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Mauvais compte rendu du Conseil des ministres : La faute à une clé USB

Publié le jeudi 27 septembre 2007 à 07h45min

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Filippe Savadogo

Jeudi passé, "l’Observateur paalga" a publié, on se rappelle, un compte-rendu du Conseil des ministres du mercredi 19 septembre 2007 qui n’était pas le bon ; en fait un brouillon de la version définitive, que nous avons du reste reprise le lendemain. Comment cela a-t-il pu être possible et comment au fait se confectionne ce document que nombre de Burkinabè attendent impatiemment tous les mercredis ?

A notre demande, Filippe Sawadogo, ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, porte-parole du gouvernement, nous a reçu le lundi 24 septembre 2007 pour en parler.

En plus du compte-rendu du Conseil des ministres et de l’animation des conférences de presse gouvernementales, de quoi d’autre s’occupe le porte-parole que vous êtes ?

• Comme vous le dites, il y a d’abord la rédaction du Conseil des ministres (CM) et la diffusion de son Compte-rendu (CR). Pour ce faire, il y a toujours un travail d’anticipation que j’ai instauré afin d’être toujours prêt au meilleur moment possible. Pour ce qui est précisément de la diffusion, nous avons voulu maintenant donner la chance à tous les médias. Nous nous y essayons avec beaucoup de chance mais aussi, hélas, quelquefois des faiblesses, mais toujours dans le souci de bien faire. Il y a aussi le service de relations publiques et de points de presse avec, demain des journalistes accrédités qui vont ainsi s’habituer au travail que nous faisons.

Enfin, le porte-parole va être également, à travers le service d’information du gouvernement (SIG), le point focal des directeurs de la Communication et de la Presse ministérielle (DCPM). Vous savez que nous avons une quarantaine de DCPM dans les institutions et les départements ministériels et cela nécessite une certaine coordination, des échanges permanents pour donner la meilleure information possible aux gens. J’espère également créer un club de la presse qui pourrait être un lieu de rendez-vous de tous les organes publics comme privés.

Y a-t-il véritablement un service du porte-parole du gouvernement bien structuré, bien organisé avec des moyens humains et matériels conséquents ?

• Depuis l’arrivée du Premier ministre Tertius Zongo, il m’a confié la mission de mettre sur pied un service d’informations du gouvernement (SIG) dont je parlais tantôt, qui a des tâches et des missions étrangères afin de répondre, à tout moment, à toutes les préoccupations en matière de communication. Dorénavant par exemple, les sites web des ministères qui ne sont pas toujours à jour seront suivis par ce nouveau service.

Pourquoi par exemple le porte-parole que vous êtes ne feriez pas quelquefois, comme on dit, "debout debout" à la sortie du Conseil des ministres pour en donner les points saillants, ou quand l’actualité l’exige.

• C’est une proposition que j’apprécie à sa juste valeur et je vous en remercie. Je la prends comme une contribution pour ce que nous pourrions faire davantage et à laquelle nous allons réfléchir. Mais déjà, sans attendre cela, nous sommes ouverts aux sollicitations de la presse nationale et internationale ; et c’est ce qui m’a valu par exemple d’accorder la semaine dernière un entretien à la "Voix de l’Amérique" sur la récente visite du Président de Sierra Leone ou sur des questions brûlantes comme les inondations, etc.

La semaine dernière justement, un cafouillage nous a fait publié un CR du CM qui n’était pas le bon. Que s’est-il passé au juste ?

• L’erreur est venue en fait de la manipulation d’une clé USB qui n’était pas la bonne. Et nous avons pris des dispositions pour que, dorénavant, il y ait une double vérification. J’ai d’ailleurs téléphoné, le vendredi 21 septembre courant, à la rédaction de l’Observateur pour la remercier d’avoir voulu reprendre ledit CR. Mais je suis convaincu que seuls ceux qui ne veulent pas avancer positivement ne se trompent pas. C’est ce que j’ai retenu d’un récent cours de management.

Concernant par exemple le cas du retrait de l’autorisation accordée à "Telecel Faso" qui figurait dans la première mouture mais pas dans la version définitive, ça veut dire au moins que la question a été débattue mais que ça ne devait pas ressortir dans le CR ?

