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Journal du jeudi : « 16 bosses », ça fait vieux, non ?

Publié le samedi 25 août 2007 à 08h03min

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Au départ, on ne donnait pas cher de sa bosse ; les pince-sans-rire, ceux qui, à présent, avouent qu’ils s’étaient trompés, en toute bonne foi, et, surtout, ceux-là qui, friands de marrons chauds, cherchent toujours à les tirer du feu sans les y avoir mis.

C’est que, lorsqu’il commença à arpenter les dunes du Faso des médias, beaucoup ne s’étaient pas encore aperçus de certaines fonctions thérapeutiques du rire, sans compter qu’ici parfois la nouveauté pose plus de questions qu’elle ne résout de problèmes...

La satire, ce genre cher aux Latins, qui l’ont transmis aux Français depuis le Moyen Âge, pouvait-elle trouver place dans une société où le caractère libre de l’humour est souvent malmené par des « interdits » et susceptibilités ? Telle était la question, qui trouva réponse à force d’écoute, d’endurance et de patience. Ainsi, sans grand tapage, semaine après semaine « Le Dromadaire » promène sa bosse dans les bureaux du Faso où il est généralement « ausculté » avec soin ; même s’il distribue de « mauvais points » en disant « la bouche de l’âne »...

C’est ce qui provoque l’étonnement de Bobognessan Yé, ancien président de l’Assemblée des députés du peuple, ancien-nouveau député à l’Assemblée nationale, qui partage, avec « Le Dromadaire », un pan très important de la culture burkinabè : la parenté à plaisanterie...

Bobognessan : Alors... on souffle ses seize bosses ?

Le Dromadaire : J’en ai qu’une seule et pas deux comme mon parent ! Enfin... merci pour t’être souvenu...

Bobognessan : Oh... c’est assez costaud quand même pour être oublié, un Dromadaire ! C’est chouette ce que tu fais, les gens rigolent et c’est tant mieux...

Le Dromadaire : Confucius a dit : « l’homme qui rit digère bien. » Cela ne veut pas dire de transformer les bureaux en cabarets pour des parties de rigolades !

Bobognessan : Attends... ton Confucius-là, il ne connaissait pas le « chitumu » ! C’est un bon diurétique !

Le Dromadaire : À la limite, tes petites bêtes-là ont toutes les vertus médicales !

Bobognessan : Je sais que certains anciens disent que c’est bon contre la rage.

Le Dromadaire : Ça, c’est une information que je vais vérifier au CNRST.

Bobognessan : Je te préviens que nous détenons le brevet du « chitumu » !

Le Dromadaire : Bravo ! Y a plus qu’à créer une « Bourse du chitumu » !...

Bobognessan : Tu es pressé ? Au fond, dis-moi comment tu peux t’amuser comme ça, à mettre des gens en forme, en
panne... ça frise l’instinct de croque-mort, ça !

Le Dromadaire : Ha, ha, ha ! Mais, ce sont les gens eux-mêmes, par leurs œuvres, qui s’achètent une forme ou une panne !

Bobognessan : Quoi ? Toi, tu n’es pas juge !

Le Dromadaire : Je n’ai jamais eu cette prétention ! Moi, je ne fais que constater...

Bobognessan : Ah, je sais que parfois y a des gens qui ont « les yeux rouges » !

Le Dromadaire : Je les comprends ! C’est l’attitude de gens qui ont tort ! En Afrique, on voit ça chez les « grottos » !

Bobognessan : C’est vrai qu’on embastille de plus en plus pour offense à ceci ou cela...

Le Dromadaire : En France, y avait une loi comme ça, la « loi Grégory », qui traitait du phénomène d’offense à chef d’État étranger...

Bobognessan : Et alors ?

Le Dromadaire : Alors, le 25 juin 2002, la Cour européenne y a mis un point final, la prenant pour une prime à l’impunité...

Bobognessan : Oh... sous les tropiques, on a encore du chemin à faire ! Beaucoup de journalistes sont gardés « au frais »...

Le Dromadaire : C’est dommage, surtout quand chacun sait que les vampires ne se promènent que la nuit...

Bobognessan : Ça veut dire quoi ?

