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Amnesty international : rapport 2003

Publié le lundi 10 novembre 2003 à 07h23min

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Chaque année Amnesty international rend compte des atteintes aux droits humains relevant de son mandat qui ont été commises dans le monde. Le rapport 2003 a été présenté à la presse vendredi 31 octobre 2003.

Ouvrage de plus de 400 pages le présent rapport fait état des activités que l’organisation a entreprises tout au long de l’année 2002 dans le cadre de la promotion des droits humains et de la lutte contre certaines formes d’atteintes auxdits droits.

"Amnesty international, rapport 2003" tel est l’intitulé de l’ouvrage que ce mouvement mondial composé de bénévoles a mis à la disposition du public. Il décrit la situation des droits humains dans certains pays.

"Au cours de l’année 2002, les droits humains ont connu de grandes avancées telles que l’instauration de la Cour pénale internationale, l’entrée en vigueur de l’accord visant à mettre un terme à l’enrôlement d’enfants soldats, et l’adoption d’un protocole ayant pour objectif l’établissement d’un système international de visites régulières des lieux de détention. Mais cette année a également été marquée par l’indifférence flagrante, confirmant au mépris, manifestée par un grand nombre de gouvernements devant leurs obligations internationales en matière de droits humains et de droits humanitaires...".

Ces dires de la secrétaire générale d’Amnesty international, Irène Khan dans son avant-propos montrent que la protection des libertés individuelles restent encore fragile à travers le monde. Toujours selon la secrétaire générale, devant l’insécurité devenue grandissante, des gouvernements ont choisi d’ignorer délibérément, voire de saper le système de sécurité représenté par le droit international qu’ils ont ensemble élaboré.

Ainsi, que ce soit dans les pays du Nord comme ceux du Sud, les violences criminelles et politiques, et la non application des lois continuent de faire légion. Amnesty international partant donc des faits vécus et réels a pu au cours de l’année 2002 constater que :

Consécutivement aux malheureux événements du 11 septembre 2001, on a assisté à une levée de boucliers contre le terrorisme, contribuant à la remise en cause des principes fondamentaux du droit international humanitaire par de nombreux gouvernements.

Les plus grands pays, défenseurs des droits humains ont eux-mêmes bafoué leurs obligations en matière de ces droits. Amnesty international relève que les Etats-Unis ont porté atteinte à leur propre autorité morale au nom de laquelle ils dénonçaient les atteintes aux droits commises dans d’autres parties du monde. Ils ont maintenu en détention, au mépris du droit international humanitaire, des personnes capturées pendant la guerre en Afghanistan. La même puissance américaine a fermé les yeux sur les tortures et les mauvais traitements que leurs forces, ou leurs alliés, infligeaient à des suspects, et a cherché à saper les fondements de la Cour pénale internationale en concluant des accords bilatéraux.

Pendant ce temps, en Afrique d’innombrables vies humaines ont été anéanties et des moyens de subsistance ont été massivement détruits lors des conflits souvent encouragés par les puissances extérieures qui fournissent des armes aux belligérants. Des tensions ethniques et religieuses se sont fait jour dans les pays comme l’Inde, le Nigeria ou la Côte d’Ivoire. Amnesty a pu noter en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, des exécutions extrajudiciaires tel le massacre de Daloa où le charnier de Monoko-Zohi où des dizaines de corps ont été découverts.

Il dénonce également les violations des droits humains dans la région de Man ; les détentions sans inculpation ni procès, des destructions de maisons par les forces de sécurité ; des limitations de la liberté de mouvement et des menaces contre leurs délégués. Cette liste non exhaustive peint en noir le tableau des droits humains en Côte d’Ivoire. Au Nigeria, Amnesty condamne l’application de la peine de mort, les châtiments cruels, inhumains et dégradants, les homicides, les actes de torture et les brutalités commises par la police. Les violences politiques et l’impunité ont été aussi notifiées. En Inde par contre ce sont les massacres au Gujarat (un Etat indien) où 2000 à 2500 personnes ont trouvé la mort suite à des guerres inter ethniques. La question de l’impunité, de la discrimination, d’exactions des groupes d’opposition armés, de la peine de mort y a été constatée.

Concernant le Burkina Faso, il est ressorti que les exactions extrajudiciaires continuent et qu’entre octobre 2001 à janvier 2002, 106 corps avaient été découverts en différents endroits du pays, menottes aux poignets et criblés de balles. Le problème de l’impunité est revenu au tapis avec l’enquête sur la mort, en 1998 du journaliste Norbert Zongo et de ses compagnons ; que Amnesty juge être toujours au point mort.

Voilà autant d’exemples (pas les pires) qui situent le niveau de respect et de protection des droits humains dans 151 pays. Cependant Amnesty international a enregistré des pays qui ont aboli la peine de mort. On dénombre 76 pays qui l’ont fait, 15 autres l’ont gardé seulement pour les crimes commis en temps de guerre, et 84 Etats ne l’ont pas appliqué l’année dernière.
Le mouvement qui lutte aussi pour la promotion des droits économiques et sociaux a interpellé les gouvernements afin qu’ils assurent un minimum de conditions de vie comme l’accès à l’eau potable à leurs populations. La prise en charge des malades du Sida doit être une des priorités des gouvernements.

A. Verlaine KABORE
Sidwaya

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