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Victimes du 15-octobre 1987 : Les confidences d’une veuve ordinaire

Publié le lundi 15 octobre 2007 à 07h18min

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Malheur à celui qui meurt le même jour qu’une célébrité, a-t-on l’habitude d’ironiser. Il y a pourtant un peu de vérité dans cette assertion. Qui peut bien citer le nom d’une victime qui a été également fauchée par les balles assassines de Louis Harvey Oswald, destinées à John Kennedy en 1963, à Dallas ? Ou le nom d’une covictime de l’ancien président égyptien, Anouar El Sadate, arrosé de balles en plein défilé par les Frères musulmans en octobre 1981 ?

Plus près de nous, dans l’espace et dans le temps, combien de gens peuvent donner sans hésiter un seul instant les identités exactes de ceux qui ont été tués le 13 décembre 1998 avec le journaliste émérite Norbert Zongo ?

On n’y peut rien, ces pauvres victimes collatérales et ordinaires entrent dans la rubrique comptable « pertes et profits » des odyssées macabres. Et les 12 qui ont disparu (voir liste dans l’encadré) le 15 octobre 1987 aux côtés de l’ancien président du Faso, Thomas Sankara, n’échappent pas à cette règle. Parmi eux, le soldat de 1re classe Abdoulaye Gouem, qui était un des chauffeurs du charismatique leader de la Révolution. En mourant en cette fatidique soirée du 15 octobre 1987, il laissait derrière lui une veuve et cinq enfants inconsolables. Depuis cette disparition, la désormais veuve Gouem née Bagayoko Assèta (58 ans aujourd’hui) a fait sienne cette évidence : « Ce ne sera pas facile ». Véritable mère-courage, elle a pu néanmoins tenir la barque et confesse avoir fait tous les boulots possibles pour « faire bouillir la marmite », comme on le dit.

La famille vit toujours dans le quartier Wemtenga. Le premier de ses enfants a aujourd’hui 39 ans et le benjamin, qui avait cinq ans à la mort de son père, en a 25. Même s’ils ont grandi, vingt ans après, le traumatisme du 15 octobre 1987 demeure dans l’esprit de leur battante de maman à qui le destin n’a presque jamais fait de cadeau. Rencontre avec la veuve ordinaire d’un des 12 « apôtres » du gourou du CNR qui, contrairement à Mariam Sankara et à ses enfants, Philippe et Auguste, n’a pas été recueillie par la « Solidarité internationale » de l’internationale sankariste.

Comment va la famille, Mme Gouem ?

• Elle va bien... Quand il y a la santé, que peut-on dire d’autre si ce n’est louer Dieu ? J’ai cinq enfants. La première est née en 1968, le deuxième en 1970, le troisième en 1974, l’avant-dernier en 1976 et le benjamin en 1982.

Pouvez-vous nous parler de leurs cursus scolaires ?

• Ça n’a rien donné. Aucun n’a réussi. La disparition de leur papa a joué très négativement sur leur école. Avec les événements et la mort du père, l’aînée n’a pu poursuivre sa scolarité d’autant plus que je n’avais même pas assez de moyens pour en régler les frais. Les trois autres qui suivent ont connu le même sort. Il n’y a que le benjamin qui a fréquenté un peu plus longtemps. Lui aussi, malheureusement, a quitté les bancs en 2002. Voilà comment ça s’est passé [se tenant la tête]. Qui pouvait savoir qu’il [le père de famille] allait disparaître de si tôt ?

Comment avez-vous connu leur père ?

• Nous nous sommes connus à l’ancien quartier Tiendpalogo. Il logeait dans la cour d’un aîné.

Mme...Excusez-nous de vous faire parler d’une très mauvaise date. Le 15 octobre 1987, votre mari disparaissait brutalement. Pouvez-vous nous parler de cette journée et comment vous avez appris la triste nouvelle ?

