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Reflex-Sport : Le tournoi des 5 Nations ne doit pas mourir

Publié le samedi 15 septembre 2007 à 07h52min

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Le Tournoi international féminin de football des 5 Nations a tenu sa 7e édition certes, mais elle a été tumultueuse. Tout ne s’est pas passé comme sur des roulettes à l’instar des 6 autres éditions.

La mutation du tournoi qui concernait jusque-là les clubs champions des pays invités en équipes nationales a été laborieuse sur le plan organisationnel et technique pour la promotrice Mme Marguerite Karama. La bonne dame s’est sentie délaissée avec ses filles.

La preuve est qu’en match d’ouverture, l’équipe burkinabè, censée être nationale, n’était pas habillée aux couleurs nationales. Cet état de fait a suscité la frustration aussi bien chez les joueuses que le public. Il s’en est même fallu de peu que le Burkina ne se retirasse de la compétition bien que pays hôte pour laisser les pays invités entre eux.

Heureusement, on n’en est pas allé jusque-là. Le match suivant, les filles burkinabè étaient habillées aux couleurs nationales. Vu la tournure prise par la compétition sur injonction de la FIFA qui veut qu’elle regroupe désormais des équipes nationales, ipso facto, cela dépasse la bonne volonté et les compétences d’un individu. Le ministère des Sports et la Fédération burkinabè de football se devaient d’être impliqués dans l’organisation.

Selon la promotrice, présidente du club Les Princesses, élue femme FIFA 2005, responsable chargée du football féminin dans le comité exécutif de l’ex-FBF, elle aurait adressé une lettre au ministère des Sports en janvier 2007 pour lui signifier la tournure prise par son tournoi. Le ministère n’a pas donné une suite à sa lettre. Ne revenait-il pas au ministère de notifier fermement sa position dans l’organisation du tournoi ?

Ce qui n’a pas été le cas et la promotrice nourrissait toujours de l’espoir qu’elle serait soutenue. Face au mutisme du ministère des Sports et des Loisirs, la promotrice pouvait se raviser mais elle aussi a maintenu son tournoi, pas de clubs mais des équipes nationales. A l’évidence, on s’est rendu compte, que ce qui est national est délicat. A la fin de la compétition, la promotrice a fait son mea culpa. Le ministère des Sports n’a pas aussi manqué de donner finalement sa position sur la compétition en ce sens qu’elle est une activité privée.

Au regard de ce qui s’est passé, d’aucuns s’interrogent sur l’avenir de la compétition. Faut-il laisser tomber cette initiative heureuse d’une compatriote pour le développement du football féminin au Burkina et dans la sous-région ? Au risque qu’elle soit récupérée par d’autres pays ? Nous pensons qu’il faut tout faire pour sauver cette compétition. Pour ce faire, une réorganisation de fond s’impose.

Une concertation tripartite : ministère, Fédération et la promotrice pourrait redéfinir les axes de la compétition. La FBF s’occupera du volet technique, le MSL du matériel et des moyens par le biais du sponsoring. S’agissant d’une compétition typiquement féminine, la promotrice sera prise comme présidente du comité d’organisation qui sera mis en place.

Après 7 éditions, si cette compétition disparaissait, cela pourrait s’apparenter à un manque d’intérêt pour le football féminin et découragerait bon nombre de pratiquantes. Sans championnats réguliers, sans compétitions internationales de la CAF, le Tournoi des 5 Nations reste la seule tribune que nos filles ont pour se faire valoir en attendant de jours meilleurs.

Barthélemy KABORE

Sidwaya

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