LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

7e rencontre gouvernement/secteur privé : Assainir l’environnement des affaires

Publié le lundi 1er octobre 2007 à 07h25min

PARTAGER :                          

Pour la 7e fois consécutive, les membres du gouvernement, avec à leur tête le Premier ministre, sont allés à la rencontre des opérateurs du secteur privé le vendredi 28 septembre 2007 à la chambre de commerce de Bobo Dioulasso. Thème retenu : « Quelles mesures prioritaires pour l’amélioration de l’environnement des affaires en vue d’un développement durable du secteur privé au Burkina Faso. »

En allant à la rencontre des opérateurs économiques du secteur privé, le gouvernement avait déjà un objectif principal, celui de créer un cadre de réflexion approfondie sur l’amélioration de l’environnement des affaires au Burkina. C’est pourquoi il a été subsidiairement question, lors des travaux de cette 7e rencontre gouvernement / secteur privé, d’examiner les dispositifs juridique et fiscal qui régissent l’environnement des affaires afin d’élaborer des plans d’actions réalistes et cohérents faisant ressortir les actions prioritaires qui pourraient être mises en œuvre en tant que réponses aux préoccupations du secteur privé. C’est ce qui justifie le choix du thème : « Quelles mesures prioritaires pour l’amélioration de l’environnement des affaires en vue d’un développement durable du secteur privé au Burkina Faso », autour duquel se sont tenus les débats.

Le Premier ministre Tertius Zongo, qui a présidé, pour la première fois depuis sa nomination à la tête de l’exécutif, les travaux de cette traditionnelle rencontre, a salué l’institutionnalisation de ce cadre de concertation entre les secteurs public et privé. Il a également noté « avec satisfaction les avancées significatives enregistrées lors des précédentes rencontres ». De même, le chef du gouvernement a souligné l’impérative nécessité de lever les entraves qui persistent au regard des exigences de compétitivité dans le contexte de la mondialisation et de la globalisation des échanges commerciaux mondiaux.

Les travaux de cette 7e rencontre ont été entamés par la lecture du rapport du comité technique paritaire, sur le suivi des recommandations issues de la 6e rencontre gouvernement/secteur privé, tenue en 2006. Il s’est agi d’exposer le niveau de réalisation des actions prévues, les difficultés rencontrées, ainsi que les propositions pour une mise en œuvre efficace des recommandations.

L’acte 2 de la concertation entre les secteurs public et privé a consisté en une présentation de la vision du gouvernement sur le thème de rencontre, à travers une communication faite par le ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’artisanat. Mamadou Sanou a, à cette occasion, défini l’environnement des affaires dont il a également insisté sur l’assainissement pour une « conscience économique vigoureuse ».

Les opérateurs économiques qui ont par la suite eu voix au chapitre ont égrené un chapelet de difficultés vécues par le secteur privé en relation avec le climat des affaires. Celles-ci touchent essentiellement les domaines de la fiscalité (forte pression fiscale) ; des marchés publics (longueur des délais de paiement des factures et difficulté d’accès aux marchés publics) ; de l’environnement institutionnel (absence de déconcentration réelle des pouvoirs de décision) ;de la création d’entreprise (difficultés liées à la production du contrat de bail) ; de l’environnement juridique (dysfonctionnement de la Justice), etc. En guise de réponses à ces différentes préoccupations des opérateurs économiques du secteur privé, des indications ont été données par les chefs des départements ministériels concernés.

Le Premier ministre, à qui est revenu le dernier mot, a d’abord reconnu et dénoncé les pouvoirs exorbitants que se donnent certains agents de l’administration publique à l’encontre desquels il a dit prévoir de fermes sanctions. Tertius Zongo a ensuite signifié la disponibilité de son gouvernement à engager des réflexions qui seront suivies de prises de décisions concrètes sur chacun des points soulignés (voir encadré).

La 7e rencontre gouvernement/secteur privé a clos ses portes sur fond d’engagement des deux parties à lutter contre la pauvreté à travers la création d’emplois et de richesses.

Par Paul-Miki ROAMBA


Les conclusions de la 7e rencontre gouvernement / secteur privé

Ce qu’il y a d’essentiel à retenir de cette journée de concertation entre les membres du gouvernement et les opérateurs du secteur privé, ce sont les « mesures concrètes » que le gouvernement, par la voix du Premier ministre, s’est engagé à prendre. Ces mesures qui constituent aux yeux du gouvernement des réponses aux principales préoccupations exprimées par le secteur privé touchent les questions suivantes :

• La révision du taux de l’impôt sur le revenu des valeurs mobilières ;

• La fiscalité à adopter sur les revenus immobiliers des personnes retraitées ;

• L’harmonisation des provisions techniques au niveau des banques et des assurances ;

• La facilitation des affaires par la levée des lourdeurs administratives en matière de création d’entreprises ;

• La mise en place du centre de facilitation des actes de construire et du guichet unique foncier ;

