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Coopération Union africaine-Union européenne :250 millions d’euros pour promouvoir la paix

Publié le jeudi 27 mai 2004 à 07h47min

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La coopération entre l’Union africaine et l’Union européenne est au beau fixe. En effet, la Commission européenne vient de mettre en place une facilité de soutien à la paix d’un montant de 250 millions d’euros et cela dans l’optique de promouvoir les opérations de maintien de la paix conduites en Afrique.

L’idée de facilité de soutien à la paix, lancée il y a à peine 9 mois à Maputo au Mozambique par l’Union africaine est aujourd’hui une réalité. En ce sens que ce programme ambitieux que s’est fixé l’Afrique dans le domaine de la paix et de la sécurité a convaincu l’Union européenne à l’accompagner financièrement. Avec l’Union africaine aux commandes, l’Afrique a démontré sa ferme détermination et son programme dans le domaine de la sécurité prend rapidement forme.

La création récente du Conseil africain pour la paix et la sécurité, qui se trouve au cœur même de la structure dont l’Union africaine est en train de se doter en matière de paix et de sécurité, en constitue un exemple des plus frappants.

Et M. Poul Nielson, commissaire chargé de l’aide au développement et des affaires humanitaires de soutenir ces propos : "Je considère que l’approbation rapide de cette facilité de soutien à la paix est une reconnaissance de la crédibilité de l’autorité avec laquelle l’Union africaine assume ses responsabilités dans le domaine de la paix et de la sécurité. La Commission européenne appuie pleinement ces initiatives".

Sans paix, pas de développement

Le continent africain a besoin de paix pour construire un avenir radieux à ses populations. Continent constamment présenté aux yeux du monde comme foyer des conflits internes, de l’exode, de la famine etc, l’Union africaine, suivant les pas de la Communauté économique européenne (CEE), fait de la paix et de la sécurité du continent une priorité pour son développement.

Et cette aide financière de la Commission européenne est venue à point nommé car cette facilité de soutien à la paix s’appuie sur le principe de l’appropriation africaine.

Loin d’être une aide administrée, la facilité appuiera les opérations de maintien de la paix conduites par les pays africains en Afrique ainsi que le renforcement des capacités de la structure de sécurité naissante de l’Union africaine.

Elle n’a pas pour vocation de financer des opérations de maintien de la paix européennes. Les opérations de maintien de la paix financées dans le cadre de cette facilité seront lancées et mises en œuvre par les organisations de l’Union africaine et/ou les organisations africaines sous-régionales.

Et l’Union africaine jouera un rôle clé dans le processus de décision concernant les opérations de maintien de la paix conduites dans la mise en place de la facilité de soutien à la paix. Une facilité qui se fonde également sur le principe de solidarité.

Un appui constant

Au-delà des 250 millions d’euros versés pour le soutien à la paix, l’Union européenne apporte constamment son appui à l’Union africaine depuis sa création, tant sur le plan politique que financier.

Ainsi de nombreuses actions ont déjà été lancées :

- Octroi de 2 millions d’euros pour apporter une aide générale au développement institutionnel de la Commission de l’Union africaine (CUA) qui finalise actuellement son premier programme de travail de quatre ans. L’accent portera sur la mise en place des capacités nécessaires pour aider la CUA à assurer la mise en œuvre réussie de son programme.

- Octroi de 10 millions d’euros pour soutenir le programme de paix et de sécurité de l’Union africaine. Cette aide concerne tout particulièrement les activités d’instauration de la paix, et notamment :
- (I) la négociation, la facilitation et la mise en œuvre d’accords de paix ainsi que le soutien apporté aux bureaux de liaison du Burundi, de l’Erythrée, de l’Ethiopie et de la République centrafricaine ;
- (II) les initiatives de lendemain de conflit, l’observation électorale dans les pays menacés de conflits, les travaux menés avec la société civile, le soutien institutionnel en faveur de la paix et de la sécurité, notamment la formation à court terme ;
- (III) la nomination et le déploiement par l’UA d’un groupe des sages pour contribuer à résoudre les conflits dans le cadre du Conseil de paix et de sécurité, (IV) la mise à disposition de personnel et d’équipements pour apporter une aide aux projets locaux.

- Octroi de 25 millions d’euros pour soutenir l’opération de maintien de la paix

menée par l’UA au Burundi (2 800 soldats d’Afrique du Sud, d’Ethiopie et du Mozambique). Cette contribution couvre : (I) les coûts de fonctionnement des troupes de maintien de la paix, notamment les dépenses médicales et de carburant ; (II) les indemnités journalières versées aux soldats et aux observateurs militaires.

- Octroi de deux millions d’euros pour soutenir le programme de gouvernance de l’UA. Ce projet vise à renforcer les capacités globales de l’UA à prendre des initiatives stratégiques et des mesures efficaces pour ses Etats membres, dans trois secteurs prioritaires et étroitement liés. (I) les processus de démocratisation, en renforçant notamment la capacité de l’UA à contrôler les élections ; (II) la gouvernance, ce qui signifie améliorer les capacités de suivi de l’UA et promouvoir la participation de la société civile et l’égalité entre les hommes et les femmes ; (III) les droits de l’homme, l’accent étant mis sur le renforcement de la capacité de l’UA et des institutions nationales compétentes en matière de droits de l’homme à faire progresser ceux-ci, notamment dans des situations d’urgence complexes.

- Octroi de 0,4 million d’euros pour soutenir la création de capacités au sein de l’UA dans le domaine du commerce et de l’intégration économique régionale. Il s’agit notamment (i) d’activités pour le groupe d’experts de l’UA dans le domaine des négociations commerciales internationales ; (II) d’un séminaire sur les négociations en cours à l’OMC dans le cadre de l’Agenda de Doha pour le développement ainsi que les négociations pour les accords de partenariat économique entre l’UE et les ACP et (III) d’études dans le domaine de l’intégration économique et du commerce.

Au regard de ces multiples soutiens de l’Union européenne à l’Union africaine, qui fait des bons en avant dans ses objectifs, le moins que l’on puisse souhaiter est que les populations jouent leurs partitions.

Théodore ZOUNGRANA (tzoungrana@yahoo.fr)
Source : Délégation de l’UE au Burkina
L’Hebdomadaire

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