• Vous savez, les inscriptions des dossiers en Conseil de ministres sont faites par les départements. Mais elles ne sont pas, pour autant, toujours adoptées. Le CM est un lieu de dernière décision. Je peux donc tout simplement vous dire qu’on peut décider de donner plus de temps d’observation à un projet afin de voir l’évolution des choses, avec, selon les cas, des dates-butoir.

C’est-à-dire que dans le cas de Télécel, le CM a décidé de reporter la décision en attendant des informations complémentaires, ou une "évolution" comme vous dites.

• On a simplement décidé de poursuivre l’observation parce qu’ils se sont déjà acquittés d’un certain point du cahier des charges qui n’était pas fait et pour ce faire, on peut leur donner un nouveau délai. Et le Conseil est souverain.

Pour les profanes que nous sommes, comment en fait ce fameux compte-rendu du CM est confectionné ?

• Comme je le disais tantôt, les dossiers inscrits par les départements ministériels sont sanctionnés par les décisions du Conseil des ministres. A titre d’exemple, sur 15 dossiers, 10 décisions peuvent être prises. Ils peuvent aussi être rapportés ou rejetés à des dates ultérieures. Il y a même des pays, comme la France, pour parler du cas que je connais le mieux, ou l’ordre du jour du Conseil est connu à l’avance.

Une fois que tout cela est arrêté, comment se passe la rédaction du CR ?

• Le responsable du CR, c’est le porte-parole et je fais un travail d’anticipation sur tous les points inscrits à l’ordre du jour.

Concrètement quelle trajectoire le CR prend pour être diffusé par les médias ? Qui le rédige ? Le soumet-on par exemple au chef du gouvernement ou même au chef de l’Etat ?

• C’est le porte-parole avec son équipe qui rédige le CR. Ensuite, le Secrétaire général du gouvernement et moi-même, nous le relisons et le quitus est alors donné pour la publication.

Qui donne ce quitus ? Le PM ?

• Théoriquement, c’est le Premier ministre et par délégation le porte-parole du gouvernement.

Propos recueillis par Ousséni Ilboudo

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 27 septembre 2007 à 15:18 En réponse à : > Mauvais compte rendu du Conseil des ministres : La faute à une clé USB

    Une contribution pour l’amélioration de la communication : mettre sur un serveur sécurisé avec des mots de passe contôlés pour les organes de la presse. Chacun pourra aller y puiser le Compte-rendu dès qu’il est prêt et en plus c’est l’égalité de tous mieux la même information pour tout le monde.

    • Le 27 septembre 2007 à 19:43 En réponse à : > Mauvais compte rendu du Conseil des ministres : La faute à une clé USB

      Je suis d’accord avec toi, mais mon type, malgré les beaux discours de nos gouvernants sur les bienfaits des NTICs, c’est toujours par les methodes archaïques ("NTICquement" parlant) qu’ils travaillent.
      Certains décideurs pensent toujours que c’est un effet de mode (ça étonne mais c’est la triste réalité).

      Attendons quand tous nos décideurs seront réellement "NTICisés".

      • Le 30 septembre 2007 à 15:44 En réponse à : > Mauvais compte rendu du Conseil des ministres : La faute à une clé USB

        Pour moi, je ne pense que la faute -si faute il y eut- soit imputable a une cle USB. Il n’est pas exclut que ce soit le gouvernement qui ait eu besoin de revenir sur une de ses decisions notamment en ce qui concerne le sort de Telecel. Mais c’est quand meme curieux que la presse n’ait pas sentie venir la chose !

        • Le 3 octobre 2007 à 16:56 En réponse à : > Mauvais compte rendu du Conseil des ministres : La faute à une clé USB

          Pour qui ns prend- on ? Une cle USB n’est qu’ un outil. derriere l’ outil il y a les hommes. Seuls les maujvais ouvriers se querellenet avec leurs outils. Assumez l’ incurie, chers dirigeurs du Burkina, a tout le moins. Tout un conseil de ministres cafouillee par un USB. A croire que quelqu’ 1 etait soul quelque part. Juste inacceptable,. Le peuple a certainement besoi d’excuses, et miuex d’explications bien convaincantes car l’ anguille est bien enfouie sous roche. Ne prenez pas les enfants de Dieu pr des canards. C’est trop facile de croire que l’ on avalera cette histoire biscornue de USB. C’est bon mais c’est pas arrive. Faites un effort et cachez le morceau, tout le morceau. Apprenez que le lecteur n’ adhere pas a la theorie plate des vases communicants. Il reflechit. Il ne saurait avaler sans deguster.

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