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Tertius Zongo à l’Assemblée nationale : Des Burkinabè partagés entre optimisme et scepticisme

Publié le lundi 8 octobre 2007 à 12h46min

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Le Premier ministre Tertius Zongo a dévoilé, jeudi 04 octobre 2007 à l’Assemblée nationale, les grandes orientations de la politique générale du Burkina Faso. Moment très attendu par les citoyens, ceux-ci n’ont pas hésité à faire des commentaires, soit en émettant des réserves ou soit en félicitant le chef du gouvernement.

* Salif Kaboré, employéà la SONAPOST : « J’ai suivi avec intérêt le discours du Premier ministre. Ce qui a retenu mon attention, c’est le volet « lutte contre la corruption ». C’est un mal qui mine notre économie. Les mesures envisagées pourront être une voie efficace de lutte pour peu qu’elles soient mises en pratique.
Si j’ai bien compris, il s’agira de mettre en place un organe qui a une autonomie d’organisation et qui peut directement saisir la justice. Très souvent, il y a des blocages politiques avec les dossiers de corruption, mais si l’organe peut saisir directement la justice, c’est une bonne chose. J’ai par ailleurs, constaté que le Premier ministre a été très optimiste surtout sur le plan économique. Moi, je ne partage pas cet optimisme parce que lui-même a fait le constat que malgré une croissance d’environ 6%, la pauvreté n’a pas reculé. Ce que nous constatons, c’est que la pauvreté est là et nous la vivons quotidiennement.
Ce que nous voulons, c’est qu’on améliore notre quotidien ».

* Alex Kam, étudiant à l’Université de Ouagadougou : « J’ai apprécié le « beau-parler » du Premier ministre. Mais, je me pose la question de savoir si ce qui a été dit sera réalisé.
Et ce, parce que c’est à quelques jours de la célébration des vingt (20) ans de pouvoir du président Blaise Compaoré que ces belles paroles nous sont dites. Ce qui veut dire que c’est vingt ans après qu’ils prennent les affaires de l’Etat au sérieux après avoir fini de parler d’eux-mêmes et de se servir. Réellement, je ne sais pas si ce qui a été dit sera concrétisé.
L’enseignement pour tous qui a été lancé est une très bonne idée . Mais malheureusement, les enseignants ne seront pas bien formés. C’est d’ailleurs pour cela qu’on a supprimé l’éducation primaire pour ne garder que l’enseignement.
Partout dans le monde, il y a un ministre de l’éducation sauf chez nous au Burkina Faso. Cela montre que nous régressons. Le Premier ministre a le courage et la bonne foi mais ça ne suffit pas ».

* Issa Compaoré, businessman : « Le Premier ministre a parlé de beaucoup de choses. Il a fait part de plusieurs projets au peuple burkinabè. Ce qui est une bonne chose et je suis très content de lui.
Cependant, nous savons également qu’entre le discours et la réalité, il y a une très grande différence. Il a parlé de la lutte contre la corruption, l’amélioration du système sanitaire, mais tout cela n’est que des paroles. Nous attendons que nos conditions soient améliorées ».

* Moustapha Ouédraogo, courtier : * Le Premier ministre ne doit pas être beaucoup plus ambitieux que le Burkinabè lamda. Je pense qu’il devait être plus modéré. Parce qu’il est beaucoup en avance par rapport aux réalités contre la corruption, mais je pense qu’il aurait pu aller plus loin pour parler par exemple de la surfacturation dans les services publics car, c’est de là que part la corruption en passant par les détournements, les vols. Ce discours n’intéresse pas les gens. Sauf quelques rares intellectuels qui pourront peut-être faire des commentaires sur le discours. La plupart des Burkinabè n’ont pas suivi ce discours ».

* Nicaise Ouédraogo, employé de la Générale des Assurances : « J’ai trouvé le discours du Premier ministre empreint d’optimisme. J’ai noté à plusieurs reprises, un renvoi ferme aux horizons 2015. Une démarche qui démontre une analyse assez sévère des questions actuelles d’intérêt dans notre pays.
Je suis optimiste de nature, et les questions que le Premier ministre a abordées sont d’une telle importance et gravité au point de ne pas nous autoriser un second pessimisme.
Je suis parfaitement optimiste. Du reste, rien qu’à suivre les dernières actualités, les contrôles qui ont eu lieu il y a quelques jours par rapport à l’usage des véhicules de l’Etat, sont déjà des signes éloquents de la détermination à combattre ces fléaux qui minent notre pays ».

* M. Rouamba, financier : « C’est difficile de juger par les paroles, nous l’attendons au pied du mur.
Les Burkinabè attendent en tout cas beaucoup de lui. Tout le monde peut faire des théories et des thèses. Il y a d’éminents économistes dans ce pays qui auraient également pu faire ce beau discours. Ce qui compte pour les Burkinabè, c’est l’action.
Il aurait pu innover en créant une matrice de valeur, avec un chronogramme précis.
C’est comme ça qu’on pourra le juger au fur et à mesure et l’aider à réaliser son mandat. Surtout dans le domaine de la gouvernance politique et économique parce que c’est là que se trouve notre malheur. Sinon les discours-fleuves, nous n’en avons que faire ».

Pauline YAMEOGO

Sidwaya

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