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Démocratie et développement : L’expérience burkinabè au service de l’Afrique

Publié le mardi 16 octobre 2007 à 07h54min

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Le colloque international de Ouagadougou sur la “Démocratie et le développement en Afrique” s’est ouvert le dimanche 14 octobre 2007. Le président du Faso, Blaise Compaoré a donné le top de départ des travaux de réflexion et d’échanges prévus pour se tenir pendant trois (3) jours dans la capitale du Burkina Faso.

La salle des Banquets de Ouaga 2000 a refusé du monde ce 14 octobre 2007. Venus de vingt-quatre (24) pays d’Afrique mais aussi du Canada, de la Chine Taïwan, de l’Allemagne, de la France et de l’Italie les participants au colloque international de Ouagadougou auront à se pencher sur le thème : “Démocratie et développement en Afrique”.
Premier à prendre la parole, le ministre d’Etat Salif Diallo, président de la Commission d’organisation du colloque, a souhaité la bienvenue aux nombreux participants issus des milieux politiques du monde de la culture et des sciences avant d’afficher ses attentes par rapport à ce colloque à savoir : “La relance du dialogue sur l’avenir des Etats africains”.

Au nom des différentes délégations, Jean-Paul N’Goupandé, le délégué de la République Centrafricaine a exprimé des sentiments de gratitude à l’endroit du peuple burkinabè et à son président Blaise Compaoré pour, dit-il, “cette initiative spéciale et originale qui nous réunit, nous Africains et adeptes de la même cause”.

“En effet, comment rester impassibles et indifférents à la situation de nos peuples qui vivent dans un état de dénuement et de détresse ?”, s’est-il interrogé. Pour illustrer ses propos, Jean-Paul N’Goupandé a pris le cas de son pays la Centrafrique qui, à son avis semble “être pionnier dans ce concert de la misère, car il a, semble-t-il adopté un système de marche à reculons. Il fait un pas en avant, puis deux pas en arrière, tenaillé qu’il est par un constant tourbillon d’incompréhension entre les élites politiques, pour ensuite sombrer dans de violents combats armés”.
Jean-Paul N’Goupandé a en outre remercié le président Compaoré pour ses incessants efforts de paix déployés dans la sous-région et en Afrique.

Un Burkina Faso riche de ses hommes

“Le Burkina Faso est un pays aux antipodes de la richesse car la nature ne l’a pas doté, contrairement à d’autres pays, de ressources minières, pétrolifères, forestières ou autres. Cependant, nous croyons pouvoir affirmer que ce pays, terre de Hommes intègres possède une richesse immense, un capital infini qui est l’homme. En effet, l’homme est la plus grande richesse sur terre, à condition de savoir le valoriser”, a déclaré Jean-Paul N’Goupandé du haut de la tribune. Fortement ovationné, le délégué centrafricain a indiqué que le Burkina Faso, au moment où l’on célèbre le XXème anniversaire de l’accession de Blaise Compaoré au pouvoir, a accompli de “réels et palpables progrès”. “La démocratie n’est pas une fin en soi mais un système politique, elle tire sa légitimité, de sa capacité à apporter des solutions concrètes aux aspirations des peuples au mieux-être et au mieux vivre” , a-t-il fait remarquer à l’assistance, avant de céder sa place au président Blaise Compaoré.

Outre le souhait de bienvenue formulé à l’endroit des personnalités politiques, chercheurs, hommes et femmes de sciences venus d’Afrique et d’autres régions du monde, Blaise Compaoré a de prime abord souligné que l’organisation de ce colloque répond à “notre souhait d’offrir une tribune de libre expression démocratique”. Cette tribune est ouverte à tous ceux que la situation actuelle de l’Afrique interpelle comme acteurs du débat d’idées et de confrontation des choix stratégiques pour l’avenir du continent africain. Le thème de notre colloque “Démocratie et développement en Afrique” nous invite à un examen approfondi des modalités d’évolution de nos Etats et de nos sociétés vers des formes accomplies garantissant à chacun les conditions d’un épanouissement politique et économique”, a indiqué le président du Faso.

Faisant le constat que l’Afrique est le continent le plus accablé par des maux comme l’ignorance, la maladie, la misère, la faim et la guerre, le chef de l’Etat burkinabè a précisé qu’il appartient à la génération actuelle de relever le défi du développement, de la bonne gouvernance et de la démocratie pour la renaissance de l’Afrique.
“Au Burkina Faso, voilà vingt ans que nous avons entamé les réformes pour une renaissance démocratique. Deux décennies durant, nous avons pris le chemin de la démocratisation et du développement malgré les obstacles et les pièges multiples. Deux décennies de labeur, de recherche permanente du consensus, durant lesquelles il a fallu avancer, parfois reculer, trébucher, s’éloigner du but, avant d’y revenir avec conviction, courage et abnégation. Deux décennies difficiles, faites souvent de succès éclatants, de revers parfois, mais toujours de constance, de persévérance et de confiance dans les capacités de notre peuple à assumer son histoire politique”, constate Blaise Compaoré.

Le souci d’une expression libre

Le président burkinabè, après avoir jeté un regard sur les réalités des pays africains et tirant leçon des insuccès des régimes issus des indépendances et des longues années d’expériences politiques et pratiques note ceci : “notre conviction est établie que seules une expression libre des opinions et une participation populaire consciente sont à même de promouvoir le développement fondé sur la démocratie participative”. Il a alors appelé les élites africaines à éviter les caricatures démocratiques en s’appuyant, en plus des partis politiques, sur les structures organisées par les peuples eux-mêmes pour leur émancipation. “La résolution des questions politiques de participation consciente des populations est un préalable important pour les réponses aux questions du développement. Face à la complexité des situations, l’Afrique doit trouver ses propres schémas en évitant les généralisations”, a affirmé Blaise Compaoré avant de suggérer une plate-forme minimale articulée en 12 points (voir encadré à la page I).

