Pour cette semaine, la Croix-Rouge burkinabè a organisé une série d’activités avec les personnes vulnérables à savoir les enfants de la rue, les vieilles personnes laissées à elles-mêmes, les handicapés, les aveugles et malvoyants.

Campagne en faveur des enfants de la rue

A Ouagadougou comme dans la plupart des cités urbaines du Burkina, la problématique des enfants de la rue ou des enfants dans la rue se pose avec beaucoup d’acuité. Ce phénomène très inquiétant frappe en plein cœur la couche juvénile de la population. En effet, une enquête menée en 1990 a permis de sonner l’alerte contre le phénomène avec 2250 enfants de la rue recensés dans la seule ville de Ouagadougou.

Les estimations actuelles situent au nombre de 3000 enfants environ vivant dans la rue. Due en partie au phénomène de la pauvreté grandissante en milieux urbain et rural, la question des enfants vivant dans la rue revêt des formes diverses et multiples. Ses manifestations ont des répercussions néfastes sur le développement et la croissance de ces enfants car leurs conditions de vie les exposent aux maladies, à la drogue, à l’alcool, à la perversité sexuelle et même à la mort.

Face à cette situation, l’urgence d’agir sur le mental de toute la communauté nationale en vue d’un changement de comportement s’impose. C’est dans ce sens que la Croix-Rouge burkinabè a, en partenariat avec la commune de Ouagadougou à travers la mairie et la Croix-Rouge belge, lancé une campagne de sensibilisation des populations citadines et rurales sur les effets néfastes de ce fléau qui prend petit à petit de l’ampleur au Burkina.

Certes, des actions sont menées par la Croix-Rouge burkinabè et la commune de Ouagadougou telles que le projet "Enfants de la rue" de la Croix-Rouge et la direction communale chargée de l’Action sociale et de l’éducation dont l’une de ses attributions est la lutte pour une meilleure gestion de l’enfance en difficultés. Cependant, il est capital de sensibiliser la population sur des faits comme donner de l’argent à un enfant de la rue qui est un acte de solidarité mal placé et amener les décideurs politiques, les communautés religieuses, coutumières à être plus regardants sur cette question en créant davantage des centres de réinsertion et d’éducation pour ces enfants en difficultés.

Pour cette campagne, c’est donc une campagne médiatique de lobbying à travers la distribution de dépliants, des émissions audiovisuelles qui sont en cours d’exécution.

Un repas communautaire pour 250 personnes

Dans la journée du 8 mai, à la Croix-Rouge burknabè, une action de solidarité a été menée à l’endroit des personnes vulnérables qui sont les plus exposées aux pratiques discriminatoires. Elles étaient 250 personnes, handicapés physiques et mentaux, personnes âgées accusées de sorcellerie, malades du Sida, enfants de la rue, groupes marginalisés à venir partager un repas communautaire.

La Croix-Rouge burknabè en initiant cette action de solidarité reste fidèle aux principes et idéaux du mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui veulent qu’elle s’engage à combattre la discrimination sous toutes ses formes au Burkina.

L’ambassadrice de la Croix-Rouge burkinabè, l’artiste Sonia Carré d’As qui a présidé la cérémonie a lancé un appel à "tous ceux qui hésitent encore à inscrire les œuvres humanitaires dans leurs programmes quotidiens, que l’envie d’être utile à son prochain doit transcender nos contraintes de temps et grandir certainement au fur et à mesure que l’on posera des actes de solidarité envers ceux qui sont dans le besoin".

Les handicapés physiques ont quant à eux participé aux activités de la semaine à travers un tournoi de basket-ball dénommé, handisport. Ce tournoi dont la finale s’est jouée le 6 mai dernier au centre "Une vie meilleure" a vu l’équipe de ABUSUS triompher de celle de Ouaga handisport par le score de 14 à 8.

Ainsi en combattant énergiquement la discrimination sous toutes ses formes et en instaurant une solidarité agissante et durable, on capitalisera la victoire de toute l’humanité sur le rejet et le manque d’amour de l’homme envers son prochain.

Abou OUATTARA
L’Hebdomadaire