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Championnat ouest-africain de Wushu : Du récital, il y en a eu

Publié le lundi 24 septembre 2007 à 07h24min

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Quatre pays, à savoir le Burkina, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Mali, ont pris part du 20 au 22 septembre 2007 au premier championnat ouest-africain de kung-fu wushu. La compétition, qui s’est déroulée dans le pavillon vert du site du SIAO, a donné lieu à de belles empoignades.

Pour la conquête des différentes médailles mises en jeu, il fallait déployer des trésors d’ingéniosité. Et c’est que les vainqueurs ont fait dans le tableau où ils étaient sûrs d’exceller.

Placé sous le parrainage du Mogho Naaba Baongo, qui a été lui-même un pratiquant des arts martiaux dans les années 80, ce championnat ouest-africain de kung fu a démarré le jeudi 22 septembre 2007. Lors de la cérémonie d’ouverture, le président de la Fédération burkinabè de wushu, Alain Séraphin Pykbougoum, a rappelé que cette première édition, programmée pour se tenir en fin 2006 au Bénin, siège de l’Union des fédérations ouest-africaines de wushu, n’a pu avoir lieu. Son organisation fut alors confiée au Burkina Faso en cette année 2007. La première tentative en juillet dernier au pays des hommes intègres n’aboutit pas et les dates furent repoussées dans la deuxième semaine du mois de septembre, précisément du 10 au 15 de ce neuvième mois de l’année 2007. Mais c’est en définitive du 20 au 22 septembre que se tient ce premier championnat. Que de difficultés rencontrées !

Parlant de la faible participation des pays à cette première grande fête des arts martiaux, Séraphin a déclaré que des raisons sans nul doute plus pertinentes expliqueraient cela. Mais malgré tout, il demeure convaincu qu’ils sortiront grandis de cette nouvelle expérience, surtout que l’Union des fédérations ouest-africaines de wushu prendra son envol. Comme à l’instar de toutes les autres disciplines sportives, il pense que les arts martiaux, que ses adeptes célèbrent, ont besoin de s’affirmer. C’est d’ailleurs pourquoi il a salué l’admission de ces arts martiaux aux jeux olympiques. Selon lui, il appartiendra aux compétiteurs des pays représentés au Burkina d’étaler toutes les richesses sportives du wushu afin de prouver qu’il mérite bien sa place dans le milieu olympique et de confirmer que si le wushu est chinois, sa pratique est désormais universelle.

Les Ivoiriens sont-ils divisés ?

Après l’intervention de Séraphin, suivie de celle du président de l’Union des fédérations ouest-africaines de wushu, Patrice Kobenan (ceinture noire 5e degré), qui a remercié le Burkina d’avoir abrité ce championnat, on a assisté à la première série des compétitions de taoulou et de sanshou. Les compétiteurs s’étant inscrits dans le tableau de leur choix, c’est un véritable récital qu’il nous a été donné de voir.

En taoshu (sabre), gunshu (bâton du nord), nangun (bâton du sud), qiangshu (lance), le public ne s’est pas du tout ennuyé. Serges Zamblé de la Côte d’Ivoire en qiangshu a fait montre de dextérité dans le tableau. Bien inspiré et sautant en souplesse, il a fait une belle prestation, qui a émerveillé plus d’un. La note de 8/10 qu’il a obtenue n’a surpris personne. Des Burkinabè n’étaient pas non plus en reste et des compétiteurs tels que Ismaèl Baziomo, Moussa Kaboré, John Kaboré et Aminata Sawadogo ont fait merveille.

Au troisième jour de la compétition, nous avons reçu un coup de fil d’Abidjan de Me Souleymane Keré, l’entraîneur national de Côte d’Ivoire, qui nous a informé que les compétiteurs ivoiriens présents à Ouagadougou sont des dissidents. A l’entendre, il ne les reconnaît pas et ils ont fait le déplacement pour leur propre compte. Ils sont trois wushu et un arbitre, qui sont venus par la route. Leur chef de délégation, c’est Me Issa Romba, qui est arrivé au Burkina par avion.

Il est vice-président de l’Union des fédérations ouest-africaines. A la question de savoir si c’est la vraie sélection ivoirienne qui participe à ce championnat, il nous a répondu qu’il n’est pas là pour polémiquer. Il souhaite que ceux qui nous ont appelé d’Abidjan prouvent par A + B que ce n’est pas l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. Il ressort de ses explications, qu’il est directeur technique national adjoint de la Fédération ivoirienne de karaté et des arts martiaux chinois (wushu). Quand ce championnat avait été reporté dans un premier temps, l’équipe qui était venue ici en juillet 2006, dit-il, n’en avait pas connaissance. Une nouvelle date ayant été fixée, il y avait toute une procédure pour que l’Etat de Côte d’Ivoire décaisse l’argent pour permette aux compétiteurs de faire le déplacement.

« Dans cette Fédération, il y a plusieurs disciplines : le groupe karaté et le groupe art martial chinois. Et c’est l’ensemble de toutes ces associations, regroupées au sein de la Fédération, qui constituent la sélection nationale », a-t-il précisé. Me Issa affirme que la Fédération n’ayant pas actuellement de l’argent dans ses caisses, il a pris l’initiative de venir avec des compétiteurs qui font bel et bien partie de l’équipe nationale. C’est avec ses propres moyens qu’il est venu à Ouaga, parce qu’il ne voulait pas qu’à cette fête sous-régionale la Côte d’Ivoire soit absente.

Il comprend que de l’autre côté il y ait des grincements de dents, mais les protestataires devront être fiers d’eux, car ils ont hissé le drapeau ivoirien très haut en remportant dans tous les tableaux techniques les médailles d’or. S’ils ne sont pas venus, c’est parce qu’ils n’avaient pas tout simplement les moyens de le faire. En tout cas, on peut imaginer qu’à leur retour à Abidjan, il y aura « Gbang-gban » pour reprendre ce terme nouchi cher aux Ivoiriens.

Justin Daboné

L’Observateur Paalga

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