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Belgique-Burkina : près de 20 ans de coopération fructueuse

Publié le lundi 24 septembre 2007 à 08h38min

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L’ambassadeur Daniel Bertrand et Blaise Compaoré

La coopération belgo- burkinabè date des années 1990. Elle se déploie sur quatre principaux axes : la coopération bilatérale, celle multilatérale, la coopération indirecte et la coopération décentralisée. Marie-Goretti Nyirarukundo, attachée de la Coopération au Développement explique le contenu de ces axes de coopération.

Ainsi, la coopération bilatérale concerne les relations entre les deux pays et l’appui au niveau des ministères. Les domaines en sont les soins de santé de base y compris la santé reproductive, l’enseignement et la formation, l’agriculture et la sécurité alimentaire, les infrastructures de base, la prévention des conflits. A ceux-ci s’ajoutent d’autres aspects tels le rééquilibrage des droits et des chances des femmes et des hommes, le respect de l’environnement et l’économie sociale.

La coopération multilatérale concerne tous les financements de la Belgique à travers des institutions comme l’Union européenne, le système des Nations unies, le fonds belge de survie... . La coopération décentralisée favorise les jumelages entre communes Belges et Burkinabè. Au niveau indirect enfin, il s’agit de développer les partenariats entre ONG, communautés belges et burkinabè et de renforcer la coopération universitaire. Dans ce sens, une quinzaine d’ONG belges oeuvrent dans le domaine de la santé, de l’élevage, du développement rural. Sur le plan sanitaire, la Belgique appuie la lutte contre le Sida. Elle soutient également les districts sanitaires de la région du Plateau central. D’une durée de trois à quatre ans, ce programme d’appui aux districts sanitaires coûtera 10 millions d’euros soit environ 6 milliards 559 millions de F CFA.

Au niveau du développement rural, il y a l’octroi des micro crédits dans la région du plateau central. Débuté en 2003, ce programme prend fin en 2008. Dans le domaine de l’élevage, la Belgique soutient un projet d’appui à l’amélioration de la race du zébu Azawak. C’est une race bovine adaptée au climat sahélien. Pour 2007, environ 5 millions d’euros, soit à peu près 3 milliards 279 millions de F CFA devraient être investis dans ce projet. Dans le même sens, il y a un projet de promotion de la race zébu peuhle.

La Belgique, c’est également l’appui au Fond de l’eau et de l’équipement rural (FEER). La fin de ce projet est fixée pour 2007. Un fonds d’étude et d’expertise est également mis à disposition de l’Etat burkinabè. Dans ce cadre, la Belgique a financé une étude sur le domaine agro-Sylvopastoral dans la zone de Kaya. La coopération bilatérale arrive à terme en 2007. En 2006, 5 millions d’Euros, soit près de 04 milliards de FCFA, y ont été investis. Les autres axes eux sont maintenus. Ils devraient d’ailleurs, et selon les explications de l’Attachée de Coopération, connaître une intensification. Ainsi, au niveau multilatéral la période 2008-2011 devrait être entre autres matérialisée par le lancement d’un programme d’appui à la sécurité alimentaire et à la gestion des intrants.

Des résultats tangibles

En ce qui concerne les prêts d’Etat à Etat, la Belgique a accordé un prêt à l’Etat burkinabé pour l’achat de 30 bus SOTRACO, de même que pour la construction d’adductions d’eau dans la ville de Ziniaré à partir du barrage de Ziga. Ce projet a coûté 2,7 millions d’Euros (environs 1,7 milliard de FCFA.) Dans le secteur de l’enseignement supérieur la coopération universitaire a évolué vers une coopération institutionnelle à travers le Conseil interuniversitaire des universités francophones belges (CIUF) et la Coopération universitaire au développement (CUD). Grâce à cette coopération, deux bâtiments ont été construits à l’Université de Ouagadougou (Les Amphi Belges).

En 2006, 657 910 euros, environ 431 millions 560 mille F CFA ont été dépensés dans le cadre de cette coopération. Mais de façon générale, cette coppération s’élève à 500 000 Euros (près de 330 millions de FCFA)/an Au niveau de l’enseignement primaire, la Belgique est l’un des principaux soutiens du Programme décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB).

Le financement du Projet Education de base du Programme plurisectoriel Oubritenga Kourwéogo-Kadiogo (PPOKK Education de base) s’inscrit aussi dans cette vision. Le PPOKK -Education vise le renforcement des capacités économiques, sociales et culturelles par : l’accroissement du taux de scolarisation des enfants, l’amélioration des résultats scolaires, l’alphabétisation des adultes et la formation des jeunes non scolarisés ou déscolarisés. Il prend fin en 2007. Dans le domaine de la protection de l’environnement, le Royaume de Belgique appuie le ministère de l’Environnement et du cadre de Vie à travers le Conseil national pour l’environnement et le développement durable (CONEDD.)

Au niveau de la coopération décentralisée, plusieurs communes belges sont liées à des communes burkinabés. Le montant de cette coopération tourne autour de 100 000 euros, soit environ 65 millions 595 mille F CFA par an. A travers AFRICALIA, la coopération belge appuie des projets culturels dont le FESPACO, l’Institut supérieur d’image et du son (ISIS), Ouaga Hip hop, le festival des masques de Dédougou, Jazz à Ouaga... Cette structure dépense par an environ 300 000 euros, soit environ 196 millions 787 mille F CFA. S.E. Bertrand Daniel est l’actuel ambassadeur de la Belgique au Burkina. Il salue le dynamisme de la coopération Belgo-burkinabè. Il entend travailler à raffermir davantage les relations entre les deux pays. Dans le même esprit, l’Attachée de Coopération juge le bilan très satisfaisant et « mutuellement bénéfique ».

