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Lens # Burkina : Un observateur attentif sur le banc

Publié le mercredi 26 mai 2004 à 14h12min

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I. Todorov

L’entraîneur Todorov était à son premier match officiel avec les Etalons à Lens. Observateur attentif sur le banc de touche, il porte un jugement sur son équipe et estime que le choix le plus difficile à faire, c’est le poste de gardien de but.

Quels enseignements tirez-vous de cette rencontre amicale qui a opposé votre équipe aux pros de Lens ?

Je voudrais d’abord dire que le stage que nous venons d’effectuer à Lens s’est déroulé dans de bonnes conditions. Les joueurs sélectionnés ont travaillé dans un environnement propice et cela, dans un bon esprit. Vous savez, l’esprit de groupe est très important dans une équipe de football et il me fallait coûte que coûte un regroupement avec les joueurs sélectionnés.

Concernant la rencontre amicale que nous avons livrée contre les pros de Lens, beaucoup de choses commencent à être claires dans mon esprit.

Après avoir assisté à quelques rencontres du championnat et visionné les cassettes sur les matches des Etalons à la CAN 2004, je tenais à voir les joueurs sélectionnés pour me rendre compte de ce dont ils sont capables. Mais d’autres ont manqué à l’appel pour des raisons diverses, et il faut qu’ils rejoignent le groupe au plus tard le 26 mai pour que je puisse voir les cartes dont je dispose réellement.

Face à cette solide formation de Lens qui a des joueurs expérimentés, j’ai noté que nous avons beaucoup souffert au cours des vingt premières minutes. Mais il ne faut pas oublier non plus que c’est l’équipe type de Lens qui a joué, et je profite de l’occasion pour remercier Joël Muller qui a compris qu’on avait besoin d’un test sérieux. Sur le banc de touche, j’ai été un observateur attentif.

Cette formation lensoise nous a posé des problèmes sur le plan physique et au niveau de la vitesse. Quand elle accélère le jeu, elle s’appuie sur un bon jeu collectif en réussissant à s’infiltrer dans notre défense. Notre première mi-temps a été moyenne mais malgré cela, nous avons quand même pu nous créer au moins cinq occasions. Je crois que le fait que nous arrivons à nous procurer des occasions est déjà quelque chose de positif. Maintenant, il faut savoir les concrétiser pour ne pas après avoir des regrets. En deuxième période, nous avons joué plus haut avec les changements qui ont été opérés.

Les joueurs se sont libérés et je me demandais pourquoi ils ne l’ont pas fait au cours des quarante- cinq premières minutes. Pour moi, il y avait un complexe quelque part surtout que dans cette équipe de Lens, il y a des joueurs qui ont acquis un certain renom. Or, la logique voudrait que face à de tels joueurs, il faut tuer en soi la complexité et se transcender.

Comme on ne peut pas avoir des complexes tout le temps, il y avait du rythme dans notre jeu et si vous l’avez remarqué, le deuxième but lensois est intervenu au moment où la partie était équilibrée. Mais, on ne s’est pas pour autant découragé et le but d’Amadou Touré sur coup franc prouve qu’on a fait preuve d’une activité débordante. En résumé, les joueurs ont montré ce que j’attendais d’eux. Je me suis permis une fantaisie parce que je cherche une solution au niveau du poste de latéral gauche.

J’ai fait jouer Soumaïla Tassembédo à ce poste qui est inhabituel pour lui, et je crois qu’il a tiré son épingle du jeu. Lamine Traoré s’est aussi bien battu et il était présent dans les duels. C’est rassurant parce qu’il faut quelqu’un qui commande. J’ai beaucoup insisté là-dessus. Au milieu du terrain, j’ai essayé deux jeunes joueurs dans la mesure où Mahamoudou Kéré et Rahim Ouédraogo étaient absents.

Je veux parler de Florent Rouamba et Issouf Sanou. Le premier m’a donné satisfaction et quant au second, il m’a aussi confirmé qu’il pouvait apporter quelque chose dans ce secteur. En deuxième période, quand je lui ai demandé (Sanou) de monter un cran plus haut, il a pu exprimer ses qualités dans l’animation du jeu.

En ce qui concerne l’attaque, « Figo » que je voulais voir s’est montré un peu timide et peut-être que cela est dû au fait que l’équipe n’a pas bien tourné en première mi-temps. Il n’a pas eu beaucoup de balle et je me garde pour le moment de porter un jugement sur lui.

