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Halid Compaoré de Vitrolles : "Les Etalons peuvent m’ouvrir des horizons"

Publié le vendredi 28 mai 2004 à 07h33min

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Après Yssouf Koné du Raja de Casablanca, un nouvel Etalon vient de rejoindre l’écurie. C’est en France qu’il a été déniché par un certain Ivan qui l’a mis en contact avec la Fédération burkinabé de football (FBF). Cet Etalon, c’est Halid Compaoré qui évolue à Vitrolles, dans la banlieue de Marseille, en CFA.

A la faveur du stage des joueurs sélectionnés à Lens, nous l’avons rencontré et on retiendra de cet entretien que c’est pour défendre les couleurs nationales qu’il est venu Quand la Fédération burkinabé de football (FBF) a rendu publique la liste des joueurs sélectionnés pour le stage de préparation à Lens, beaucoup de gens se demandaient qui est ce Halid Compaoré.

Qui es- tu exactement ?

Je m’appelle Halid Compaoré. Je suis né d’un père burkinabé et d’une mère Egyptienne. Je pense que c’est un beau mélange et je me sens bien dans ma peau (rires).

As-tu des frères et sœurs ?

J’ai deux frères et trois sœurs. Ce qui veut dire que chez les Compaoré, il y a une famille de six enfants.

Depuis quand es-tu en France ?

Je suis né en France et plus précisément à Marseille dans le quartier Corse. J’ai passé toute mon enfance là-bas au milieu des miens.

Connais-tu le Burkina Faso ?

Je suis le seul avec une de mes sœurs à ne pas connaître le Burkina Faso. Personnellement, je n’ai pas encore eu l’occasion d’y aller et je m’efforcerai un jour de découvrir ce pays dont on me parle souvent en bien.

Qu’est-ce qui t’empêche alors d’aller découvrir ce pays ?

Généralement, ce sont les parents qui amènent leurs enfants en vacances pour aller connaître la grande famille. Mais je ne sais pas… (Il n’a pas achevé sa phrase). En ce qui me concerne, quand j’étais très jeune, j’avais une santé fragile et je tombais souvent malade. C’est peut-être pour cela que mes parents n’ont pas voulu m’emmener avec eux quand ils allaient au Burkina.

Quand tu as commencé à grandir et que ta santé n’était plus fragile, tu n’as pas demandé à tes parents à connaître le Burkina comme tes deux frères et tes deux autres sœurs ?

Mon père était au Burkina il y a un an de cela et je voulais y aller avec lui. Mais mon programme ne le permettait pas parce que j’étais beaucoup pris par les matches en CFA.

Connais-tu au moins la province dont est originaire ton père ?

Mon père est né au Burkina et je sais qu’il est de Ouaga.

C’est tout ce que tu sais ?

Il m’a aussi parlé de la Patte d’Oie.

La Patte d’Oie, c’est un quartier de Ouaga… C’est tout ce que je sais. Son frère (mon oncle) est venu récemment nous rendre visite à Marseille et il a promis de me faire venir un jour au Burkina.

Ton père est-t-il toujours à Marseille ?

Mon père réside à Marseille avec ma mère. Il a 64 ans et il est à la retraite. Il était responsable d’une agence immobilière.

Connais-tu le pays de ta mère ?

C’est pareil, je n’ai jamais eu l’occasion d’aller connaître le pays de ma mère.

Qui t’a contacté pour que tu viennes jouer avec la sélection nationale du Burkina Faso ?

C’est un joueur burkinabé du nom d’Ives Sawadogo dit « Ivan » qui m’a approché après m’avoir vu jouer avec l’équipe de Vitrolles. Auparavant, il m’a dit qu’il a vu mon nom dans un numéro de France Football où on parle de moi. Nous avons échangé et il m’a parlé de l’équipe nationale du Burkina. Peu de temps après, on m’a contacté.

Qui a pris langue avec toi ?

C’est le président de la Fédération burkinabé de football, M. Seydou Diakité, qui m’a contacté et les choses sont allées très vite.

Cela remonte à quand ?

C’est après la CAN 2004 en Tunisie. Quand il m’a appelé, j’ai été surpris de l’entendre me parler de certaines informations me concernant. Nous avons échangé amicalement et sa façon de me parler m’a apporté un grand réconfort.

Depuis quand évolues-tu à Vitrolles ?

Je suis à ma première année à Vitrolles qui est en CFA (championnat football amateur). Avant ce club, j’ai joué en amateur pendant quelques années. Quand je suis arrivé à Vitrolles, dans la banlieue de Marseille, j’ai gagné une place en début de saison.

Tu étais dans quel club avant d’aller à Vitrolles ?

J’étais dans un club amateur de DH qui s’appelle le FC Rousset. Ayant de l’ambition, j’ai décidé de partir de la DH pour le CFA où le niveau n’est pas du tout mal. Je pense que je ne me suis pas trompé puisque j’ai réussi à m’intégrer à Vitrolles. Le CFA, c’est la quatrième division. Après la ligue 1, c’est la ligue 2 ; National et enfin le CFA. Le niveau n’y est pas aussi bas qu’on le pense. Beaucoup de professionnels sont passés par là pour se retrouver à un niveau supérieur. Et puis, des entraîneurs n’hésitent pas à venir faire quelques recrutements en CFA.

Tu as signé un contrat avec Vitrolles ?

C’est mon premier contrat avec Vitrolles et il sera reconduit si je donne satisfaction. Mais j’ai des contacts un peu partout, mais comme on m’a convoqué en équipe nationale, je verrai cela plus tard.

Quel âge as- tu ?

J’ai 26 ans.

A quel poste joues-tu ? Je joue au poste de stoppeur, mais il y a des moments où je suis latéral droit.

Quel effet cela te fait-il de venir jouer avec l’équipe nationale de ton pays ? Je suis très content qu’on m’ait fait appel pour venir défendre les couleurs nationales. Je n’ai jamais pensé qu’un jour je jouerais pour mon pays. C’est un honneur pour moi et j’ai été bien accueilli par le staff technique. Je me sens à l’aise et je me battrai aussi dans l’espoir de gagner une place.

As- tu posé des conditions avant de venir pour le stage à Lens ? Non, et cela n’a même pas effleuré mon esprit. C’est l’honneur national qui m’a fait venir, et mon ambition est de m’intégrer au groupe et de faire mes preuves. Vous savez, la sélection nationale peut m’ouvrir des horizons, surtout que je veux progresser.

Comment as-tu trouvé ce stage de préparation sur les installations du Racing club de Lens ?

Ce stage s’est déroulé dans de bonnes conditions, et j’ai travaillé comme les autres joueurs sélectionnés. J’ai aimé l’ambiance qui a prévalu durant la préparation dans ce centre technique de haut niveau. Franchement, ça ne m’a pas surpris puisqu’en Europe, le professionnalisme rime avec des infrastructures modernes et bien équipées.

Entretien réalisé à Lens par Justin Daboné

L’Observateur

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