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La presse francophone s’alarme de la dégradation de ses conditions d’exercice

Publié le mardi 11 novembre 2003 à 08h10min

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La presse francophone s’alarme de la dégradation de ses conditions d’exercice

LIBREVILLE, 7 nov (AFP) - 07/11/2003 15h20 - Les 35èmes assises de la presse francophone, organisées depuis mardi à Libreville, ont alerté vendredi les chefs d’Etat et de gouvernement francophones sur les conditions d’exercice dégradées des journalistes dans plusieurs pays africains.

Soutenu par le président du Gabon Omar Bongo, Hervé Bourges, le président de l’Union internationale de la presse francophone (UIPF), a demandé vendredi que "la garantie de la liberté de la presse et du travail des journalistes" soit une priorité, un "signal extrêmement fort" du Xème sommet de la Francophonie qui se tiendra fin novembre 2004 à Ouagadougou (Burkina Faso).

"Les délits de presse ne doivent plus pouvoir conduire à des peines de prison", a insisté M. Bourges.

"Il faut impérativement qu’un coup d’arrêt très ferme soit donné à cette dérive, à la dégradation des conditions d’exercice de notre mission", a souligné le président de l’UICF.

Il a notamment cité la mort de Jean Hélène (RFI), abattu à Abidjan par un policier ivoirien ; l’interpellation en Guinée équatoriale de Rodrigo Angue Nguema, correspondant de l’AFP ; l’incarcération au Niger du directeur de l’hebdomadaire le Républicain, Abou Amane, également "propriétaire" d’une imprimerie qui tire de nombreux journaux indépendants" ; l’arrestation au Mali des journalistes Chérif Haidara, Mamoutou Traoré et Gata Bâ, de la radio privée Sido.

Son appel à leur libération a été soutenu par les applaudissements des 160 représentants de la presse francophone venus du monde entier.

"Il ne se passe plus de semaine sans qu’un journaliste soit ici expulsé, là écarté de son media, ailleurs menacé", a poursuivi le président de l’UIDP, estimant que la situation témoigne du "désordre international" actuel et des "tensions politiques nationales et internationales qui s’exacerbent".

"La liberté d’_expression des journalistes ne doit être remise en cause dans aucun des pays francophones", a insisté M. Bourges, qui fut à la tête de nombreux médias audiovisuels français.

En contrepartie de cette liberté, a-t-il rappelé, les journalistes doivent respecter une stricte déontologie : "un chantier majeur" pour M. Bourges qui a déploré "les manquements déontologiques et les dérives trop nombreuses" observés en France et dans le monde.

"Il n’est pas admissible que le journal s’érige en tribunal, que le journaliste joue à la fois le rôle du juge et du bourreau", a-t-il insisté.

Selon lui, "ce diagnostic est vrai pour les pays du Nord mais aussi ceux du Sud (où) des dizaines de titres de presse africains pratiquent un journalisme qui ne devrait pas avoir cours", tandis que "certains médias prônent la violence et la haine".

Déontologie, liberté de la presse et formation feront l’objet de nouvelles propositions lors des Etats généraux de la presse francophone prévus dans le courant du premier semestre 2004 à Yaoundé (Cameroun).

Considérant d’ailleurs que les manquements déontologiques reposent aussi sur un "déficit de formation", l’UIPF a appelé les Etats Francophones à faire un "effort significatif" pour développer la formation des journalistes et diffuser les nouvelles technologies.

L’UIPF réunira "prochainement" les bailleurs de fonds (Etats, ONG, fondations, Union européenne..) et les acteurs de la formation pour favoriser "l’efficacité de leurs actions".

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