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Système « D » : Les cassettes et les CD de la dignité

Publié le samedi 25 août 2007 à 07h57min

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La vente de cassettes (CD, DVD, audios...) est de nos jours répandue au Burkina Faso. Narcisse Ouédraogo, alias Max, fait partie de ces jeunes ouagalais qui s’adonnent à ce commerce non sans difficultés.

Aux abords des rues, dans les artères de Ouagadougou, les vendeurs de cassettes (CD, DVD, audios...) sont rencontrés à tout bout de champ dans la capitale burkinabè. Parmi ces commerçants de cassettes, certains sillonnent les voies publiques avec leurs marchandises.

D’autres par contre, ont choisi de se stabiliser aux abords desdites voies, devant des édifices, etc. Narcisse Ouédraogo dit Max, est de ces derniers. Il vit du commerce de CD depuis des années. « J’ai débuté il y a dix ans maintenant. A mes débuts, ce sont des piles que je vendais, ensuite, des cassettes audios », a-t-il précisé. Parti d’un ravitaillement sur place, c’est-à-dire ici au Burkina Faso, Max importe des cassettes de nos jours, d’un pays voisin. Selon lui, ce ravitaillement à l’étranger est plus rentable.

De l’avis du jeune commerçant « débrouillard », la difficulté essentielle de ce genre de commerce, réside dans le conflit qui l’oppose souvent aux structures comme le bureau des droits d’auteur. « En 2000, tout mon stock de cassettes a été saisi et détruit par le BBDA » (ndlr Bureau burkinabè des droits d’auteur, déplore-t-il). Et d’ajouter que des possibilités de se mettre à l’abri de ce genre de tracasseries existent. En effet, à l’entendre, le BBDA met à la disposition des vendeurs de cassettes (même importées) des tickets pour régulariser en quelque sorte les cassettes fraudées.

« Mais lorsqu’on achète ces tickets à cent (100) francs ou huit cents (800) francs CFA, nous ne réalisons pas de bénéfices dans la vente. Les clients n’acceptent pas prendre ces cassettes quand on augmente les prix », a-t-il ajouté.

Les clients achètent habituellement les cassettes CD par exemple, au prix de sept cent cinquante (750) francs CFA. A la question de savoir si ce commerce est rentable, Max est clair : « Franchement nous faisons ce commerce pour survivre et garder notre dignité. Il faut que les uns et les autres comprennent et nous condamnent ou nous tracassent moins », conclut-il. Célibataire, le jeune débrouillard qui a arrêté les études en classe de 5e par manque de moyens, a de grands projets qu’il se réserve de dévoiler. Il sollicite néanmoins le secours de bonnes volontés pour matérialiser son rêve.

Alban KINI

Sidwaya

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