• Nous n’avons pas reçu la nouvelle le jour même. C’est le lendemain que nous avons été mis à l’évidence. Le matin du 15 octobre, Abdoulaye est revenu de garde à la maison. Il s’est changé avant de ressortir. Ce jour-là, il était donc de repos et nous étions loin de nous imaginer ce qui allait lui arriver [avec la voix étreinte par l’émotion]. Alors là, pas du tout... Comme les jours ordinaires donc, je me suis rendue au marché d’à-côté [Nabi-Yaar] où je faisais du petit commerce. Je suis repartie à la maison le soir, et jusqu’au lendemain matin, il n’était toujours pas de retour. Etant un homme de tenue, cela arrivait même si c’est rare. Ce matin-là donc, je m’apprêtais naturellement à repartir pour mon petit commerce. Mais des connaissances ont commencé à affluer à la maison. Une fois arrivé, chaque visiteur s’asseyait et bavardait avec moi, de tout et de rien, sans me dire ce qui l’amenait. C’était le 16. Le nombre des visiteurs ne faisait que croître, puisque celui qui arrivait ne repartait plus. Nous étions bien sûr au courant des fusillades de la veille au Conseil, mais loin de moi l’idée que mon mari faisait partie des victimes. Je vous l’avais tantôt dit, il était censé être de repos. Le matin du 16, un de mes enfants qui aimait rendre visite aux voisins est arrivé et m’a annoncé qu’on a tué des gens et qu’on les a amenés au cimetière de Dagnoen. Les visiteurs qui étaient avec moi savaient que ce que disait l’enfant était la pure réalité, mais ils restaient muets sur la question. Ils continuaient seulement de causer avec moi. Mais comme l’affluence devenait de plus en plus grande dans la cour, j’ai commencé à m’en inquiéter. J’ai donc envoyé ma fille au Conseil [le lieu de service de son mari] pour voir ce qui pourrait expliquer l’absence de Gouem. Elle est revenue et m’a rapporté que des gens lui ont dit là-bas que mon époux est sorti avec « Madame ».

Connaissiez-vous cette « Madame » dont il est question ?

• Non ! Pas du tout ! C’est seulement ce qu’ils ont confié à l’enfant. J’ai encore demandé à la petite d’aller voir dans la famille d’un des amis de mon mari. Là-bas aussi, elle a trouvé beaucoup de monde. Elle a suivi une procession vers le cimetière pour voir ce qu’il y avait. De retour, elle était en pleurs et a lâché, entre deux sanglots : « On a tué papa ». Je n’en croyais pas mes oreilles et lui ai demandé ce que « papa » a fait pour mériter ça. J’ai donc décidé d’aller constater les faits moi-même. Effectivement, quand je suis arrivé au cimetière en question, j’ai vu son nom sur une des tombes fraîchement creusées.

Depuis cette date, de quoi vit la famille ?

• J’ai fait du tout pour nourrir les enfants. J’ai fait le commerce : j’ai vendu de l’eau glacée [indexant une charrette à traction asiennne et un âne attaché à côté]. J’ai eu à confectionner des briques en ciment et même en banco pour vendre. J’ai ouvert une buvette. J’ai commercialisé également du bois. Tout ! Tout ! Moi, je ne choisis pas d’activité pour gagner ma vie. Pourvu que je ne vole pas.

Avez-vous reçu une pension ou une indemnisation pour le décès du chef de famille ?

• [Elle fait une moue de mépris]. Oui. Mais, à mon avis, ça nous a fait plus de mal que de bien. Un jour, une mission est venue nous promettre que l’on va nous aider pour que nous puissions nous occuper des enfants. Les émissaires m’ont demandé si j’avais eu droit à une pension. Je leur ai répondu par la négative. Ils en étaient étonnés, et m’ont demandé ce que je faisais pour entretenir la famille. Je leur ai répété que je sais me débrouiller et trimer pour gagner ma vie. Je répète ceci à mes enfants : "Si l’homme travaille, il aura de quoi vivre décemment". Je ne me gêne pas du tout quand il est question de chercher à gagner honnêtement ma vie. Pensez-vous qu’elles sont nombreuses, dans ce pays, des femmes qui accepteraient couler des briques en banco pour survivre ? Assurément non ! Moi, j’allais dans les zones non loties pour en confectionner. Une fois qu’elles étaient sèches, je les vendais. Les envoyés sont repartis et, plus tard, ils m’ont convoquée en me faisant savoir qu’ils vont nous partager de l’argent, équitablement entre tous les membres de la famille. De même que moi, chaque enfant recevra sa part, parce que, ont-ils expliqué, « ils sont maintenant grands ». Je n’approuvais pas le procédé et je les ai aussitôt prévenus en ces termes : « Voyez-vous, vous pensez qu’ils sont grands, mais moi, je sais qu’ils restent avant tout des enfants ». Ils ont insisté sur cette formule et je n’avais pas le choix. J’étais obligée de me ranger, puisque les enfants ont vu l’argent. Si je m’opposais à ce qu’ils prennent chacun leur part, cela aurait pu dégénérer. Il n’était même pas exclu qu’ils s’en soient pris physiquement à moi bien que je sois leur mère. D’ailleurs, personne ne m’écoutait à ce moment-là. Tous leurs yeux étaient rivés sur la cagnotte. On a donné l’argent aux enfants. Chacun a pris sa part, et c’est parti pour la bamboula.