• La mise en place d’un observatoire sur le climat des affaires ;

• L’appui à l’opérationnalisation du Centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation de Ouagadougou (CAMC-O) ;

• La déconcentration budgétaire effective pour les structures administratives à gros budget ;

• Une meilleure organisation du commerce pour un exercice efficace des affaires ;

• La réduction des coûts de création d’entreprise ;

• Une fiscalité adaptée au commerce du ciment ;

• La réorganisation du dispositif de contrôle des produits à l’importation ;

• La création d’un journal pour publier les décisions de justice ;

• La relecture du système d’enregistrement des contrats ainsi que celui des marchés publics ;

• L’application effective des décisions prises lors de la rencontre gouvernement / secteur privé ;

• L’institutionnalisation des cadres de concertation sectoriels entre les ministères et le secteur privé ;

• La réorganisation de la rencontre gouvernement / secteur privé pour plus d’efficacité ;

• La mise en place d’un conseil présidentiel des investisseurs ;

• La révision de la réglementation de la profession de vétérinaire avec la participation des différents acteurs du privé et des départements ministériels compétents ;

• L’organisation d’une cérémonie de félicitation des opérateurs économiques qui se seraient distingués par leur civisme et leur contribution à l’économie nationale.

Rassemblés par PMR


Les à-côtés de la 7e rencontre

• La chambre de commerce fait sa toilette

La chambre de commerce de Bobo a fait peau neuve pour accueillir le grand rendez-vous des opérateurs économiques avec le Premier ministre et son équipe gouvernementale. Le changement était très remarquable dans les environs, et dès la veille de la rencontre, puisque des herbes sauvages et les petits tas d’immondices avaient disparu. Le décor était également au top à l’intérieur de la cour, avec les fleurs et le gazons mis à jours et qui portaient des drapeaux aux couleurs nationales.


• Questions sécuritaires

La sécurité constituée de policiers et de gendarmes de la 2e région militaire était très présente à ce 7e rendez-vous entre le gouvernement et les hommes d’affaires du privé. Il n’était pas simple de sillonner les locaux de la chambre de commerce sans être arrêté ou interpellé par les forces de l’ordre, à moins d’être « badgé ».

Et les badges, selon les couleurs, n’avaient pas les mêmes valeurs. Il y en avait (celles vertes) qui autorisaient seulement l’accès à l’intérieur de la cour d’où les débats pouvaient être suivis en direct à partir des écrans géants. Il y en avait d’autres qui permettaient à leurs porteurs d’accéder à l’intérieur de la salle de conférences sans heurter sur une matraque expressément tendue.


• Hommage aux disparus

L’ombre des hommes et femmes du monde des affaires, dernièrement décédés, a beaucoup plané sur la rencontre. Il s’agit en l’occurrence de feue Moussa Gros /Sanou Pélagie, précédemment PDG de Jossira Industrie et décédée le 26 août ; de feu Mahamadi Ouédraogo, antérieurement président du groupe OMA, décédé le 22 août, et de l’ex-directeur général de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina, feu Hamadé Ouédraogo, décédé le 4 septembre dernier. Le Premier ministre et l’ensemble des intervenants leur ont rendu un hommage appuyé.


• Retard de clôture

Initialement prévue à 18h, puis ramenée à 17h 30, la cérémonie de clôture des travaux du 7e rendez-vous entre le gouvernement et le secteur privé n’aura finalement débuté qu’au-delà de 19 h, même si le Premier ministre est revenu à la chambre de commerce vers 18h. On apprendra plus tard que ce retard était dû au fait que les rédacteurs du rapport final qui devrait être présenté à la clôture avaient besoin d’un peu de temps pour y introduire les dernières données.

• Carême rompu sur place

Compte tenu du retard qu’a connu la cérémonie de clôture, l’heure de la rupture du jeûne musulman est intervenu au moment où l’ensemble des participants étaient toujours en place, attendant l’entrée dans la salle du chef du gouvernement et des autres membres du présidium.

Heureusement, le comité d’organisation n’a pas omis cet aspect des choses. Il a fait distribuer dans la salle, des bouteilles d’eau minérale et des dattes afin que ceux parmi les participants qui avaient jeûné puisse rompre leur jeûne, ne serait-ce qu’en se désaltérant.


• Où était Barro Djanguinaba ?

Le président de la chambre de commerce de Bobo, El Hadj Barro Djanguinaba, était le grand absent de cette 7e rencontre gouvernement /secteur privé. Où était-t-il passé ? Aucune réponse officielle à cette question n’a été livrée lors de la rencontre, les uns et les autres s’étant contentés de dire que M. Barro était empêché. Dans les coulisses, on apprend que le président de la chambre de commerce de Bobo était en France pour des raisons non élucidées. D’aucun ont affirmé que le « Djanguine », comme on l’appelle à Bobo, se serait envolé pour la France, pour des raisons de santé.

Rassemblés par PMR

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)