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Hydrocarbures : PétroFa rachète Mobil oil Burkina

Publié le vendredi 21 mai 2004 à 07h38min

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Mobil oil Burkina a cédé l’entièreté de ses actions à la Pétrolière du Faso (PétroFa). Filiale du groupe américain, Exxon Mobil, et disposant de 23 stations services sur le territoire national, Mobil oil se retire ainsi du marché burkinabè des hydrocarbures et des lubrifiants. La transaction a été l’objet d’une conférence de presse animée par les repreneurs, mercredi 19 mai 2004 à Ouagadougou.

La Pétrolière du Faso (PétroFa) a officiellement racheté à 100% , lundi 17 mai 2004 les actions de Mobil oil Burkina. Les conditions de cette transaction et ses enjeux ont été l’objet d’une conférence de presse, mercredi 19 mai 2004 à Ouagadougou. Entouré de son conseil, Me Moumouni Kopiho et de son expert comptable, Eddie Komboïgo, le PDG de PétroFa, Mahamadi Sawadogo dit "Kadhafi" a expliqué à un parterre de journalistes les raisons qui ont conduit son entreprise à racheter les activités de Mobil oil Burkina. "Administrateur de Burkina &Shell depuis 1995, je connais le secteur des hydrocarbures.

Etant aussi fondateur de PétroFa, toute opportunité d’affaires pouvant entraîner l’expansion des activités de ma société m’intéresse", a justifié M. Sawadogo. Dès que Mobil oil a manifesté son désir de se retirer du marché burkinabè, le patron de PétroFa s’est entouré de services compétents pour s’assurer que la transaction respectera la règlementation en vigueur. Des rounds de négociations d’affaires, ont ainsi eu lieu à Paris et à Dakar pour départager les candidats en lice pour la reprise. "Le coût exact de la transaction ne peut être dévoilé mais elle s’est faite à coup de milliards" a laissé entendre le PDG de PétroFa.

A travers cette cession d’actions, Pétrofa reprend les activités de Mobil oil dans les 23 stations services dont disposait celle-ci sur le territoire national. Installée depuis 1952 au Burkina Faso, filiale du groupe américain Exxon Mobil, Mobil oil occupait la 3e place dans le secteur des hydrocarbures avec 16% de part du marché. "Notre ambition est d’amener la nouvelle société à occuper la deuxième place du marché en 4 ans et la première en 6 ans " ont déclaré les responsables de PétroFa. La reprise de Mobil oil Burkina par PetroFa a suscité des remous au sein du personnel. Une grève de 72 heures a même paralysé ses activités. Les 35 employés de Mobil oil s’inquiétaient pour leur sort.

Les acquis sociaux des travailleurs de Mobil oil préservés

"Aucun travailleur de Mobil Oil ne perdra son emploi. Toutefois , c’est son travail qui le maintiendra à son poste. Tant qu’il y aura entre nous le contrat de dévouement pour accomplir nos objectifs, il n’y aura pas de problème" a soutenu Mahamadi Sawadogo. Celui-ci a estimé que les employés de Mobil oil s’étaient manifestés parce qu’ils n’étaient pas suffisamment informés de leurs droits. "La cession d’actions est la meilleure voie pour .préserver les droits sociaux des travailleurs", a relevé Me Moumouni Kopiho.

L’avocat, expliquera qu’en rachetant Mobil oil Burkina, PétroFa hérite de l’actif et du passif de celle-ci c’est-à-dire de son patrimoine y compris son personnel. "Les inquiétudes des travailleurs étaient certes légitimes mais elles n’étaient pas fondées juridiquement" a-t-il poursuivi. L’expert comptable Eddie Komboïgo interviendra pour dire que Mobil oil a voulu jouer la carte de la transparence en informant le personnel de son départ. "Sous d’autres cieux, de telles transactions se font en dehors du personnel", a-t-il laissé entendre.

Les repreneurs déclarent avoir interpellé la structure adminsitrative en charge du travail sur son laxisme dans le traitement de l’affaire Mobil oil. Cette structure a, selon les repreneurs, privilégié le social au détriment du droit. "Dans les affaires, le business, on parle de droit et non de sentiments. C’est un droit pour les travailleurs de Mobil oil de rester toujours à leur poste". , a rassuré le PDG de PetroFa. Des responsables des travailleurs de Mobil oil Burkina, Mmes Fabienne Diallo et Eudoxie Touré, ont confirmé cette assurance des repreneurs. "Chaque employé de Mobil oil restera à son poste jusqu’à ce qu’il y ait une réorganisation. Et nous sommes disposés et prêts à continuer avec PétroFa pour un nouveau challenge", ont-elles affirmé.

Jolivet Emmaüs Sidibé
PAG BELEGUEM


Le NEPAD en marche au Burkina Faso

"Le rachat de Mobil oil Burkina par PetroFa constitue une audace nationale dans le domaine des affaires. Elle témoigne de la bonne marche des objectifs du NEPAD dans notre pays", a déclaré Eddie Komboïgo, du cabinet d’expertise comptable CAFEC-KA lors de la conférence de presse. Le chantre du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) au Burkina Faso a une fois de plus soutenu que "seule une promotion responsable du secteur privé par les Africains eux-mêmes pourra émanciper économiquement l’Afrique".

"Il faut soutenir PétroFa dans cette opération car échec viendrait grossir le rang des Afro pessimistes", a relevé M. Komboïgo. Enfourchant la même trompette, Oumar Yago, secrétaire général du Cercle des jeunes chefs d’entreprise a affirmé que sa structure œuvre pour l’émergence "d’hommes d’affaires conquérants" au Burkina Faso.

"Notre pays a les coûts de téléphone , d’électricité et d’eau les plus élevés au monde. Il nous appartient de travailler à renverser cette tendance dans l’enjeu de l’intégration. Il faut reprendre activement le contrôle de ce qui nous appartient" a clamé M. Yago sous un tonnerre d’applaudissement des "Népadistes" et "Afro- pragmatistes" burkinabè.

JESP

Sidwaya

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