Reboiser, en sylviculture, c’est planter des arbres sur un terrain qui avait été préalablement déboisé. On oppose souvent le terme de reboisement à celui de régénération.

Le reboisement peut être qualifié d’artificiel dès lors que l’on considère qu’il est le résultat d’une intervention humaine. La régénération ou reboisement naturel, a contrario, serait naturelle et son intérêt résiderait dans la conservation de la biodiversité. Trop souvent, le reboisement est synonyme de régression (de la forêt ou du couvert végétal bien entendu).

Régression d’abord par le fait des catastrophes naturelles (éruptions volcaniques, sécheresse, raz-de-marée, orages secs) ; régression enfin par le fait de l’homme. Localement, le long des fleuves, routes et pistes, légalement ou non, pour se fournir en bois, gagner de nouvelles terres à cultiver, faire place à l’urbanisation et au développement des grandes infrastructures (voies de communication, barrages), exploiter des sites miniers en plein air, l’homme contribue à la régression des surfaces couvertes de forêt.

Le terme déforestation regroupe ainsi les actions de déboisement et de défrichement, lequel évoque l’extension des terres agricoles mais vise maintenant la réduction jugée par l’ONU, "alarmante" des forêts tropicales. A l’heure du réchauffement de la planète Terre et du changement climatique, reboisement s’entend comme écocitoyenneté. Le mot d’ordre est : planter, planter et toujours planter.

Les campagnes de reboisement se succèdent d’année en année sans que visiblement, l’on ait le sentiment que la nature se régénère ou encore que la déforestation ne s’accentue pas. Le reboisement même au Faso s’est habillé d’un rituel qui fait oublier parfois l’intérêt de planter un arbre. On oublie assez vite les conditions nécessaires au développement d’un arbre : tel type de terre pour tel type d’arbre, les méthodes adéquates de plantation, l’entretien.

Dans l’intervalle d’un an, autant le Burkinabè est enclin à planter, autant il l’est en matière de déforestation par les feux de brousse incessants, la divagation des animaux et la coupe abusive du bois. Reboiser aujourd’hui exige l’application effective des trois luttes que l’on a longtemps connues du temps de la Révolution : lutte contre les feux de brousse, lutte contre la divagation des animaux et lutte contre la coupe abusive du bois. Reboisement devrait être également synonyme d’entretien.

Ismaël BICABA

Sidwaya