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XXe anniversaire de la renaissance démocratique au Burkina : Tapis rouge pour les sports de combat

Publié le vendredi 19 octobre 2007 à 05h12min

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L’occasion de la célébration de la renaissance démocratique au Burkina avec Blaise Compaoré a été belle pour le chef de l’Etat de tenir une promesse : celle de recevoir chez lui les pratiquants de combat. Et la grande famille des arts martiaux s’est mise dans son 31 et a fait étalage de ses plus beaux gestes pour mériter l’honneur présidentiel. C’était dans la soirée du mercredi 17 octobre au palais de Kosyam sis à Ouaga 2000.

L’entrée au nouveau palais présidentiel ce mercredi 18 octobre était libre et publique. Le public sportif, singulièrement la famille nationale des arts martiaux avait rendez-vous avec le chef de l’Etat. L’honneur est faite aux sports de combat, en tant que discipline sportive, de se produire pour la toute première fois dans le palais présidentiel flambant neuf. Une aubaine pour beaucoup de découvrir les lieux. Hélas, la mobilisation ne fut pas des grands jours.

Mais, ell a été de qualité avec la présence du Premier ministre, membres du gouvernement, députés, chefs de corps diplomatique, chefs coutumiers et surtout une forte délégation des opérateurs économiques. Alorsque le chef de l’Etat prenait place aux environs de 18h un quart, des chaises étaient vides. Qu’à cela ne tienne. Les sports de combat ont eu une tribune de rêve pour « taper dans l’œil » de ceux qui peuvent leur venir en aide. Au menu, la crème du judo, du taekwondo, du karaté, du kung fu, du viet vodao, du taïchi a servi de plats de démonstration de maîtrise des techniques de combat que les spectateurs qui, pour certains assistaient pour la première fois à ce type de spectacle, ont consommé sans modération.

A quelques détails près, les différentes disciplines ont produit le même type de spectacle. Mais les copies sont loin d’être conformes. Les techniques d’attaque-défense et les démonstrations de kata selon que l’on passe d’une discipline à une autre varient. Les judokas ont eu le privilège d’ouvrir le bal sportif. Sur le tatami, il n’ y a avait place que pour les ceintures noires. Les combattants ont impressionné dans l’exécution de leur programme de chute bruyante mais maîtrisée. Mais l’image forte restera celle de Maître Saré, ce jeune ceinture noire dont la gestuelle est pleine de grâce, d’assurance, de vie et de force. Puis, ce sera le tour du taekwondo. Quand 15 ceintures noires exécutent un kata dans un élan parfait, tels des écoliers coréens le font lors de leurs mouvements d’ensemble, on comprend l’ovation assez spécial du public.

Il est vrai que lors de la démonstration de casse, certaines cibles n’ont pas cédé aux coups de combattants mais le taekwondo a marqué à sa manière les esprits. Le karaté-do a été particulièrement sensationnel. Cinq filles ceintures noires ont soulevé les foules de par la maîtrise dont elles ont fait montre dans l’exécution de kata. Et que dire de la démonstration de Fla Dramane, le lauréat de l’AJSB qui vous fait venir l’envie de faire les arts martiaux, à chacun de ses mouvements. De même, à suivre, les concentrations de Maître Drabo, on a eu par moment l’impression d’être au cinéma. Et pour être complets, les karatéka ont offert un tableau de combats assez relevés. Gorgette Bado, opposée « au sexe fort » a prouvé qu’elle avait du culot.

Le kung fu wushu a présenté des combattants dans un accoutrement impressionnant. Et quand, ils ont sorti les épées, les sabres et autres armes blanches pour les combats, l’attention du public est monté d’un cran. Couplé au kung fu, le taïchi n’est pas passé pour autant inaperçu. L’art de décomposer le mouvement dans une fluidité remarquable n’a pas manqué de susciter la curiosité du public. Et pour clôturer le bal, le viet vodao est rentré en scène de manière tonitruante. Dès l’entame, c’est le combat. Cette discipline a surtout mis l’accent sur les techniques de ciseaux, « une spécialité maison ». Le grand maître, Appolinaire Ouédraogo, muni d’une arme blanche a apporté sa touche à travers une démonstration d’un combat contre un ennemi invisible qu’il a naturellement vaincu.

Au terme de la démonstration, les différents groupes d’arts martiaux ont reçu chacun, une enveloppe de 200 000 F CFA et du matériel sportif. Le président du Comité d’organisation, Pascal Kinda, président du CNOSB a remis un kimono, un survêtement et un maillot aux couleurs nationales au chef de l’Etat.

Il a par ailleurs, au nom de la famille du sport national dit un grand merci au Président du Faso pour son programme de société qui veut « qu’aucune force sociale ne soit abandonnée sur la route du développement solidaire . » Rendez-vous a été pris pour une prochaine fois. Et cette fois, on aura droit à de la compétition.

Jérémie NION


Le mot du président du Faso

J’ai souhaité (depuis longtemps) avoir ce contact direct avec les organisateurs et les clubs pratiquant des arts martiaux. Cela l’a été ce soir. J’ai pu apprécier la qualité des démonstrations. Il y’avait la technique et la finition dans les gestes indique qu’un travail immense a été accompli ces dernières années. Je suis dans une situation aujourd’hui qui ne permet à la fois de les encourager mais aussi de dire que ces disciplines attendent beaucoup encore du gouvernement.

Je l’ai senti. Il faut que tous ces clubs puissent s’entraîner davantage pour être vus sur le continent et au-delà. Nous pensons qu’il nous faut agir dans cette direction en initiant des moments de partage d’expériences, de démonstrations, et peut-être même de combats comme nous le faisons au profit des sports de mains lors de la super Coupe du Parc animalier. Cela pour donner une possibilité aux clubs d’arts martiaux d’élever le niveau et la qualité de leurs compétiteurs.

Propos recueillis par J.N.

Sidwaya

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