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Politique nationale : Si la compétition politique était un jeu de football !

Publié le samedi 25 août 2007 à 08h20min

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Au cours d’un séminaire atelier de restitution d’une étude sur le fonctionnement du système des partis politiques au Burkina, des politologues chercheurs ont décrit la démocratie burkinabè comme étant caractérisée par la fragmentation, la polarisation et l’institutionnel.

M. Alexander Stroh de l’institut des affaires africaines de la « Germen Institute of global and area studies » (GIGA) de Hambourg (Allemagne) en déduit que la démocratie burkinabè évolue dans « un système de parti prédominant et des compétiteurs au parti prédominant fragmentés ».

- Pour M. Augustin Loada du Centre pour la Gouvernance Démocratique, ce n’est pas un système de multipartisme qui prévaut au Burkina mais plutôt celui d’un parti ultra dominant. Dès lors, selon M. Loada, le parti dominant caporalise tout et l’on assiste du point de vue institutionnel à une domination de l’exécutif sur le judiciaire et sur le législatif. Au total, conclut M. Loada, la compétition électorale dans un tel contexte est « un match de football sur un terrain incliné ».

Il faut rappeler que l’étude qui a conduit à ses conclusions a été faite au cours du second semestre de l’année 2006 sur financement conjoint de la GIGA et de la Fondation Konrad Adenauer. L’atelier de restitution a regroupé des partis politiques, des représentants des institutions républicaines et de la société civile dont les points de vue diamétralement opposés sur certains sujets en discussion ont entraîné une fin en queue de poisson de l’atelier si l’on en croit les commentaires de certains confrères.

Sans nier les conclusions de l’étude auxquelles sont parvenus ces politologues chercheurs, on s’étonnera qu’ils n’est pas suffisamment mis en exergue les liens implicites et explicites du système partisan burkinabè avec l’environnement continental et mondial. De fait, c’est une évidence que l’évolution politique du Burkina Faso, hier Haute-Volta, est un condensé d’expériences diverses, tumultueuses, plus ou moins heureuses. Ces expériences politiques, malgré leurs particularismes ont toujours été marquées par la conjoncture africaine et mondiale.

En effet, à partir de son contexte de genèse et d’évolution (1947 à 2007), il eut été intéressant de dessiner une courbe d’évolution du système des partis au Burkina. Cette courbe serait une indication sur la pertinence des systèmes partisans qu’a connus le pays depuis 1947. En d’autres termes, le Burkina a-t-il été oui ou non plus démocratique sous le régime du parti unique, du multipartisme restrictif ou intégral ?

Dans la même logique, les Burkinabè ont-ils plus ou moins de raison d’être satisfaits ou non de leur système et surtout quelles sont les chances de l’améliorer ? Les réponses à ces questions auraient donné plus d’intérêt aux conclusions de l’étude au détriment des clichés du genre « terrain de football incliné » ou de la sanctification de la vie d’opposant en « sacerdoce du moine ».

Mais peut-être bien que M. Loada a expressément trop incliné son terrain de football pour nous rappeler que même si la compétition politique était un jeu de football, le parti au pouvoir n’est pas prêt de se laisser dominer pour un équilibrage arrangé des forces en présence pour les beaux yeux de la princesse démocratie.

Djibril TOURE

L’Hebdo

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