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Dérèglement climatique : Dépasser les égoïsmes nationaux

Publié le mercredi 26 septembre 2007 à 08h14min

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Les Nations unies ont consacré une journée sur le dérèglement climatique. Une réunion sans précédent, selon les observateurs, et qui traduit l’ampleur d’une menace devenue planétaire. Qu’il soit riche, pauvre ou émergent, les répercussions du dérèglement climatique n’épargnent personne.

Les secours d’urgence après les inondations, les feux de forêts et autres catastrophes naturelles, ne sont que des palliatifs. Le risque est de plus en plus grand de voir les pouvoirs publics jouer aux pompiers alors qu’ils pouvaient prendre, à temps, des dispositions nécessaires et adaptées pour prévenir les perturbations que chacun constate aujourd’hui.

Plus que les populations qui ont pris conscience de la menace à travers l’action conjuguée des ONG, ce sont les décideurs politiques de la planète qui sont interpelés. Seize Etats développés figurent parmi les plus gros pollueurs de la planète. A eux seuls, ils sont à la base de plus de la moitié des émissions de gaz nocifs à l’environnement. Les Etats-Unis en tête, refusent de signer le protocole de Kyoto en l’état parce que contraignant et allant contre les intérêts de leurs économies très dépendantes des hydrocarbures. Pour une fois, Chinois et Américains jouent dans la même équipe de pollueurs. Avec le boom de l’économie chinoise, Pékin rechigne à signer lui aussi. La position des Américains contraste avec leur attitude va-t-en-guerre quand il s’agit de combattre des "dictateurs" comme Sadam Hussein ou de lutter contre le terrorisme à travers le monde. Toute l’énergie et les moyens mis dans ces combats pour soi-disant promouvoir la démocratie et la liberté font terriblement défaut quand il s’agit de défendre notre patrimoine commun : la Terre.

Les Européens semblent plus motivés à avancer sur le dossier, mais, comme pour le protocole, rien ne se fera si les Américains, grands pollueurs, ne sont pas de la partie. Le débat est aujourd’hui éminemment politique.

Pour protéger leurs intérêts, les Américains veulent gagner du temps en modifiant le protocole. Mais personne n’est dupe. Le défi aujourd’hui est de savoir comment avancer concrètement sur les mesures de protection de l’environnement afin de transmettre un patrimoine non détérioré aux générations futures. Ce serait faire preuve d’égoïsme et d’obscurantisme que de ne pas penser à l’avenir de la planète et à celui de la postérité.

Des solutions alternatives existent face au tout pétrole. Les énergies éolienne et solaire peuvent faire l’affaire. Certains pays européens s’y mettent déjà en ce qui concerne l’éolienne. Pour l’Afrique, le solaire reste le choix de l’avenir. Cependant , le transfert de technologie reste la chose la moins partagée. La technologie se trouve au Nord, l’argent pour le financer également, et le drame est que les dirigeants africains ne semblent pas vraiment décidés à sortir de la torpeur que leur impose le Nord.

Les intérêts des pays sont souvent divergeants par purs calculs géopolitiques ou économiques. On peut le comprendre dans un contexte de mondialisation où la doctrine néolibérale est incontrôlable, et où les hommes ne jurent que par le profit.

Il est à craindre que la question de l’environnement ne tombe dans ces calculs mercantiles où, contraints de respecter des plafonds d’émissions, les riches essaient de racheter les plafonds des pays pauvres.

Ce n’est pas la solution, évidemment. La solution est plutôt de réduire progressivement les émissions polluantes, car il s’agit d’une question de survie planétaire.

La proposition du président français de vulgariser le nucléaire civil est une des alternatives possibles. Mais là encore se pose le problème du transfert de technologies plus lourdes, plus compliquées, voire dangereuses. Une perspective trop lointaine quand on pense au soleil, comme matière première. Mais l’environnement, ce sont aussi les forêts africaines qui, en moins de quarante ans, ont perdu la moitié de leur superficie à cause d’intérêts économiques et de pratiques peu protectrices de l’environnement. Et les effets sont là : réchauffement, désertification, sécheresse, famine, etc.

Avec les catastrophes naturelles qui se succèdent chaque saison, nul n’est besoin de rappeler que la nature rend tout ce qu’on lui fait, en bien ou en mal.

Le Pays

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