LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Campagne agricole 2007-2008 : Des pratiques diverses dans les champs

Publié le vendredi 24 août 2007 à 07h19min

PARTAGER :                          

L’agriculture est une certes, mais sa pratique diffère d’une région à une autre, d’un producteur à un autre. Tel est le constat fait les 20 et 21 août 2007 à l’occasion de la tournée du ministre délégué à l’Agriculture, Issaka Maïga.

La tournée du ministre délégué à l’Agriculture, Issaka Maïga et de sa délégation dans les régions du Centre-Ouest et de la Boucle du Mouhoun a permis de constater la diversité des cultures dans les exploitations. Il est loin le temps où les paysans jetaient leur dévolu sur une ou deux spéculations. Aussi, les semences locales ont été alliées à des semences améliorées qui offrent plus de rendements à l’hectare (ha).

Par exemple Issaka Kaboré à Sabou dans la région du Centre-Ouest dans un champ de six hectares, cultive du niébé local 0,5 ha, du maïs local 1ha, du maïs KPB 1ha, du mil 1ha, du sorgho blanc 2ha et du niébé KVX745 0,5ha. A Passakongo dans la région de la Boucle du Mouhoun, "le gros producteur" Boué Louis Sama sur 30 ha exploite du maïs SR 21 et KPB sur 2ha, du sorgho local sur 8ha, de l’arachide améliorée sur 2ha, du mil local sur 2ha, du niébé KVX396 sur 2ha, du coton STAM 59A5° sur 6ha, du sésame 542 sur 5ha en plus d’un reboisement d’eucalyptus sur 6ha.

Le ministre Issaka Maïga a voulu savoir les raisons pour lesquelles il cultive uniquement du sorgho et du mil local au lieu des variétés améliorées qui offrent plus de rendement. Selon Boué Louis Sama, dans la zone, le sorgho et le mil améliorés ne s’achètent pas bien à la différence de la variété locale à laquelle les populations et notamment les dolotières sont habituées. La tournée a également permis de se rendre compte de l’utilisation des fosses fumières par les paysans, mais en nombre insuffisant.

Car ceux-ci réclament des moyens pour en construire davantage. L’hydraulique villageoise peut contribuer à augmenter la production agricole.
A Sourgou dans le Centre-Ouest, Issaka Maïga a lancé un réseau d’adduction d’eau potable. Il a expliqué qu’en allégeant les femmes surtout de la corvée d’eau, celles-ci auront plus de temps à se consacrer à l’agriculture. Le lancement de ce réseau d’adduction d’eau potable fut une fête à Sourgou où enfants, femmes et hommes étaient mobilisés pour l’événement.

A Sabou, ce sont des berges de la mare aux caïmans sacrés qui sont en train de céder. Le chef de Sabou a expliqué que l’ouvrage est vétuste. Il a été construit en 1951. Pour éviter que l’infrastructure ne s’écroule, ce sont des sacs de sable qui sont utilisés pour colmater les brèches. C’est donc un SOS que le chef coutumier de Sabou a lancé pour la réhabilitation de ce site touristique.

A Goundi, distant d’une vingtaine de kilomètres de Koudougou, des jeunes reçoivent une formation agro-sylvo-pastorale. Ils ont été retenus à l’issue d’un test. 26 au départ (21 garçons et 5 filles), 23 continuent la formation après la désertion de 2 garçons et d’une fille. Le centre est constitué d’un internat, des salles de cours et des champs. Les conditions ne sont pas des plus luxueuses. Le responsable du centre, Babou Jean Gué a relevé que le groupe électrogène ne fonctionne qu’à certaines occasions parce que trop gourmand en carburant.
C’est peut-être une des raisons du départ de certains jeunes plus attirés par le faste de la ville. M. Gué est tout de même fier de ses élèves qui ont déjà remporté des prix lors de concours au niveau régional.

Issaka Maïga et le conseiller technique, Alphonse Bonou étaient étonnés de ne pas voir de charrue dans ce centre de formation. M. Gué a argué que c’est à cause de la nature du sol. Explication qui n’a sans doute pas convaincu les autorités qui ont recommandé l’emploi des charrues pour que les jeunes soient confrontés à toutes ces situations qu’ils pourront rencontrer.
Babou Jean Gué a plaidé pour l’augmentation du budget de fonctionnement de son centre et pour l’équipement des jeunes à la fin de leur formation.

Bouna dans la Boucle du Mouhoun est particulièrement choyé par la mousson. Ce sont les pieds dans l’eau que la délégation a visité le bas-fond rizicole.

Dans ce site comme dans les autres, le ministre a encouragé la participation des femmes à la production agricole. Il a aussi apprécié la diversité des spéculations cultivées. A l’ensemble des producteurs, il a souligné que le Burkina est un pays essentiellement agricole et l’accroissement de la production est une condition du développement.

Bachirou NANA

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)