L’information sur la participation du Burkina au tournoi que le président Laurent Gbagbo a offert aux équipes nationales cadettes de la sous-région a été gardée secrète sans qu’on ne sache pour quelle raison. L’écrasante majorité de la presse nationale a découvert un soir les Mieux, la délégation burkinabè a même fait le déplacement de la Côte d’Ivoire sans prendre la peine d’informer au préalable l’ambassadeur du Burkina en Côte d’Ivoire !

Selon les informations que nous avons reçues, monsieur l’ambassadeur a été mis au courant de la présence d’une équipe burkinabè en Côte d’Ivoire par une source ivoirienne alors que la délégation était déjà bien là. Passe que l’information ne soit pas communiquée à la presse nationale. C’est connu, si l’information ne vient pas au journaliste, le journaliste peut aller à l’information.

Mais manquer d’aviser la première autorité du Burkina en Côte d’Ivoire paraît assez préoccupant. Et ce n’est pas l’évocation de la situation transitoire que traverse notre football qui peut expliquer cela. Après tout, les Etalons ont bien été envoyés par quelqu’un. En plus, le Directeur général des sports (DGS) et le Secrétaire général de la fédération démissionnaire ont été chargés d’évacuer les affaires courantes. Nous ne comprenons donc pas pourquoi personne n’y a pensé.

Fort heureusement, la délégation a regagné le Burkina sans incident ni problème majeur. Les Etalons sont rentrés avec une honorable deuxième place. En match d’ouverture, le Burkina a fait jeu égal face au pays hote (0-0). Le Niger et la Gambie, les autres concurrents se sont aussi partagés les points dans l’autre match. La deuxième journée, le Burkina tombe (1-2) face à la Gambie avant de s’offrir le Mena cadets du Niger au troisième match (2-0).

Et comme la Côte d’Ivoire n’a gagné le Niger que par 1 à 0 et a perdu contre la Gambie 2 à 0, le Burkina, grâce à une différence de buts meilleure a été qualifié pour disputer la finale. Une deuxième fois, les Etalons vont se soumettre à leurs homologues de la Gambie (1-0) qui pratiquent un football identique à celui du Burkina mais en mieux. A voir les quatre équipes évoluer, on constate tout de suite que les cadets gambien et burkinabè avaient plus de métier et de maturité.

Les Ivoiriens et les Nigériens, eux, péchaient par naïveté, par manque d’expérience, toutes lacunes qui devraient être très fréquentes chez les moins de 17 ans. Peut-être que ces deux dernières équipes nationales ont été beaucoup plus regardant sur l’âge réel des joueurs que la Gambie et le Burkina. Nous n’en savons pas assez. Mais il sied de noter que la tricherie a assez duré et a assez fait du tort au football burkinabè.

Il est vraiment temps de changer de méthode. Rien ne sert, pour nous d’avoir des équipes nationales de petites catégories très fortes, qui arrivent à se qualifier pour des coupes du monde et que notre équipe fanion ne cesse d’accumuler les défaites, les revers et les humiliations. Nos voisins ivoiriens sont fiers aujourd’hui de le répéter. Depuis qu’ils ont tourné le dos à la tricherie sur les âges (ou ne trichent plus beaucoup), depuis que leurs « cadets » et « juniors » ne sont plus formés par tous les moyens pour gagner, les Eléphants seniors se portent en charme.

Les mêmes Ivoirens qui sont derniers dans leur propre tournoi aujourd’hui vont se retrouver à animer les championnats hupés de l’Europe. Déjà, c’est un Eléphanteau, Jean Michael Séri, qui a été désigné meilleur joueur du tournoi. Pour une équipe classée dernière, cela doit donner à réfléchir Pourquoi ne pas suivre cet exemple ?

Jérémie NION

Sidwaya