce 7e forum qui se tient dans une Afrique qui a mal de sa gouvernance.

Blaise Compaoré : "Le constat est clair, l’Afrique, effectivement a mal à sa gouvernance. Il faut nécessairement une bonne gouvernance pour assurer la promotion, à la fois, du développement et de l’épanouissement du continent. Nous nous sommes réunis pour traiter de cette question mais surtout pour particulièrement échanger sur le rôle de l’Etat. Car la faiblesse des capacités de l’Etat a toujours constitué pour les sociétés, des handicaps majeurs pour assurer toute la panoplie des tâches qui sont nécessaires à la survie de la société mais aussi à son épanouissement.

C’est pour cela que nous allons essayer à ce 7e forum d’indiquer en quoi l’Etat, le secteur privé, la société civile sans aller dans la compétition dans la concurrence, doivent en synergie agir pour le bien-être collectif en veillant à ce que cet Etat existe, qu’il soit juste, fort, respecté et respectable, qu’il soit stratège, c’est-à-dire qu’il organise, régule, oriente et supplée. C’est une question centrale du développement, à savoir comment placer l’Etat au cœur de tout le mouvement social afin que les actions se conduisent de façon efficiente et en harmonie avec les attentes des populations”.

E.K/I.B/N.C

Sidwaya

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