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Transport du fret de l’hinterland : Chauffeurs ghanéens et burkinabè à couteaux tirés

Publié le jeudi 6 septembre 2007 à 07h08min

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Le Burkina Faso a bénéficié d’un don d’engrais de la république du Japon. Le transport de ce fret du port de Téma au Ghana vers Ouagadougou constitue une pomme de discorde entre transporteurs burkinabè et ghanéens.

Le pays du Soleil levant a octroyé plus de 2 000 tonnes d’engrais au Burkina Faso. Pour convoyer ce don du port de Téma au Ghana vers Ouagadougou, les transporteurs burkinabè et ghanéens ne parlent pas le même langage. En effet, les responsables de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) soutiennent qu’un « deal » bien ficelé par certaines personnes a contourné leur structure pour charger l’engrais dans des véhicules ghanéens.

Chose qu’elle ne saurait laisser passer étant entendu que dans de pareilles situations, les véhicules burkinabè devraient avoir la priorité du transport du fret. L’OTRAF ne comprend pas et n’accepte pas que du fret burkinabè soit convoyé vers Ouagadougou par des camions ghanéens alors que des véhicules burkinabè sont restés vides et stationnés au port de Téma depuis plusieurs jours.

Pour manifester leur mécontentement, la représentation de l’OTRAF à Pô, sur instruction du bureau national basé à Ouagadougou a pris des dispositions pour immobiliser les véhicules ghanéens à la douane de Dakola. « Le fret en direction de pays de l’hinterland obéit à une clé de répartition entre chauffeurs côtiers et ceux de l’hinterland à savoir 1/3 pour les côtiers et 2/3 pour ceux de l’hinterland. Cela n’a pas été respecté », a indiqué Ibrahim Nana représentant de l’OTRAF à Pô. Les chauffeurs ghanéens ne comprennent pas ce qui leur est arrivé. Pourtant, tout semblait bien aller pour eux depuis le chargement au Port de Téma le 22 août 2007.

Mounirou et Fataw, deux chauffeurs ghanéens affirment qu’ils ont reçu l’assurance de l’Union des transporteurs ghanéens avant de démarrer. Mais grande fut leur stupéfaction lorqu’on leur a annoncé que leur chargement n’a pas respecté certaines procédures. Bloqués à la douane de Dakola depuis plusieurs jours, Fataw et Mounirou ont envisagé d’abandonner leur camion pour retourner au Ghana. « Nous sommes à Dakola depuis une semaine et nous n’avons plus d’argent pour assurer notre pitance quotidienne. Nous allons rentrer au Ghana pour ne pas mourir de faim. Tant que la situation n’est pas clarifiée, nous n’allons pas prendre le risque d’aller à Ouagadougou », ont-ils expliqué.

Avant de quitter le port de Téma, les deux chauffeurs ghanéens ont été pourtant convaincus par leur employeur qu’un accord serait intervenu entre syndicats des transporteurs burkinabè et ghanéens pour laisser passer leurs véhicules. Ils affirment ignorer l’existence d’un quelconque quiproquo entre organisations de transports des deux pays. L’OTRAF refute cette version estimant qu’elle n’a pas été mise au courant de l’existence de ce fret par le Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). Le marché de transport de ce fret aurait été confié à un chargeur malien . La Société générale de transit (SGT) s’est chargée de traiter les dossiers du convoi. Son chef d’agence de Dakola, Ali Kamissoko déclare avoir reçu et diligenté un convoi de 34 véhicules dont trois (3) camions burkinabè. Il s’est attelé aux formalités de transit afin que les camions rejoignent Ouagadougou.

Le destinateur final serait le ministère burkinabè en charge de l’Agriculture. « Ce n’est qu’à la dernière minute que des chauffeurs sont venus m’informer d’un problème entre transporteurs et marquer leur refus de continuer la route », a confié M. Kamissoko. Il a expliqué qu’un transitaire ne saurait régler des problèmes entre syndicats de transporteurs. Du côté de la douane, on a suivi de loin les péripéties de cette affaire. Elle ne saurait s’immiscer dans des affaires qui ne sont pas de son ressort.

Quant à la représentation du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) de Pô, c’est le silence radio. Aucun interlocuteur n’a voulu se prononcer sur le sujet. Aux dernières nouvelles, l’OTRAF a décidé de lever le blocus pour permettent aux camions d’arriver à Ouagadougou et engager des discussions franches en vue d’aplanir les divergences. Toujours selon l’OTRAF, le fret total en cause dans cette affaire est de 4135 tonnes. Ce fret a été transporté par 68 camions parmi lesquels, seulement onze véhicules burkinabè.

Romaric DOULKOM (romarikom@yahoo.fr)


Halte au désordre !

En quittant le Port de Téma le 22 août dernier, les transporteurs ghanéens ne s’attendaient pas à un tel accueil de la part de leurs homologues burkinabè ! Pour eux, la voie serait libre et l’engrais qu’ils transportaient arriverait à bon port à Ouagadougou. Mais l’OTAF a décidé de s’interposer en refusant le passage aux véhicules ghanéens parce qu’elle s’est sentie grugée dans cette affaire.

