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Attentats en Algérie : Les stigmates d’une réconciliation inachevée ?

Publié le lundi 10 septembre 2007 à 08h09min

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La violence aveugle a frappé l’Algérie coup sur coup la semaine dernière, faisant revivre au pays les années sombres de la guerre civile. Le mode opératoire des auteurs de ces actes qui ont causé de nombreux morts a bien sûr changé.

Il ne s’agit plus d’actions de guérillas mais d’attentats. D’où le statut de terroristes affublé à leurs auteurs. Mais ces attaques ont la particularité d’avoir atteint le niveau ultime du fanatisme avec l’usage de kamikazes. Comment arrêter un homme prêt à mourir en faisant le maximum de victimes possible ? C’est la nouvelle équation que doit résoudre le président Bouteflika, après sa victoire sur les maquisards qui ont mis le pays à feu et sang dans les années 90.

Le problème n’est certainement pas uniquement d’ordre sécuritaire ; la plus grande armée du monde, l’armée américaine, n’est pas parvenue, après quatre ans d’occupation de l’Irak, à éradiquer le phénomène du terrorisme. Peut-être doit-on explorer d’autres pistes, notamment celle politique, pour espérer aller jusqu’au fond du mal. En Algérie, certaines voix estiment que cette résurgence de la violence est symptomatique d’une réconciliation mal faite. En somme, tout le monde ne trouverait pas son compte dans le processus politique et démocratique enclenché par le pouvoir. Certes, aucun processus de réconciliation ne peut satisfaire à cent pour cent les fils d’une nation. Mais il appartient aux tenants du pouvoir d’avoir une grande capacité d’écoute afin que personne ne reste sur le quai.

De la même façon, il n’est pas tolérable que les frustrations diverses ne trouvent d’autre exutoire que la violence, comme ces attentats qui viennent d’être perpétrés en Algérie. Si les institutions démocratiques existent, c’est bien pour être utilisées. A moins que les adeptes d’Al Qaeda n’estiment que le régime politique et institutionnel actuel de l’Algérie ne leur offre pas ce cadre d’expression pacifique. Dans ce cas, il faudra alors s’accorder sur le type de système qui est à même de répondre aux attentes de tous les Algériens.

Mahorou KANAZOE

Le Pays

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