Le Dromadaire : Les hommes publics savent qu’ils sont parfois, contre leur gré, soumis à des contraintes imposées par l’environnement. Ou bien on les accepte, ou on se « casse » !

Bobognessan : Ici, nos textes sont quand même assez bons ! Toi, par exemple, tu n’as pas été « congelé » !

Le Dromadaire : Certaines vapeurs ont peut-être provoqué des trous dans la tête ! Tu as oublié ?

Bobognessan : Euh... non ! Mais comme on dit, « plus jamais ça » !

Le Dromadaire : Quant à tes textes, laisse-moi te dire que « c’est bon mais c’est pas arrivé » ! Faut revoir tout ça...

Bobognessan : À l’application pourtant, ça va !

Le Dromadaire : Amuse-toi à compter le nombre de journalistes qui ont été « convoqués » pour ceci et cela !

Bobognessan : Oui, mais quand je regarde ailleurs...

Le Dromadaire : On sait que c’est la chenille qui devient papillon, mais jamais on ne mélangera des chenilles avec des papillons ! C’est le tort des gens, ici, de toujours vouloir faire des comparaisons...

Bobognessan : N’est-ce pas que ça permet de se sentir un peu moins malheureux ?

Le Dromadaire : Quand on fait bien les choses, on n’est jamais malheureux...

Bobognessan : Moi, en tout cas, je dis qu’ici la démocratie, ça marche...

Le Dromadaire : À un train discutable, si j’en crois ce qui se dit...

Bobognessan : Tu sais, plus affabulateur que le Burkinabè, tu meurs !

Le Dromadaire : Que dis-tu de ce qu’on raconte sur la municipalité ?

Bobognessan : Que nous avons en main tout le nécessaire pour tirer cette histoire au clair. Beaucoup, en tout cas, disent que c’est scandaleux, les racontars qui se brodent autour...

Le Dromadaire : Eh oui ! Qui satisfaire ? Quelqu’un aussi a dit qu’en fait « le vrai scandale, c’est le soupçon qui pèse sur l’homme public »...

Bobognessan : Mais toi, qu’est-ce que tu en dis ?
Le Dromadaire : Ah, non ! Moi, je regarde, j’attends, pour dire ensuite ce que j’ai vu ! Qu’est-ce que tu crois ? Nous dirons affaire à suivre...

Bobognessan : Dis-moi... que penses-tu de nos hommes politiques ?

Le Dromadaire : C’est bien là une colle ! Je ne suis pas des leurs, alors, c’est compliqué !

Bobognessan : Disons... ton constat, c’est quoi ?

Le Dromadaire : Euh... que certains sont réellement de bonne foi ; que d’autres veulent simplement assurer leurs arrières et qu’il y en a qui appliquent, juteusement, la théorie du militantisme à géométrie variable. Mais que veux-tu, il faut de tout pour faire un monde...

Bobognessan : Toi, tu ne sembles pas avoir de soucis pour collecter tes infos...

Le Dromadaire : C’est bien là une erreur ! Dans certains cercles, la rétention de l’information semble sacrée...

Bobognessan : Comment tu sais ça ?

Le Dromadaire : Ça se sent, souvent ça se voit ! Mais c’est inhérent à tout système, ça ! Une espèce d’autodéfense...

Bobognessan : Mais ici les gens parlent ! Y en a qui parlent un peu trop même...

Le Dromadaire : C’est toi qui le dis ! Les gens ne sortent que ce qui les arrange le mieux...

Bobognessan : Mais... parce qu’ils savent que personne ne fera leur publicité à leur place ! C’est ça, l’affaire, ici...

Le Dromadaire : J’ignore le mode de fonctionnement des calculateurs et des girouettes...

Bobognessan : C’est qui ça, encore ?

Le Dromadaire : Mais... tous ceux qu’on voit parfois sans le vouloir et ceux qui veulent se faire voir !

Bobognessan : Tu ne changeras pas, toi !

Le Dromadaire : Écoute, si la nature te fait herbivore, inutile d’aller piétiner les plates-bandes des carnivores !

Bobognessan : Tu prends ça ici du bon côté, quoi !

Le Dromadaire : Tu sais, les mauvais côtés, ce sont les gens qui les cherchent ! Et ils trouvent toujours lorsqu’ils s’y mettent.

Propos recueillis, sur une dune, par JJ

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