« Comment du fret burkinabè peut-il être convoyé vers Ouagadougou par des camions ghanéens alors que les véhicules burkinabè sont restés vides au port de Téma ? » C’est cette question qui préocupe les responsables de l’OTRAF. Dans une telle situation, le transport des marchandises du littoral vers les pays de l’hinterland est soumis à un règlement bien connu par les acteurs évoluant dans le secteur des transports. Une clause de ce règlement stipule que les 2/3 du fret doivent être réservés aux pays sans littoral.

Malheureusement, certaines personnes ont du mépris pour les textes si bien qu’elles les contournent et chargent dans des véhicules qui leur rapporteraient beaucoup plus d’argent. Ils profitent du désordre qui règne dans les ports pour se remplir les poches. Et tant que des solutions durables ne sont pas envisagées, le problème sera toujours posé et demeurera tel. La racine du mal se trouve au chargement dans les ports. Il faut travailler à faire respecter les textes afin d’éviter des situations telles que celles qu’on a vécu bloquant les véhicules aux postes de douane.

L’OTRAF a certainement voulu tirer la sonnette d’alarme en agissant ainsi. Et après ! Tant que tous ceux qui interviennent dans le secteur des transports ne vont pas regarder dans la même direction, et jouer franc jeu ce sont les transporteurs burkinabè qui seront grugés. Le pays aussi. Car si les intempéries avaient détérioré l’engrais transporté par les véhicules ghanéens, ça aurait été une perte pour le Burkina Faso.

Aussi, pourrait-on renouveler le parc des camions burkinabè, si ces véhicules ne « travaillent » pas ? Peut-être que ce problème dépasse le cadre de l’OTRAF seule et nécessite une implication à des degrés plus élevés. Les différentes structures représentant le pays dans les ports doivent travailler en parfaite intelligence afin d’éviter de ternir l’image du pays à l’étranger. Il convient aussi d’être plus regardant sur le phénomène de la surcharge car des camions transportant 65,70 tonnes, voire plus ne peuvent que dégrader nos routes. Et c’est bien dommage !

Romaric DOULKOM

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 6 septembre 2007 à 17:31, par Yamyélé En réponse à : > Transport du fret de l’hinterland : Chauffeurs ghanéens et burkinabè à couteaux tirés

    Mais que voulez-vous ? Si les chauffeurs burkinabé aiment trop le deal, c’est normal qu’on les écarte. Quelqu’un qui transporte un chargement appartenant à l’Etat et se permet d’y ajouter quelques marchandises pour lui-même et mettre le camion en danger, ou bien arrivé à quelque part dans la brousse, il soutire quelques sacs pour cacher, vous croyez que qui va justifier après. Et l’Etat ? Il n’a qu’à perdre ou bien ? N’oubliez pas que l’Etat là, c’est pour nous tous et il nous appertient à tous de le faire vivre !!!

    Moi Yamyélé, j’ai déjà vu ce genre de pratique avec du fer à béton : le chauffeur tirait des barres de fer que l’apprenti prenait le soin de déposer au bord de la route, lègèrement en retrait dans les broussailles. Et peut-être que le receleur viendra entre-temps prendre. J’aurai dû me cacher à quelque part ce jour-là pour surprendre et identifier ledit receleur. Vous voyez que c’est aussi une autre catégorie de criquets pèlerins, d’oiseaux granivores (mage-mil).

    Par Yamyélé, ODP/MT (CDP) l’oublié.

  • Le 6 septembre 2007 à 23:11, par rayim En réponse à : > Transport du fret de l’hinterland : Chauffeurs ghanéens et burkinabè à couteaux tirés

    Mr DOULKOM de grace pour la prochaine fois prennez le soin de rentrer en contact avec OTRAF , CBC , et la CHAMBRE DE COMMERCE a tema , avant de coucher quelque chose sur papier . tout ceux la que vous avez croiser a la frontiere ne peuvent vous dire les vrais version des choses , ce qui fait que votre texte , malgre` qu`il soit superficiel peut creer un incident tres important , voir meme diplomatique. sans rancune

  • Le 7 septembre 2007 à 15:31, par Yamyélé En réponse à : > Transport du fret de l’hinterland : Chauffeurs ghanéens et burkinabè à couteaux tirés

    Rayim, ce que j’ai dit existe ou pas ? Celà se fait ou pas ? C’est sur ce terrain-là que tu dois m’attaquer s’il te plait, Pas me traiter de virus sans raison valable. Est-ce que ce que j’ai écris se fait ou pas ? J’attend ta réponse. Merci mon cher Rayim. Par Yamyélé

    Vive le CDP !!!! ODP !!!! Hoyééééé’ !!!!! ODP !!!!! Hoyéééé’ !!!!!!

  • Le 12 septembre 2007 à 00:25 En réponse à : > Transport du fret de l’hinterland : Chauffeurs ghanéens et burkinabè à couteaux tirés

    bonsoir , MR doulkoum , merci de laisser votre adresse mail sur le faso.net afin que je vous donne tout les detailles sur cette affaire. C`EST UN GRAND DOSSIER

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