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Déclaration de politique générale : Le Premier ministre au cœur des préoccupations

Publié le lundi 8 octobre 2007 à 12h50min

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L’actualité nationale reste dominée par la Déclaration de politique générale du Premier ministre, Tertius Zongo. Pour son premier passage devant les députés réunis à l’hémicycle de l’Assemblée nationale, Tertius Zongo a fait bonne impression.

Nommé chef du gouvernement le 4 juin 2007, le Premier ministre a présenté le 4 octobre dernier, soit quatre mois après, sa Déclaration de politique générale, exposant les grands axes de l’action gouvernementale. Une heure et demie durant, le chef du gouvernement a dominé son sujet et abordé avec courage et intelligence les questions majeures au cœur des préoccupations de ses concitoyens.

Après avoir consacré les premiers moments de son mandat à dialoguer avec les forces vives de la Nation pour s’imprégner de leurs besoins et de leurs préoccupations, Tertius Zongo a saisi l’essentiel des enjeux et s’est mis de ce fait, au diapason des réalités nationales. Ce que d’aucuns qualifient de méthode Tertius Zongo, faite de dialogue, de disponibilité et d’action, a commencé ainsi à faire son effet.

Ayant comme boussole la mise en œuvre de la vision du chef de l’Etat, à savoir le programme quinquennal présidentiel, le Premier ministre a reconnu dans un premier temps “ le poids des enjeux, le choc des urgences et la violence des contraintes ” qui se présentent, et souligné les défis, multiples et nouveaux que le Burkina, pays sans grandes ressources naturelles, a relevés malgré tout. Animés de leur foi en leur destin, les Burkinabè sont invités par le chef du gouvernement à être fiers du chemin parcouru, car ils ont pu positionner leur pays là où personne ne l’attendait, dans le groupe du “ G-8 africain ”, c’est-à- dire, un des huit pays champions de la croissance en Afrique.
Au-delà de l’autosatisfaction qui n’est pas dans la tradition burkinabè, modestie oblige, Tertius Zongo, réaliste, a énuméré une litanie de points d’ombre destinés à interpeller chacun, responsables comme simples citoyens, à la mobilisation et à l’action, en ayant foi en eux-même et en dominant le scepticisme et le fatalisme.

Car pessimistes, nombre de Burkinabè le sont de nature, sans doute à cause des dures réalités qui ont toujours caractérisé la vie dans ce pays. Les réactions enregistrées depuis jeudi dernier suite au passage du Premier ministre devant la représentation nationale sont partagées entre optimisme et pessimisme. Mais quand des spécialistes à l’extérieur nous disent que nous progressons, et que nous sommes sur la bonne voie, ne devons - nous pas prendre cela en bien et faire davantage mieux ?

Tertius Zongo, en réalité, n’a pas bénéficié de l’état de grâce accordé généralement aux nouveaux venus à la primature, tant les urgences et les contraintes à son arrivée sont immenses et pressantes. Un mois et demi après sa nomination, n’a-t-il pas fait face à une grève et à une marche de protestation organisées le 18 juillet dernier, suite à des sanctions prises contre des travailleurs et à l’augmentation du coût des hydrocarbures qui atteignent de nos jours, des records historiques ?

L’homme est cependant resté égal à lui-même. Animé d’un optimisme à toute épreuve et d’une foi à déplacer les montagnes, il propose aujourd’hui un programme d’action gouvernementale qui s’inspire à la fois du programme politique du président du Faso et de l’approche à long terme, d’une vision prospective du Burkina en 2025 qui doit se positionner comme un pays à revenu intermédiaire. Des objectifs ambitieux sont, pour ce faire, fixés : il s’agit de dépasser le taux de croissance de 6% de la dernière décennie, de réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement en réduisant le taux de pauvreté à 35% en 2015 et de réaliser à moyen terme, une croissance à deux chiffres pour réduire substantiellement le chômage.
Conscient de son rôle majeur dans la stimulation de la croissance, le Premier ministre reconnaît cependant que l’Etat ne saurait être le seul acteur, ni se substituer aux acteurs majeurs que sont les ménages et les entreprises.

C’est pourquoi, le gouvernement proposera dans chaque domaine d’activité un contrat de confiance et de partenariat, afin que le secteur privé assume sa part de responsabilité. En plaçant l’action publique sous le triple signe de la rigueur, de l’audace et de la créativité, en mettant véritablement en œuvre les nombreuses promesses faites dans les différents secteurs d’activités, le chef du gouvernement donnera le ton de la nouvelle dynamique qu’il entend imprimer à l’action gouvernementale à venir. Il appartiendra dès lors au secteur privé et à tous les acteurs sociaux de comprendre aussi leur rôle et d’assumer à leur tour, leurs responsabilités afin qu’ensemble les défis puissent être relevés.

C’est dans ces conditions que malgré les contraintes internes difficiles, malgré les rigueurs du contexte sous-régional et international, le Burkina améliorera ses indicateurs macro et micro- économiques et continuera à se jouer du destin.
Dans la pure tradition de la gestion républicaine de l’Etat et sur la base de la lettre de mission reçue du président du Faso et du programme politique présidentiel “ le progrès continu pour une société d’espérance ”, le Premier ministre Tertius Zongo a fait donc sa première déclaration de politique générale, au cours de laquelle il a dévoilé l’essentiel de l’action de son gouvernement, fait des promesses et pris des engagements.

Si cet exercice ne donne lieu ni à des débats, ni à un vote, il n’en sera pas de même à la prochaine session de l’Assemblée nationale lorsqu’il s’agira pour lui, de faire l’état des lieux avec le discours sur la situation de la Nation, un moment fort de dialogue démocratique au cours duquel un débat-marathon est engagé avec la représentation nationale, comme le prévoit la loi.

Par Jean-Paul KONSEIBO

Sidwaya

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