Cette indemnisation n’a-t-elle donc servi à rien ?

• Nullement ! Si ça leur avait servi à quelque chose, vous l’auriez ressenti vous-même en entrant dans cette cour ! Surtout que c’est de l’argent eu subitement. Et pire, voyez-vous, c’était de l’argent gagné à titre posthume : « Ligd sin ka tar siiga » [en langue mooré, littéralement, « de l’argent sans âme »]. C’était par tranches qu’on leur remettait ces sous. A la perception de chaque tranche, ils n’avaient plus rien de la précédente. J’ai tempêté à ce sujet, mais ils ne m’ont pas écoutée et, en 2005, le paiement est terminé. Ils se sont amusés avec l’argent. Ils en ont prêté à leurs copains. Certains en ont fait même cadeau [visiblement remontée]. Mon Dieu !!!...Et c’est toujours à moi la charge de la famille. Ils sont tous là.

En somme, vous regrettiez la clé de répartition de l’indemnisation et le fait que l’on ait remis directement l’argent aux enfants... ?

• Bien sûr ! Mais tout cela ne me révolte pas autant que le retrait d’une parcelle située à Pissy et qui appartenait à Gouem. Le seul bien qu’il nous a laissé avant de mourir. Il avait déposé le permis urbain d’habiter (PUH) en garantie pour avoir un crédit qu’il avait contracté à l’Office national des postes (ONP). Il avait commencé à payer les traites. A sa mort, il m’a été dit de continuer de payer les traites ; mais comme je n’avais pas de ressources, je ne pouvais donner suite à cette injonction. Néanmoins, je passais de temps en temps visiter la parcelle. Un jour, j’arrive et je vois sur ledit terrain un début de chantier. Je me suis renseignée auprès du voisinage qui m’a informée sur le propriétaire du chantier. J’ai pu contacter le monsieur, qui m’a aussitôt annoncé que c’est le maire qui lui a attribué le terrain. Au Cadastre également, on me fit remarquer que l’on a effacé le nom de mon mari pour mettre celui du soi-disant nouveau propriétaire. J’ai fait le tour de tous les services et, n’ayant pas eu gain de cause, j’ai dû même envoyer une correspondance à la Présidence. Dans cette correspondance, j’ai fait savoir que je tenais à récupérer la parcelle de mon défunt mari. En mourant, c’est ce qu’il nous a laissé. J’ai été partout. J’ai même rencontré feu Sangoulé Lamizana, puis le Médiateur du Faso pour qu’ils intercèdent en notre faveur. C’était peine perdue. Il n’y a pas eu de suite.

Sans suite...C’est-à-dire... ?

