En 1998, grâce à l’appui technique et scientifique du Royaume du Maroc, le Burkina lançait l’opération Saaga ou pluies provoquées, en réponse à un sévère déficit pluviométrique. L’expérience ayant été jugée satisfaisante, l’opération Saaga a été transformée aujourd’hui en un programme permanent par le gouvernement burkinabè.

Au regard de la pertinence de ce programme, les pays sahéliens ont décidé de la conception d’un programme sous-régional d’augmentation des pluies par ensemencement des nuages, au profit des pays membres du CILSS. Et cela, d’autant plus que les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres prônent le partage entre les Etats des succès obtenus en matière de maîtrise de l’eau.

La rencontre de Ouagadougou s’offre donc comme un cadre de réflexion pour la matérialisation du programme sous-régional d’augmentation des pluies par ensemencement des nuages. Pour ce faire, la conférence scientifique de Ouagadougou regroupe des délégations des pays membres du CILSS, d’experts de haut niveau, de représentants d’institutions spécialisées du système des Nations unies telles que l’Organisation mondiale de la météorologie et la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.

Pour le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo "la mise en œuvre d’un programme régional nécessite une forte mobilisation de tous les pays membres en vue de prendre en charge nos propres destinées et de briser définitivement cette image de la main tendue de nos pays que nous montrent chaque jour les médias occidentaux".

Au-delà de l’augmentation des précipitations qu’offrira ce programme, se trouve en toile de fond la maîtrise de l’eau dont la problématique est commune aux pays membres du CILSS. En effet, les ressources en eau au Sahel constituent un élément de survie et conditionnent fortement le développement économique de l’ensemble des pays du CILSS. "La sécurité alimentaire et la lutte contre la désertification étant tributaires de cette denrée rare, seule sa maîtrise peut garantir à nos pays les conditions d’un véritable développement durable", dira le ministre Diallo.

Première du genre, la conférence scientifique sur l’ensemencement des nuages au Sahel bénéficie de l’appui technique et financier de l’Agence canadienne de développement international.

Gabriel SAMA

Sidwaya