« Focus Global » est donc fonctionnel et a déjà en charge de la gestion d’un certain nombre de groupes burkinabè. Son promoteur séjourne présentement en France avec Dumba Kultur, le bouillant duo de rappeurs pour l’enregistrement de son prochain album.

C’est un homme qui a consenti d’énormes sacrifices pour bon nombre de manifestations culturelles et d’artistes, au risque d’y laisser sa peau. La preuve, il a été interné à l’hôpital Yalgado dans la catégorie des personnes indigentes, ce qui montre à quel point l’homme a été toujours habité par l’humilité mais aussi et surtout par la passion et l’amour pour la culture, notamment la promotion des richesses culturelles du Burkina Faso.

Aujourd’hui, Ousmane Bondaoné est le responsable de l’association (reconnue officiellement le 11 juin 2003) dénommée « Association culturecom (As 2C), initiatrice de Focus Global. Cette structure professionnelle de gestion et de production artistique entend répondre aux besoins des acteurs culturels des arts du spectacle. Ainsi, la toute nouvelle "boîte" se propose d’apporter une innovation dans les pratiques de l’administration et de la gestion de l’entreprise culturelle avec, comme champ d’action, les productions de théâtre, de danse et de musique.

« Aujourd’hui, si je me suis décidé à créer Focus Global, c’est parce que, de par le passé, mon rôle d’agitateur culturel était dispersé. Cette fois, j’ai choisi de cibler ce que je peux faire, ce que je sais faire. Je fonde la réussite de Focus Global sur mes capacités professionnelles car je ne ferai pas ce que je ne maîtrise pas », a laissé entendre le promoteur. Ce dernier, après un diagnostic des problèmes freinant un véritable développement culturel du Burkina Faso, estime que l’absence de médiateurs compétents constitue le maillon manquant de la chaîne caractérisée par l’existence d’infrastructures de création et de diffusion. « Nous avons des artistes talentueux et leurs œuvres méritent d’être consommées partout dans le monde », a-t-il indiqué. Et, très rassurant, il ajoutera : « Avec plus de dix ans d’expérience, une jeunesse retrouvée et un carnet d’adresses bien fourni, j’accompagnerai un certain nombre d’artistes dans des domaines bien précis, sans justement trop m’écarter de mon domaine de compétences. Le premier domaine dans lequel j’excelle, c’est la gestion de la danse pour avoir été à un moment donné au devant d’un certain nombre de projets dans ce pays, notamment avec une des plus grandes compagnies au monde, à savoir Salia nï Seydou. J’ai porté pendant trois ans un grand projet qui est le Centre de développement chorégraphique (CDC) qui est aujourd’hui un pôle d’excellence ; secundo, c’est la musique ; et la nôtre vaut la peine d’être entendue partout ailleurs dans le monde. Et, en dernier lieu, je travaillerai sur le théâtre, même si je reconnais que c’est une discipline qui n’est pas facile ». Focus Global, déjà équipé en matériel informatique occupe la villa n°150, rue 6.47 à la cité An II de Ouaga, siège obtenu grâce à un partenariat avec l’association Tourisme et Développement. La nouvelle structure sera pilotée par 3 ou 4 personnes sous la houlette d’Ousmane Bondaoné. A ce propos, il attend très prochainement du côté de Focus Global une assistante recommandée par le Festival d’Avignon en France, un des partenaires importants dans le développement de son institution, qui va apporter aussi son savoir-faire.

Le promoteur a tenu à préciser qu’il y aura deux formes de collaboration avec les artistes ; à savoir un volet sur l’administration, la diffusion et le management complet. A ce niveau, trois groupes d’artistes ont été ciblés. Il s’agit de Faso Danse théâtre, Djongo diffusion et la compagnie Ladon, jeune compagnie de théâtre ; le volet sur l’administration de projets qui sera compétente pour les projets de résidence, de production d’un album, de tournée, de création d’événements.

Focus Global est donc fonctionnelle ; il est déjà prévu, au mois de Mars 2008 un projet de grosse production chorégraphique avec Serge Aimé Coulibaly dont le montant est de l’ordre de 150 à 200 000 Euros ; un autre avec le CDC pour la participation de groupes burkinabè (danse chorégraphique, traditionnelle, cinéma, arts plastiques) à un festival à Montpellier.

Cyr Payim Ouédraogo

Observateur Paalga