Depuis l’installation des nouveaux locataires de l’Assemblée nationale, ce sera la première fois que les élus du parti au pouvoir tiennent leurs journées parlementaires. Ces journées promettent le rendez-vous de nouvelles réformes du Parti. Elle se tient à un moment où la lutte des clans devient de plus en plus visible, ou l’indiscipline de certains militants n’est plus à démontrer, bref à une baisse du niveau du militantisme de certains membres.

C’est peut-être pour ces raisons que certains points feront à l’occasion l’objet de réflexion. Il s’agit de la relecture de certaines dispositions du règlement général, la participation des membres du groupe aux différentes missions de l’Assemblée nationale tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du Burkina Faso, le paiement des cotisations du parti, les questions sociales et la gestion du personnel de soutien. Ces journées parlementaires seront déterminantes d’autant plus qu’elles définiront la feuille de route du député au sujet de laquelle un canevas est déjà en élaboration. Après la validation des résultats du scrutin du 06 mai où le Parti est sorti avec une large victoire renforçant sa majorité à l’Assemblée, on comprend la joie légitime des vainqueurs qui continuent de fêter leur succès. Mais dans combien de temps nos chers élus redescendront sur terre pour se mettre réellement au travail ?

Attention à ce que la victoire aux législatives et le front social plutôt calme ne les endormissent sur leurs lauriers. Le CDP est un grand parti qui regroupe plusieurs tendances qui ont toujours su s’accorder sur l’essentiel. Cela est une bonne chose. Mais ces derniers temps, des cas d’indiscipline, de lutte de clans, sont signalés par la presse, à tel point que plus d’un militant se demande s’il n’y a pas péril en la demeure. Au cours de son dernier entretien avec des journalistes, Blaise Compaoré a assuré que les tendances ont leur place au sein du parti mais le CDP aurait tout intérêt à redescendre vite sur terre.

L’heure est à une introspection

La mission principale pour un parti au pouvoir est d’assurer une bonne gouvernance. Le CDP a conscience que ses victoires sont le résultat de la bonne gestion de la chose publique.

A trois semaines de la commémoration des vingt (20) ans du pouvoir de Blaise Compaoré, il est primordial que le parti trouve les voies et moyens de capitaliser la bonne cote de popularité de son père fondateur pour renforcer la stabilité institutionnelle de la République, engager les Burkinabè à plus de travail pour conjurer les effets néfastes de la pauvreté qui est encore malheureusement le lot du plus grand nombre.

Le député joue un rôle éminemment politique dans le processus de renforcement de la démocratie dans son pays. Les principaux leaders du parti se trouvent à l’Assemblée.

Ce qui sera décidé au cours de ces journées parlementaire sera certainement d’une importance capitale qui déterminera l’avenir du parti. Sur les réformes internes au CDP afin d’en faire plus qu’une machine à gagner des élections.

En effet, les exigences modernes dans la conduite des affaires de l’Etat, dans les pays comme le nôtre, imposent aux partis au pouvoir d’être des outils d’aide à la décision, des laboratoires de réflexions prospectives sur lesquels l’exécutif s’appuie pour gouverner avec lucidité et prévoyance.

L’enjeu de ces journées parlementaires sera forcement focalisé sur le renforcement des capacités du groupe pour une meilleure visibilité de l’Assemblée nationale.
Et pour ce faire, chacun des députés devra s’investir activement dans les travaux parlementaires pour l’intérêt du parti.

Kibsa KARIM

Sidwaya