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Accords de partenariat économique : « Pas de signature le 31 décembre 2007 »

Publié le jeudi 4 octobre 2007 à 08h20min

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Ablassé Ouédraogo

Les Accords de partenariat économique (APE) supposés créer une zone de libre échange entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne au plus tard le 31 décembre 2007 ne seront pas mis en œuvre.

« Il n’yaura pas de signature le 31 décembre ». Telle est la dernière information en date du côté de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) concernant la mise en œuvre des Accords de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne et l’Afrique de l’Ouest. « L’Afrique de l’Ouest n’est pas prête », a indiqué M. Ablassé Ouédraogo, conseiller du président de la commission de la CEDEAO le lundi 24 septembre 2007 à Ouagadougou. Selon ses explications, « la région ouest africaine est en quête d’un accord équilibré qui tienne compte des faiblesses des différentes économies ». Et d’ajouter que l’intégration régionale doit être renforcée dans le cadre des APE et non le contraire.

Babacar N’Daw du Réseau des organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) est lui aussi de cet avis. Il estime en effet que l’Afrique doit se fixer ses propres priorités de développement au lieu de se laisser entraîner par l’agenda de développement des autres. Les APE découlent des accords de Cotonou signés le 23 juin 2000. Il avait été décidé en son temps de signer un accord complémentaire (APE) au titre du commerce. La non mise en œuvre de cet accord pourrait changer la donne actuelle. En effet, une dérogation avait été faite à des pays de la sous-région de vendre leurs produits sans tenir compte des règles de l’OMC.

Après le 31 décembre 2007, cette exception devient caduque. Alors, que faut-il faire pour éviter le pire ? Sur cette question, deux cas de figure se présentent comme solution. Il s’agit d’abord de travailler à éviter toute rupture avec l’Union européenne. Aussi, il faut œuvrer au maintient des avantages et des acquis de l’Accord de Cotonou en attendant d’avoir un « APE négocié et signé ». Cela peut se traduire par la mise en place au sein de la CEDEAO d’un mécanisme de compensation afin de combler le manque à gagner.

En attendant, il sera organisé des rencontres dans tous les pays de la sous-région, impliquant différentes sensibilités (dont la société civile) pour recadrer les APE. A ces occasions-là, seront dressées les listes des produits sensibles qui devront bénéficier d’avantages préférentiels. Des mesures d’accompagnement devront également être définies pour le développement du secteur rural. Pour sa part, la CEDEAO se réunit le 5 octobre 2007 à Abidjan en vue de réactualiser la feuille de route de mise en œuvre des APE. Une autre rencontre est prévue le 20 octobre 2007 à Bruxelles avec la partie européenne. Les négociateurs africains sont conscients que les jours à venir seront difficiles.

Pour y faire face, ils auront besoin du soutien de tous les pays. Sachant que la pression sera mise sur les chefs d’Etat pour les amener à fléchir, Ablassé Ouédraogo a lancé un appel à la solidarité et à la convergence des points de vue. Des divergences au sein de la famille ouest africaine lui sera préjudiciable. Mais l’espoir reste permis car ce n’est pas dans l’intérêt de l’Union européenne de provoquer une rupture dans sa coopération avec les ACP. Surtout pas au moment où la Chine frappe à la porte de l’Afrique.

Rabankhi Abou-Bakr ZIDA (rabankhi@yahoo.fr)

Sidwaya

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