Le joueur qui m’a fait bonne impression, c’est Yssouf Koné. Sa vision de jeu m’a plu et c’est un attaquant sur qui je peux désormais compter. Associé à Dagano et un autre attaquant que je dois trouver pour qu’il joue dans le même registre que Koné, on doit pouvoir cracher du feu devant.

Il vous faut combien de temps pour trouver cet attaquant en question ?

C’est à travers les stages que je peux sortir un autre attaquant qui, pour moi, devra jouer en puissance. L’un des meilleurs buteurs du championnat national Hermann Hyacinthe Ouédraogo et Ibrahim Kaboré, avec le temps, peuvent s’exprimer. Amadou Touré, malgré son but, manque de fraîcheur physique. Il faut que je parle avec lui parce que je sens qu’il ne suit pas le rythme.

Comment avez-vous trouvez Halid Compaoré de Vitrolles que vous avez fait jouer en deuxième mi-temps ?

J’ai essayé Halid au poste de latéral droit et comme à l’entraînement, c’est un joueur teigneux qui a un bon jeu de tête. Mais dans la relance, il a quelques lacunes. Dans son club, il joue stoppeur et je ne voulais pas changer Lamine et Nogo dans l’axe. Le temps nous dira quelle est sa vraie valeur. En attendant, c’est un joueur à ne pas négliger. Les deux gardiens de but (Siaka Coulibaly et Mohamed Kaboré) ont joué chacun une mi-temps. C’est le seul poste où il ne faut pas faire la concurrence. Ils doivent se sentir en confiance. Le message est passé et les choses s’éclairciront.

Si c’est votre philosophie, pourquoi ne pas donner la chance au troisième gardien (Sylvain Kaboré) ?

Dans une équipe de football, le choix le plus difficile à faire c’est le poste de gardien de but. Sylvain est un jeune gardien qui a des qualités qui sont différentes par rapport aux deux autres. C’est vrai qu’il est petit de taille, mais il a de la souplesse et une certaine envie de prouver ce dont il est capable. J’attends l’occasion de le voir mais ce qui m’embête, c’est que je n’ai pas beaucoup de temps et il me faut encore deux matches amicaux avant notre sortie contre le Ghana.

De retour à Ouaga, sur quoi allez-vous axer votre travail ?

Le lundi 24 mai (c’était hier), nous seront au COMET pour poursuivre le travail qui a été entamé à Lens. J’ai pris des notes lors de ce match contre les pros de Lens. Dès notre retour, je mettrai l’accent sur la conservation de la balle, la finition et qu’on circule un peu plus le ballon.

Au niveau du replacement en défense, il y a un léger mieux par rapport aux cassettes de la CAN 2004 que j’ai visionnées. Lors du stage, des joueurs comme Madi Panandetiguiri et Amadou Coulibaly ont montré une certaine stabilité dans leurs efforts défensifs et offensifs. Si vous l’avez remarqué, j’ai fait jouer en défense trois juniors (Amadou, Soumaïla et Salif) qui se connaissent bien. Je l’ai sciemment fait pour voir ce que cela allait donner et s’il y aura des automatismes. Je ne vais pas tout chambouler, mais il faut aussi donner la chance à des jeunes qui ont eu l’occasion de jouer ensemble aux Emirats arabes unis.

La veille de ce match amical, vous avez eu une rencontre dans un des amphithéâtres de La Gaillette. De quoi a-t-il été question ?

J’ai pris fonction il y a quelques semaines et il est dans mes habitudes quand je suis nouveau quelque part, de m’entretenir avec les joueurs avec qui je dois travailler.

J’ai fait connaissance avec des anciens comme des nouveaux. Pour moi, cette rencontre était importante parce que je voulais leur faire passer mon message. J’ai des méthodes de travail et pendant une quarantaine de minutes, j’ai beaucoup parlé aux joueurs en leur disant ce que j’attends d’eux. Je suis revenu sur la CAN 2004 qu’ils doivent oublier parce que d’autres défis nous attendent.

Mon message principal, c’est que nous devons être une équipe qui joue pour essayer de gagner plutôt que de ne pas perdre.

Entretien réalisé à Lens par Justin Daboné

L’Observateur

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