• Jusqu’à l’heure où je vous parle, c’est le statu quo. En 2002, on m’a encore appelée pour me faire la proposition suivante : à défaut pour nous de pouvoir récupérer l’ancienne parcelle, puisque le monsieur y a déjà construit, précisez-nous le lieu où vous voudriez que l’on vous attribue une autre. Pourtant, on me promettait partout que même si le nouveau propriétaire construisait un étage sur le terrain, on allait le détruire. Néanmoins, je leur ai fait savoir que le quartier m’importait peu. Pourvu que l’on m’en octroie une, surtout pour les enfants. Si je vous parlais des souffrances que nous endurons quand il pleut ici ! Si je vous dénombrais les charretées de terre que j’ai versées dans cette cour, vous me comprendriez. Ces nouvelles promesses de parcelle également n’ont pas connu de suite jusqu’à l’heure actuelle. J’aurais même préféré l’octroi d’un terrain à l’argent que l’on a distribué aux enfants et qui ne les a menés nulle part. Je tiens à ce qu’on nous restitue la parcelle et je n’en démordrai pas. Tout simplement parce que quelqu’un est mort vous lui retirez son bien !!! J’ai été même dans la cour du monsieur et je lui ai dit de réfléchir beaucoup parce que c’est la propriété d’un décédé, qui a laissé une famille et des enfants. Il n’y a pas une autorité concernée qui puisse dire qu’elle n’est pas au courant du problème. De la mairie de Ouagadougou gérée par Simon Compaoré à la Présidence du Faso, en passant pas la mairie de Boulmiougou. La seule chose que nous réclamons, c’est la parcelle laissée par Gouem. C’est l’unique chose à laquelle mes cinq enfants et moi tenons. Nous ne voulons rien d’autre.

Visiblement, ce qui vous est arrivé le 15 octobre a été le plus grand choc de votre vie !

• Oui. C’est impossible à digérer. Allez-y comprendre ! Il y a eu un dénouement sanglant entre deux amis certes, mais pourquoi avoir tué les autres qui n’y étaient pour rien ? Sankara est parti et ceux qui l’ont remplacé avaient promis de changer le cours des choses. Finalement, qu’est-ce qui a changé ? Rien ! Pendant la Révolution, au moins, il y avait une certaine ardeur pour le travail. On obligeait chacun à se décarcasser pour vivre. Aujourd’hui, les jeunes ne veulent rien faire. On a tué Sankara, mais moi je resterai derrière lui. Même si on va me couper la tête.

Entretien réalisé par Issa K. Barry


Jean Hubert Bazié : « Ce sont des familles qui ont traversé l’enfer »

La plupart des veuves que nous voulions approcher pour les besoins de ce reportage étaient injoignables. Quelques-unes avec qui nous avons pu prendre langue ne tenaient pas à s’exprimer. Jean Hubert Bazié, président de l’Union des partis sankaristes (UPS), a bien voulu donner un petit témoignage sur ces familles qui ont été endeuillées le 15 octobre 1987.

De mémoire de journaliste au desk politique de l’Observateur paalga, rarement on aura vu Jean Hubert Bazié s’exprimer avec autant de compassion. On peut d’emblée rétorquer que c’est de bonne guerre pour le sankariste qu’il est d’avoir la larme facile face aux dures épreuves qu’ont connues les proches des familles d’anciens compagnons de lutte. Mais reconnaissons que souvent, l’émotion qui vous étreint n’est pas toujours calculée. Elle est sincère. A l’évocation d’une des veuves du 15-Octobre que nous avions approchée, mais qui a refusé de s’exprimer et dont il connaît bien le défunt mari faisant partie des morts du 15-Octobre, il s’est apitoyé : « La pauvre... Ne lui en voulez pas...Elle a beaucoup souffert... A la mort de son mari, on aurait pu lui permettre de mettre la maison en sous-location afin que les enfants puissent continuer d’aller à l’école. Ce qui n’a pas été le cas... ».