Enok KINDO
Jolivet EMMAÜS
Rabankhi ZIDA
Boubacar SY


La plate-forme de Blaise Compaoré pour l’Afrique

Pour le président du Faso, les peuples et les élites africains ont besoin de se rencontrer davantage, de s’écouter mutuellement et de partager leurs expériences sur les solutions au développement. Mais en attendant, il propose une plate-forme en 12 points.
1- Renaissance et garantie de toutes les libertés fondamentales dans les Etats du continent ;

2- Instauration des régimes constitutionnels librement acceptés par les populations comme base légale de l’exercice du pouvoir d’Etat ;

3- Reconnaissance du système multipartite dans tous nos Etats et institution d’élections libres et transparentes comme mode de dévolution du pouvoir ;

4- Rejet de toutes les formes de gestion ethnique ou tribale du pouvoir d’Etat et de tous les conflits armés ;

5- Exigence solidaire et collective pour l’annulation de la dette africaine comme l’une des mesures de réparation des multiples préjudices subies par le continent ;

6- Revendication collective et solidaire pour une adaptation des programmes d’ajustement structurel aux réalités des Etats africains avec une priorité accordée au développement social et aux infrastructures ;

7- Revendication de l’établissement de règles du commerce international susceptibles d’assurer la promotion du développement en Afrique ;

8- Valorisation des ressources humaines et culturelles et création d’un cadre global de concertation sur les migrations ;

9- Reconnaissance des droits politiques et économiques de la femme africaine et établissement de programmes spécifiques pour la promotion de la jeune fille et de l’enfance ;

10- Elargissement des opportunités de création d’emplois décents sur le continent pour la jeunesse africaine par une diversification économique et la promotion des technologies de l’information et de la consommation ;

11- Nécessité d’appuyer la société civile pour fortifier les bases du dialogue ;

12- Adoption et mise en œuvre de programmes ambitieux pour la défense et la promotion de l’environnement.

Aux peuples et aux élites du continent, le président du Faso a indiqué que la présente plate-forme pourrait être enrichie par leurs réflexions et portée à la connaissance de la commission de l’Union africaine pour qu’ensemble, les Etats africains s’engagent dans “une démarche solidaire et dynamique en vue de la renaissance démocratique et du développement en Afrique”.

R.A.Z.
E.K.
J.E.
B.S.


Tertius Zongo, Premier ministre :“Le Burkina aborde l’avenir avec sérénité et confiance”

A la faveur du colloque international de Ouagadougou organisé à l’occasion du XXe anniversaire de la Renaissance démocratique avec Blaise Compaoré, le Premier ministre a livré une communication sur l’expérience démocratique du Burkina Faso. Au cours de ces vingt ans, on retiendra que “les principaux indicateurs d’amélioration des conditions de vie et du bien-être général sont sur une tendance ascendante”.

Bâtie en trois grandes parties, la communication du Premier ministre Tertius Zongo s’est évertuée à faire ressortir l’incidence de la démocratie s ur la stabilité politique, sur le développement humain durable et sur la participation citoyenne au processus de développement. Trois grandes parties introduites par les conditions de l’avènement de la démocratie au Burkina Faso (fin des idéologies, détermination et clairvoyance de Blaise Compaoré, prise en compte des aspirations populaires) et qui débutent donc par la démocratie et la stabilité politique. Nonobstant “les crises de croissance” qu’il a traversées, le Burkina Faso a su préserver sa stabilité politique du fait de la recherche d’un consensualisme dans la gestion des affaires de l’Etat et de la préservation et la promotion des droits humains fondamentaux. Aussi la bonne gouvernance politique aura été pour beaucoup dans le maintien de cette stabilité tout comme l’indépendance stricte accordée à l’autorité judiciaire. La politique de rigueur budgétaire et d’assainissement des finances publiques est venue donner plus de “gueule” à cette bonne gouvernance démocratique, administrative et économique.

Une stabilité porteuse de progrès d’autant que les dirigeants ont fait montre d’une vision prospective et d’une capacité d’écoute qui ont rassemblé et galvanisé les populations. Démocratie et développement humain durable sont donc allés de pair au Burkina Faso. Cette quête de développement est essentiellement bâtie autour du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. Par la suite, l’étude prospective “Burkina 2025” a été élaborée afin de renforcer le processus démocratique tout en créant les conditions d’édification d’une économie ouverte et consensuelle. Le cap de la croissance a été maintenu (avec un rythme décennal moyen de 6% par an) et tous les grands agrégats économiques sont allés crescendo sur la même période.

La “grande contribution” du secteur privé a été notée, de même que l’assainissement de l’environnement des affaires, la privatisation et la suppression des situations de monopole dans certains secteurs.
Une croissance dont les fruits ont profité pour l’essentiel aux secteurs sociaux (éducation, santé, eau, urbanisation) et qu’il va falloir s’atteler à rendre porteuse de développement en la portant à deux chiffres.
Enfin, la démocratie veut promouvoir la participation citoyenne au processus de développement par le biais de la décentralisation et de la contribution des ONG et Associations.

Amener tous les citoyens à se sentir acteurs du développement ayant des droits mais aussi assujettis à des devoirs, voilà le leitmotiv. Si cela était compris de tous, les bases de “notre jeune démocratie seront consolidées” afin de poursuivre la mise en œuvre des OMD et de renforcer les actions de réforme et de modernisation du système judiciaire. Tout cela pour que les principaux indicateurs d’amélioration des conditions de vie et du bien-être général soient sur une perpétuelle “tendance ascendante”.

B. SY
R.A.Z
J.E
E.K

Sidwaya

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