Un partenaire stratégique

Bruxelles constitue un partenaire stratégique pour le Burkina Faso. Elle est le siège de l’OTAN, de l’Organisation mondiale des douanes, etc. Bruxelles est donc une capitale internationale. Quand on considère que l’Union européenne, s’agrandit on mesure encore plus l’importance de la place diplomatique qu’est Bruxelles. Du reste, la construction européenne dépasse aujourd’hui la coopération économique et vise l’intégration politique. Plus cette construction politique de l’UE va s’approfondir, plus Bruxelles sera une place diplomatique importante.

Pour les autorités burkinabè, il est donc important que nos relations avec toutes les institutions qui y siègent soient au beau fixe. Depuis juin 2001, Kadré Désiré Ouédraogo est Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Burkina Faso à Bruxelles avec compétence sur le Royaume de Belgique, le Royaume des Pays-Bas, le Grand Duché de Luxembourg, le Royaume de grande Bretagne et d’Irlande du Nord, la République d’Irlande, ainsi que Représentant Permanent auprès de l’Union Européenne, de l’Organisation Internationale pour l’Interdiction des Armes Chimiques (O.I.A.C.), et de 2001 à 2004 auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce (O.M.C.).

Sous sa présidence, l’Ambassade du Burkina Faso auprès du Royaume de Belgique, a organisé le 05 juillet 2006, à Namur, une réunion des Consuls honoraires du Burkina Faso ainsi qu’une rencontre des Bourgmestres des villes et Communes de Belgique en partenariat économique avec des villes du Burkina Faso.

Consolider la coopération

Cette première rencontre des Consuls honoraires de la juridiction entrait dans le cadre des activités annuelles de l’ambassade. Selon le communiqué de presse qui en a résulté, l’objectif poursuivi par cette rencontre de travail était de créer un cadre de concertation et d’échanges d’informations entre les Consuls et la Mission diplomatique en vue d’une meilleure collaboration. Ainsi, l’essentiel des travaux a porté sur la présentation des grands chantiers de développement socio-économique en cours au Burkina Faso. Cet exposé a permis aux Consuls de s’imprégner des progrès accomplis dans les réalisations des projets dans les différents secteurs prioritaires de développement et aussi et surtout les nombreux défis à relever pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) d’ici à 2015.

Aussi, la rencontre a été l’occasion d’échanges interactifs entre l’Ambassadeur et les Consuls sur le Décret 2003-283/PRES/PM/MAE-CR du 9 juin 2003 portant réglementation de la fonction de Consul honoraire du Burkina Faso à l’étranger. Les dispositions pertinentes de ce décret ont été présentées aux Consuls. Elles se rapportent non seulement aux privilèges découlant de l’exercice de la fonction de Consul honoraire mais aussi aux obligations rattachées à cette fonction. Ont également pris part à cette réunion, les Consuls honoraires de Luxembourg, de Rotterdam, de Londres et de Namur en Belgique.

Après les consuls honoraires, ce sont les Bourgmestres des villes et communes de Belgique en partenariat économique avec des villes au Burkina Faso qui ont été reçus par l’Ambassadeur Kadré Désiré Ouédraogo. Placée sous le signe de la promotion de la coopération décentralisée, cette rencontre, nous apprend toujours le communiqué de presse, a connu la participation, d’une douzaine de bourgmestres, échevins et responsables communaux dont les cités entretiennent soit des relations de jumelages avec des villes du Burkina Faso, ou des partenariats pour des projets socio-économiques de développement dans des communes ou chefs lieu de départements au Burkina.

En organisant cette rencontre la Mission s’est donnée une visibilité sur les différentes communes et acteurs au développement qui mènent des activités socio-économiques avec d’autres villes partenaires au Burkina Faso. Ainsi, la Commune de Leuze-En-Hainaut, jumelée à la Ville de Ouagadougou intervient dans le domaine de la santé et de l’éducation par le système de parrainage d’élèves issus des milieux défavorisés. La Commune de Lessines intervient dans le domaine de la santé et soutient l’arrondissement de DO dans la réalisation d’infrastructures. La commune de Saint-Ghilain entretient depuis 1992 des relations de partenariat avec la ville de Kaya. La Commune de Habay-La-Neuve est également en partenariat avec la mairie de Kombissiri et intervient dans différents secteurs socio-économiques tels que la réalisation de fosses fumières, des forages et dans le domaine de l’éducation.

D’autres partenaires oeuvrent dans le domaine touristique et l’animation culturelle. En ce qui concerne les attentes vis-à- vis des partenaires burkinabè, Marie-Goretti Nyirarukundo déclare ceci : « Nous souhaitons qu’ils prennent le leadership dans leur coopération, qu’ils mettent en avant leur priorité et qu’ils s’assurent que l’harmonisation et la coordination de l’aide est à leur faveur. En insistant davantage sur la bonne gouvernance, ils pourront bénéficier d’appuis budgétaires plus conséquents ».

Arsène Flavien Bationo (bationoflavien@yahoo.fr)
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