Mais, à la vue de notre appareil qui est en train de tourner, notre interlocuteur nous intime gentiment l’ordre d’arrêter l’enregistrement. « Arrêtez l’enregistrement...Je ne peux prendre la nourriture d’un autre manger ! Sur le plan moral, la question des morts est un sujet très sensible ». Pendant la Révolution des capitaines, Jean Hubert Bazié a été directeur de publication du journal satyrique « L’Intrus » et responsable du média révolutionnaire Radio Entrer Parler (REP). C’est donc un truisme de dire qu’il s’est beaucoup frotté aux têtes de proue de cette idéologie révolutionnaire et par conséquent aux 12 « apôtres » qui ont péri à la même heure que Sankara. Foi d’Hubert Bazié, actuellement président de l’Union des partis sankaristes (UPS), c’était des gens jeunes, dévoués, et qui étaient fiers de servir un idéal. La plupart avaient un âge où l’on se donnait entièrement à quelque chose de positif et cela sans compter. Et il garde un souvenir assez particulier d’un des morts du 15-Octobre. Il s’agit de Frédéric Kiemdé. Avec mélancolie, il se rappelle : « Je ressens une grande émotion à chaque fois que je parle de lui parce que... (Silence)... il est venu ... (long silence)... deux ou trois jours avant sa mort me rendre visite. C’était un jeune très gai, qui aimait rire et faire rire. C’était quelqu’un de communicatif et de véritablement positif. Il s’adonnait à toute chose avec entrain et gaieté. Par conséquent, il créait autour de lui une ambiance joyeuse. C’était en somme un esprit révolutionnaire. Aujourd’hui, les gens considèrent la Révolution comme un épouvantail. Je ne me rappelle plus d’où Kiemdé est venu, mais tout ce que je sais, c’est qu’il travaillait à la Présidence et il était rare que Sankara se trompe sur les gens. La plupart qui étaient à côté de lui, je dis bien la plupart, c’étaient des gens volontaires, prêts à travailler 24 h sur 24, des personnes qui comprenaient le sens du sacrifice ».

Sur le quotidien des veuves et enfants de ces hommes morts pendant la soirée du dénouement tragique, il a lâché la phrase suivante : « Ils ont dû traverser l’enfer ». Il reste persuadé que ces familles ont connu la galère et ils n’en sont pas sortis jusqu’à présent. Lui qui se considère comme « un privilégié du destin » pense que le quotidien reste difficile pour ces familles qui ont été endeuillées le 15 octobre 1987. Et de préciser son idée : « L’ostracisme, l’insulte facile et la transformation par les autres de ces victimes en supervictimes ne sont pas faciles à vivre. Vous savez, il y en a qui, quand ils vous voient par terre, ils n’hésitent pas à vous cracher dessus. Surtout s’il y en a derrière pour l’applaudir ; et si le cracheur pense que de par la vertu de ses crachats, il peut avoir du galon, il ne réfléchira pas longtemps. Dans notre petite vie, nous avons vu défiler de ces faiblesses.

Et je suis persuadé que la famille directe de ces disparus du 15-Octobre ont traversé la galère et y sont toujours. Si elle n’est pas financière ou matérielle, elle est sûrement morale ». Mais pendant qu’on y est, où se trouvait-il, lui, au moment où ça canardait fort au Conseil ? Il s’est d’abord refusé à y répondre, après un long soupir, en nous priant de nous référer à un témoignage de Fidèle Toé dans un livre de Valère Somé « Non... Ce n’était pas intéressant...Je préfère ne pas en parler... ». Mais avec notre insistance, il a consenti à lever un pan du voile pour clore le chapitre : « J’étais au téléphone avec ce même Fidèle Toé, qui se trouvait dans un bureau situé au Building Lamizana qui surplombe le Conseil de l’Entente. Pendant que nous étions en communication, je percevais les coups de feu. Lui encore plus. Voilà ! Je préfère m’en arrêter là ». I.K.B

Liste des 12 suppliciés du 15 octobre 1987

1. Der Somda : il conduisait Sankara ce jour-là 2. Christophe Saba : adjudant de l’armée, secrétaire permanent du CNR 3. Babou Paulin Bamouni : directeur de la presse présidentielle 4. Patenema Soré : gendarme qui était venu distribuer du courrier 5. Wallilaye Ouédraogo : soldat de 1re classe 6. Emmanuel Bationo : sergent-chef 7. Bonaventure Compaoré : employé à la Présidence 8. Sibiri Alain Zagré : professeur d’université 9. Noufou Sawadogo : soldat de 1re classe 10. Amadé Sawadogo : sergent-chef 11. Frédéric Kiemdé : employé à la Présidence 12. Abdoulaye Gouem : soldat de 1re classe, un des chauffeurs du leader de la Révolution

L’Observateur Paalga

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